Français modifier

Étymologie modifier

(XIVe siècle) Du latin alterare (« changer, rendre autre »).

Verbe modifier

altérer \al.te.ʁe\ transitif ou pronominal 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’altérer)

  1. (Chimie physique) Modifier dans sa nature, dans sa structure, un corps.
    • (Pronominal)Or, le bruit se répandit bientôt que le juif avait jeté l’hostie dans une cuve d’eau bouillante, à la suite de quoi l’eau aurait rougi sans s’altérer. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
  2. (Vieilli) (Plus rare) Modifier en bien ou en mal.
    • Les babys conservent le Coran, mais en l’altérant sensiblement sur plusieurs points; ainsi ils croient à la métempsycose, ils veulent l’émancipation de la femme, ils remplacent le théisme par un véritable panthéisme, […]. — (J. Chantrel, Statistique religieuse dans le monde, dans Le Catholique du 7 aout 1869, page 94)
    • Ainsi, le dicofol altère le métabolisme lipidique des crevettes, et inhibe la succinate déshydrogénase et la cytochrome c oxydase (Surendranath, 1991), […]. — (Michel Bounias Traité de toxicologie générale: du niveau moléculaire à l’échelle planétaire, Springer, 1999, page 412)
    • L’émotion altère sa voix. — Le soleil altère les couleurs. La grande chaleur altère les liqueurs.
  3. (Spécialement) (Plus courant) Modifier en mal.
    • Le jus contient, en outre du principe sucré, une foule de matières étrangères dont quelques-unes sont susceptibles de fermenter et d’altérer le sucre. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 125)
    • D'après son âge, je conclus qu'elle était la mère du comte Szémioth, et les précautions prises à son égard annonçaient assez que sa raison était altérée. — (Prosper Mérimée, Lokis, 1869)
    • Mais soit qu’ils veuillent altérer les titres de cette gloire, ou qu’ils prétendent les usurper, ils la rehaussent également. — (Jean-Jacques Ampère, La Littérature française dans ses rapports avec les littératures étrangères au Moyen Âge, Revue des Deux Mondes, 1833, tome 1)
    • Sa santé en est fort altérée. La souffrance avait altéré ses traits, son visage.
    • Le défaut de confiance altère l’amitié. L’exemple du vice altère les mœurs.
    • (Pronominal) Le vin s’altère à l’air. Les bonnes coutumes s’altèrent peu à peu.
  4. Causer de la soif.
    • […] ; follement altéré, mon compagnon s’est fait servir une bouteille de bière […]. — (Gustave Fraipont; Les Vosges, 1895-1923)
    • Le jeûne commence au f’jer, à l'heure où l'on parvient à distinguer un fil blanc d'un fil noir. Au moghreb, un coup de canon, salué avec allégresse par les fidèles affamés et altérés, annonce sa fin et la reprise des bombances qui durent toute la nuit. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 126)

Dérivés modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Références modifier