Français modifier

Étymologie modifier

(XIIIe siècle) D’appast. Déverbal de appâter, du latin pastus « nourriture ». Pour certains auteurs le mot est une variante orthographique d’appât (forme standard)[1]. Pour d’autres, le mot est une variante au pluriel (Archaïque, orthographe d’avant 1835) d’appâts ayant des emplois spécialisés.

Nom commun modifier

Singulier et pluriel
appas
\a.pɑ\

appas \a.pa\ masculin, singulier et pluriel identiques

 
Un appas (sens 1)
  1. Pâture que l’on met soit à des pièges, pour attirer des quadrupèdes ou des oiseaux, soit à des hameçons, pour pêcher des poissons.
    • Cette remarque a pu donner l’idée d'attacher l’appas au bout d’une corde ; & le poisson l’ayant avalé goulument avec une partie de la corde, on est parvenu en la tirant à soi à en amener quelques-uns à terre. — (Henri Louis Duhamel du Monceau, Traite des peches et histoire des poissons, ou des animaux qui vivent dans l’eau, Paris, librairie Saillant & Nyon, et librairie Desaint, 1769, page 12)
  2. (Sens figuré) Procédé destiné à tromper, séduire, attirer.
    • Que ces Provinces ne fussent bientôt épuisées de bled par les enlevemens continuels que l’appas du gain en feroit faire pour le reste du Royaume , & qu’en prévenant la disette dans les autres Provinces, elles n’y tombassent elles. — (Nicolas de la Mare, Traité de la police, Paris, Brunet, 1722)
    • Nous verrons plus bas que quand ces désirs mesme sont accomplis soit dans soit extérieurement, soit intérieurement, l’Apôtre les met au rang des œuvres de la chair, aussi bien que les passions qui se glissent dans le coeur par l’appas de la volupté.’’ — (Jean du Croiset, L’Année chrétienne contenant les messes des dimanches fériés et fêtes de toute l'année en latin et en françois, Paris, Elie Josset, 1697, page 11)
  3. (Sens figuré) Caractéristique d’une personne qui suscite une attirance sexuelle.
    • Ces caprices honteux et ces chimères vaines
      Ne sauroient ébranler des cervelles bien saines,
      Et quiconque a su prendre une fille d’honneur
      N’a point à redouter l’appas d’un suborneur
      — (Pierre Corneille, Mélite)
    • Mr Pince, à sa femme :
      Ah ! Grands Dieux !
      Puis-je le croire?
      Blaise a pour toi des appas.
      Tu désires mon trépas ?
      — (Michel-Jean Sedaine, Blaise le savetier, Paris, Duchesne, 1759, page 28)
    • Vous croyez donc , mon Frere, avoir beaucoup d’appas ? — (Edmé Boursault, Ésope à la ville (1690), Paris, éditions Ruault, 1776, page 43)
    • Sur le pouvoir de tes appas
      Demeure toujours alarmée.
      Tu n’en seras que mieux aimée,
      Si tu crains de ne l'être pas.
      — (Maximilien de Robespierre, Madrigal à Ophélie)
    • Aussitôt je vis entrer le prophète Élie, tenant les mains de deux beautés dont les appas ne sauraient être conçus par les mortels. — (Jean Potocki, Manuscrit trouvé à Saragosse, Histoire du cabaliste, 1804-1810)
    • C’était, ma foi, un beau brin de fille : elle avait cinq pieds et quelques pouces, et une vraie moisson d’appas. — (Alfred de Musset, Il ne faut jurer de rien, 1836, acte III, scène 3)
    • L’embonpoint avait envahi les appas de madame de Charmois, ce qui ne l’empêchait pas d’être active, remuante et décidée. — (George Sand, Jeanne, 1844)

Variantes orthographiques modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Références modifier