Français modifier

Étymologie modifier

Mot dérivé de étrange, avec le suffixe -er.

Adjectif modifier

Singulier Pluriel
Masculin étranger
\e.tʁɑ̃.ʒe\
étrangers
\e.tʁɑ̃.ʒe\
Féminin étrangère
\e.tʁɑ̃.ʒɛʁ\
étrangères
\e.tʁɑ̃.ʒɛʁ\

étranger \e.tʁɑ̃.ʒe\

  1. Relatif à ce qui vient de l’extérieur.
    • Le jus contient, en outre du principe sucré, une foule de matières étrangères dont quelques-unes sont susceptibles de fermenter et d'altérer le sucre. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 125)
    • Vous pensez bien, dit-il, que la nomination d’un chanoine étranger au diocèse n’a pas été considérée d’un œil indifférent par le clergé de Chartres. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
  2. Qui est d'une autre nation, qui vient d’un autre pays.
    • Les Magyars ne surent même pas défendre les Slovaques contre l’invasion étrangère. En 1244, ils furent écrasés par mes Mongols qui se répandirent sur le pays […]. — (Ernest Denis, La Question d'Autriche ; Les Slovaques, Paris, Delagrave, 1917, in-6, p.106)
    • Au début du siècle à Hawaï, le boum de l’activité sucrière attira une main-d'œuvre étrangère venue de pays aussi différents que la Chine, le Japon, les Philippines, la Corée et le Portugal. — (Jean-Didier Vincent, La Chair et le Diable, Éditions Odile Jacob, 1996)
    • Une langue étrangère. — Les pays étrangers.
  3. Qui n’est pas partie prenante.
    • Des intermédiaires parasites, des commerçants occasionnels, des spéculateurs sans vergogne, étrangers à toute production et à tout travail, ne s’emmillionnent-ils pas chaque jour sous nos yeux […] ? — (Alexandre Zévaès, Histoire de la Troisième République 1870 à 1926, Éditions Georges-Anquetil, 1926, p.594)
    • Les Chasseurs n'étaient peut-être pas non plus étrangers à cette manigance. Parbleu, en se débarrassant d'un concurrent, ils profitaient de son gibier. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Il rejetait délibérément toutes préoccupations étrangères à sa neuve situation. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 116)
    • Un Ancien insinue, aujourd'hui, que les fournitures en bon uniforme de drap ne furent pas étrangères au succès du scoutisme à l'abbaye ! — (Monique Grandjonc, Le temps d'apprendre à vivre: 1939-1945 : une école normale alsacienne réfugiée en zone libre, Éditions L'Harmattan, 2004, page 4)1
  4. Qui n’a aucune notion ou est indifférent.
    • Les grands une fois corrompus ne doutent de rien : devenus étrangers à la dignité d'une ame élevée, ils en attendent ce qu'ils ne balanceroient pas d'accorder; et lorsque nous ne nous avilissons pas à leur gré , ils osent nous accuser d’ingratitude. — (Denis Diderot, Essai sur les règnes de Claude et de Néron, livre 1, §. 29, dans les Œuvres de Denis Diderot, publiées par Jacques-André Naigeon, Paris : chez Desray & chez Deterville, an VI, vol. 8, p. 76)
    • Les personnes les plus étrangères à la peinture sentent les beautés de ce tableau.
    • Être étranger à toute humanité : n’avoir aucun sentiment d’humanité.
    • Ses traits ne me sont pas étrangers : je crois avoir déjà vu cette personne.
    • Ces considérations me sont tout à fait étrangères.
    • La musique, la chimie lui est entièrement étrangère.
  5. Ne pas faire partie d’un groupe social.
    • Les personnes étrangères à l’association, à la famille.
  6. Qui a cessé d’avoir des rapports avec une personne.
    • Nous sommes devenus absolument étrangers l’un à l’autre.
  7. Qui n’a aucun rapport avec le sujet du discours, avec la cause d'un événement.
    • Alphonse n'est sans doute pas étranger à ce traitement, lui qui n'a confiance en personne lorsqu'il est question d'argent, et certainement en son fils prodigue. — (Richard Di Domenico, Moi, Lautrec / docteur litho - mister ribaud, Editions Phi, 2021)
    • Un fait étranger à la cause.
    • Une dissertation étrangère au sujet.

Dérivés modifier

  • affaires étrangères : Administration chargée des relations de l’état avec les gouvernements étrangers.
    Le ministre, le département des affaires étrangères.
  • être étranger dans son pays : Ne point en connaître les usages, ou ignorer ce qui s’y passe, n’y prendre aucun intérêt, ou bien encore, dans un autre sens, être exclu, être tenu à l’écart de toute influence ou de la vie générale.
  • n’être étranger nulle part : Avoir ce qu’il faut pour ne se trouver embarrassé nulle part, ou pour être bien vu, bien accueilli partout.
    Cet homme sait presque toutes les langues de l’Europe, il n’est étranger nulle part.
    Avec une telle célébrité, on n’est étranger nulle part.
  • guerre étrangère
  • Légion étrangère
  • note étrangère

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

Traductions modifier

Traductions à trier modifier

Nom commun 1 modifier

Singulier Pluriel
étranger étrangers
\e.tʁɑ̃.ʒe\

étranger \e.tʁɑ̃.ʒe\ masculin (pour une femme, on dit : étrangère)

  1. Personne en provenance (ou ayant une identité officielle) d’une ville, d’une région ou d’un pays différent.
    • Aussi à Lima, tous les étrangers vont-ils à l’église, non pour entendre chanter aux moines l’office divin, mais pour admirer, sous leur costume national, ces femmes d’une nature à part. — (Flora Tristan; Les Femmes de Lima, dans Revue de Paris, tome 32, 1836)
    • — Parfaitement... et il a dit à ces dames que c'était un étranger, arrivé récemment à Paris et colossalement riche. — (Fortuné du Boisgobey, Double-Blanc, Paris : chez Plon & Nourrit, 1889, p. 213)
    • La vieille route est une fondrière que sauf le « piéton », porteur de la gazette ou de lettres, nul étranger n'emprunte plus... — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Cette pratique du chabrot était une manière de communier dans un savoir pastoral. Ceux qui faisaient chabrot étaient corréziens à cent cinquante pour cent et ceux qui rechignaient à le faire, des étrangers. — (Jean-Paul Malaval, L'Auberge des diligences, Presses de la Cité, 2009, chap. 5)
    • Châlette-sur-Loing a été pendant longtemps et reste la ville la plus cosmopolite de France ! Huit mille habitants : trois mille étrangers. Vingt-cinq nationalités recensées en 1927 par Monsieur le Maire et aujourd'hui rien moins que quatre églises orthodoxes et deux mosquées. — (Vera Galievsky & Armelle Oger, La Russie d'en France: Où et comment vivre à la russe, Paris : MA Éditions, 1986)
  2. Personne qui n’appartient pas à une famille, un groupe social
    • Il a donné son bien à un étranger pour l’ôter à ses parents.
    • Il est brouillé avec toute sa famille et ne voit que des étrangers.
    • Nous voulons rester entre nous, ne laissez entrer aucun étranger.

Apparentés étymologiques modifier

Synonymes modifier

Antonymes modifier

Traductions modifier

Nom commun 2 modifier

étranger \e.tʁɑ̃.ʒe\ masculin

  1. (Au singulier) (Collectif) Ensemble des villes et des pays différents de celui du locuteur.
    • […] le comte d'Artois, le prince de Condé, et les Polignac sortaient de France pour aller demander à l’étranger non-seulement un asile, mais des secours contre la révolution. C’était les premiers des émigrés qui bientôt vont allumer la guerre civile dans leur patrie et former contre elle une coalition européenne. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
    • Je vais vivre à l’étranger.

Dérivés modifier

Traductions modifier

Nom commun 3 modifier

étranger \e.tʁɑ̃.ʒe\ masculin (pluriel à préciser)

  1. Synonyme d’oriental (race de chat).

Verbe modifier

étranger \e.tʁɑ̃.ʒe\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’étranger)

  1. Faire éloigner d’un lieu, désaccoutumer d’y venir, en parlant d’animaux.
    • Étranger le gibier, les loups d'un pays
  2. (Désuet) (Familier) Écarter, éloigner, en parlant des personnes.
    • Ils se séparèrent, Monsieur outré, mais n’osant éclater, et le roi très piqué, mais ne voulant pas étranger Monsieur. — (Saint-Simon, 91, 204)
    • Courtebonne, au lieu de se laisser étranger et sa femme, sut plaire et en tirer les meilleurs partis — (Saint-Simon, 145, 113)
  3. (Pronominal) S’éloigner, s’écarter.
    • Le gibier s’est étrangé de cette plaine.
    • Rebelle aux abréviations, Frédéric ne prenait jamais le métro, mais, rarement toutefois, le métropolitain. Quand, au terme d’une promenade très urbaine à demi rêvée sous l’invocation de Jean-Jacques Rousseau, il s’était à ce point étrangé de son quartier qu’il n’aurait su retrouver ses traces, la première station lui convenait. — (Richard Jorif, Le Burelain, éditions François Bourin, 1989, page 16)

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Voir aussi modifier

Références modifier