Voir aussi : Diable, diablé

Français modifier

Étymologie modifier

(881) diavle. Du latin diabolus, issu du grec ancien διάβολος, diábolos. Le sens de « chariot » est attesté en 1764, probablement parce que ses deux poignées ressemblent à des cornes[1].

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
diable diables
\djɑbl\
ou \djabl\
 
Une représentation médiévale du diable (1) sur une ancienne carte d’atout du jeu de tarot de Marseille.
 
Un diable (4)
 
Trois types de diable (10)

diable \djɑbl\ ou \djabl\ masculin (pour une entité féminine, on dit : diablesse)

  1. (Bible, Religion) Créature infernale.
    • Tu as parlé du diable, mon saint clerc : n’as-tu pas peur qu’il ne vienne te rendre visite pendant un de tes passe-temps rebelles aux canons ? — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
    • Les vices et les passions dans l’art chrétien sont, comme le diable, symbolisés par des animaux. — (Charles Louandre, L’épopée des animaux, dans La revue des deux mondes, tome 4, 1853, page 1150)
    • Lorsque la troupe des pastoureaux entra dans Orléans, le jour de saint Barnabas, l'évêque de cette ville interdit à tous ses clercs d'assister à ses prédications ; car, disait-il, ce sont les souricières du diable. — (Jean-Charles-Léonard Simonde Sismondi, Histoire des Français, tome 5, 1836, page 194)
    • Mais le diable a soufflé là dessus, de son haleine fiévreuse et empestée, et les pires billevesées ont pris leur vol. L’homme a inventé les dieux et il a crée l’amour avec son cortège de sensibleries ridicules ou criminelles. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 118)
  2. (Sens figuré) Personne très méchante, ou violente, emportée, ou d’une pétulance excessive, d’une turbulence incommode et bruyante.
    • Avec son air de douceur, cette femme est un vrai diable. – C’est un petit diable que cet enfant-là.
    • Nous étions environ quatre-vingts diables, hardis comme des oiseaux de proie. — (Honoré de Balzac, Louis Lambert, 1832)
  3. (Par extension) Homme. (→ voir pauvre diable)
  4. (Logistique) Outil de manutention muni de deux roulettes et de deux bras permettant de déplacer de lourds objets.
    • Henri, lui, s’était remis à courir. C’est à cette allure qu’il fendit les Halles, les cageots de fruits, de légumes, les camions et les diables. — (René Fallet, Paris au mois d’août, Denoël, 1964, Le Livre de Poche, page 80)
  5. Récipient de terre cuite qui permet de cuire sans eau à l’intérieur d’un feu.
    • Enfin, on appelait « diable » une poêle en terre cuite où l’on faisait « grâler » les marrons et les pommes de terre. — (Robert Colle, Légendes et contes d’Aunis et Saintonge, éditions Ruella, 1979, page 56)
  6. (Vieilli) Espèce de charrette à quatre roues fort basses, qui sert au transport de certaines marchandises et qui fait beaucoup de bruit en roulant sur le pavé.
  7. Nom vernaculaire d’une espèce de cigale.
  8. Nom vernaculaire de divers oiseaux.
  9. Nom vernaculaire de quelques poissons telles les baudroies.
  10. (Billard) (Québec) Long manche en bois avec un embout métallique ou en plastique sur lequel repose la flèche d’une queue de billard lorsque la boule est éloignée. Aussi appelé râteau ou baguette râteau.
  11. (Cartes à jouer) Quinzième atout du tarot de Marseille.

Variantes orthographiques modifier

Synonymes modifier

→ voir Satan (1)
→ voir salaud (2)

Dérivés modifier

Apparentés étymologiques modifier

Proverbes et phrases toutes faites modifier

Hyperonymes modifier

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

Traductions modifier

Interjection modifier

Invariable
diable
\djɑbl\
ou \djabl\

diable \djɑbl\ ou \djabl\ invariable

  1. (Vieilli) Exclamation de surprise, d’admiration, de doute, de mécontentement, d’inquiétude, d’embarras, d’incertitude, etc.
    • Ah ! Ah ! Diable, et elle n’a pas d’autre titre à la curiosité des voyageurs. — (Alexandre Dumas, Impressions de voyage, La Revue des Deux Mondes, tome 1, 1833)
    • Ah ! diable, mon jeune ami, comme disent les pères nobles, vous êtes étonné ? — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
    • — Ah ! diable ! elle a cassé ma montre que je lui avais laissée au cou ! — Oh ! ma pauvre montre d’argent ! — (Alfred de Vigny, Servitude et grandeur militaires, 1835)
    • Je n’ai pas dit cela. Il se pourrait très bien que nous n’en n’ayons pas envie. Et heureusement, diable ! — (Alain Houziaux, La psychanalyse peut-elle guérir ?, L’Atelier, 2005, page 61)

Traductions modifier

Particule modifier

Invariable
diable
\djɑbl\
ou \djabl\

diable \djɑbl\ ou \djabl\ invariable

  1. (Vieilli) Particule de surprise, d’inquiétude, d’embarras, etc., ajouté après un mot interrogatif.
    • Qui diable est chez elle ? Est-ce le roi, est-ce le duc d’Anjou, est-ce le duc d’Alençon, est-ce le duc de Guise, est-ce un frère, est-ce un amant, est-ce l’un et l’autre ? — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre II)
    • Et cette immense usine, que diable fabrique-t-elle ? Des ponts de fer ou d’acier, des locomotives, des plaques de blindage, des chaudières à vapeur, des pompes de mines ? — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre II, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
    • Je me disais : Mais où diable ai-je vu cette tête-là ? — (Alphonse Allais, Skating, 1888)
    • — Tu fais des recherches sur quoi ? Pas sur les tondeuses à gazon, j'espère.
      — Pourquoi diable les tondeuses à gazon ?
      — Parce que tu regardes toujours les catalogues de tondeuses à gazon. Tu meurs d’envie d'en acheter une.
      , — (Agatha Christie, Le Cheval à bascule, traduction de Janine Lévy entièrement révisée, Éditions du Masque, 2014, chapitre 3)
    • « Et si moi je ne parviens pas à tirer ça au clair, finit-il par ajouter, qui diable le pourrait ? » — (Jonathan Coe, Billy Wilder et moi, traduction Marguerite Capelle, Gallimard, 2020, page 126)
    • Le nombre de mandats, politique ou biologie obligent, se limite de lui-même, mais s'il se trouvait malgré tout une situation dont un seul serait l'homme (ou la femme), pourquoi diable empêcher qu'on l'élise? Qu'eût été l'histoire du monde si Roosevelt, qui avait déjà accompli deux mandats, avait été inéligible en 1940 […] ? — (Guy Carcassonne et Marc Guillaume, La Constitution, 16e éd., 2022, §40)

Synonymes modifier

Traductions modifier

Variantes modifier

  • diâle, diale, en Bourgogne, Lorraine, Picardie, Wallonie.[2]
  1. Nonante lieues en quatre étapes et une demie. Tu calcules ? Vingt lieues par jour ! Diâle, on routait dur en ce temps-là. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)

Forme de verbe modifier

Voir la conjugaison du verbe diabler
Indicatif Présent je diable
il/elle/on diable
Imparfait
Passé simple
Futur simple
Subjonctif Présent que je diable
qu’il/elle/on diable
Imparfait
Impératif Présent (2e personne du singulier)
diable

diable \djabl\

  1. Première personne du singulier de l’indicatif présent de diabler.
  2. Troisième personne du singulier de l’indicatif présent de diabler.
  3. Première personne du singulier du subjonctif présent de diabler.
  4. Troisième personne du singulier du subjonctif présent de diabler.
  5. Deuxième personne du singulier de l’impératif présent de diabler.

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

Modifier la liste d’anagrammes

Références modifier

Voir aussi modifier

  • diable sur l’encyclopédie Wikipédia  
  • diable (outil) sur l’encyclopédie Wikipédia  
  • diable dans le recueil de citations Wikiquote  

Ancien occitan modifier

 

Étymologie modifier

Du latin diabolus.

Nom commun modifier

diable masculin

  1. Diable.

Variantes modifier

Adjectif modifier

diable masculin

  1. Diabolique.

Apparentés étymologiques modifier

Références modifier

  • François Raynouard, Lexique roman ou Dictionnaire de la langue des troubadours, comparée avec les autres langues de l’Europe latine, 1838–1844 → consulter cet ouvrage

Catalan modifier

Étymologie modifier

Du latin diabolus.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
diable
\diˈabblə\
diables
\diˈabbləs\

diable [diˈabblə], [diˈaβle] masculin (pour la femelle, on dit : diablessa)

  1. (Religion) Diable.
    • Per bona estrena,
      trobí gran festa,
      prou deshonesta,
      no coneguda,
      mas avenguda:
      una esposada
      ja desflorada
      ans de casar,
      lo jorn d’arrar
      aparellada,
      ben emperlada,
      sabé fingir
      mostrant tenir
      al cos diable
      espaventable!
      — (Jaume Roig, Espill, livre second, 2e partie)

Prononciation modifier

Espéranto modifier

Étymologie modifier

De diablo (« diable, créature infernale ») et de -e (« adverbe dérivé »).

Adverbe modifier

diable \di.ˈa.ble\

  1. Diaboliquement, diablement.

Interjection modifier

diable \di.ˈa.ble\

  1. Diable, diantre, fichtre.

Prononciation modifier

Gallo modifier

Étymologie modifier

Étymologie manquante ou incomplète. Si vous la connaissez, vous pouvez l’ajouter en cliquant ici.

Nom commun modifier

diable \Prononciation ?\ masculin (graphie inconnue)

  1. (Entomologie) Coléoptère noir.

Références modifier

Occitan modifier

Étymologie modifier

Du latin diabolus

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
diable
\ˈdjaple\
diables
\ˈdjaples\

diable [ˈdjaple] (graphie normalisée)

  1. (Religion) Diable.
    • Lo Drac èra lo filh del Diable. — (Jean Boudou, Contes del drac, 1975)
      Le drac était le fils du diable.

Synonymes modifier

Dérivés modifier

Prononciation modifier

Références modifier