Français modifier

Étymologie modifier

(XVIIIe siècle) De érotique (« relatif à l’amour physique », du dieu grec de l’amour Éros) par suffixation de -isme.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
érotisme érotismes
\e.ʁɔ.tism\
 
Rückenakt (Morgentoilette) de Christoffer Wilhelm Eckersberg dévoile peu mais laisse suggérer.
 
La lingerie fine, instrument d’érotisme.

érotisme \e.ʁɔ.tism\ masculin

  1. Propriété de dires, gestes, comportements ou tenues qui suggèrent l’amour physique afin de susciter, accompagner ou augmenter le désir sexuel.
    • Il était la proie de Carmen […]. Et non seulement il la subissait, mais encore il la recherchait, épris de sa chair de grande amoureuse lascive et insatisfaite, parfois ruée dans des débordements insensés, de quoi combler l’imagination la plus follement macérée dans les laves de l’érotisme épuisant. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 103)
    • [Ils] s’émoustillaient tout en pérorant d’un érotisme curieusement élégant et cynique. — (Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit, Denoël et Steele, Paris, 1932)
    • D’une manière générale, la densification des sentiments familiaux et l’assujettissement indolore de la sexualité qui caractérisent la conjugalité et l’intimité bourgeoises, en se diffusant dans l’ensemble du corps social, aboutissaient à faire de l’érotisme une spécialité. — (Alain Corbin, Les filles de noce, 1978)
    • Elle livrait un culte magnifique à l’érotisme, dans une sexualité débordante qui constituait pour elle la vraie musique de l'être, la fureur et l'enchantement pour " inouïr " la vie. Géraldine B. aimait les hommes et ceux-ci le lui rendaient à merveille. — (Kä Mana, Guérir l'Afrique du SIDA: problèmes, handicaps, défis et perspectives, Éditions Sherpa, 2004, page 27)
  2. (Spécialement) Forme d'art exploitant le plaisir sensuel sans tomber dans la vulgarité.
    • Le discours en vigueur dans les allées du pouvoir consiste alors à opérer une dichotomie entre le noble et l'ignoble, entre l'érotisme dont Françoise Giroud dit volontiers qu'il est « chaste et cérébral » et la pornographie forcément « écoeurante, déprimante et même au-delà ». — (Patrick Buisson, Décadanse, Albin Michel, 2023, pages 310-311)
    • Des estampes japonaises d’un érotisme orthodoxe. — (Roger Peyrefitte, L’enfant de cœur, Albin Michel, 1978, p. 83)
    • L’érotisme de Sade est un érotisme de rêve, puisqu’il ne se réalise la plupart du temps que dans la fiction. — (Jean-Paul Sartre, Les Temps modernes, 1945, page 597)
  3. (Par extension) Propriété de certaines zones corporelles à susciter le désir sexuel.
    • Un érotisme de la peau dans le même sens qu’un érotisme des organes génitaux. — (Georges Politzer, cité dans Écrits, Éditions sociales, 1969, page 38)
  4. (Psychologie) Inclination au plaisir physique lié à certaines parties du corps.
    • Érotisme anal, buccal, mammaire.

Notes modifier

La frontière entre érotisme et pornographie, floue et dépendante des sociétés, tient notamment au caractère esthétique, artistique et souvent plus suggéré qu’explicite de la première.

Dérivés modifier

Apparentés étymologiques modifier

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

Traductions modifier

Traductions à trier modifier

Prononciation modifier


Paronymes modifier

Anagrammes modifier

Modifier la liste d’anagrammes

Références modifier

Voir aussi modifier

  • érotisme sur l’encyclopédie Wikipédia