Français modifier

Étymologie modifier

(XIe siècle) De l’ancien français apesantir dérivé de apesant, de apeser dérivé de peser, avec le préfixe a-.

Verbe modifier

appesantir \a.pə.zɑ̃.tiʁ\ transitif ou pronominal 2e groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’appesantir)

  1. Rendre plus pesant.
    • L’eau avait tellement appesanti ses habits qu’il avait peine à marcher.
    • En chargeant ainsi votre voiture, vous l’appesantirez tellement que votre cheval ne pourra la traîner.
    • Le sommeil appesantit ses yeux, ses paupières - Ses paupières, ses yeux s’appesantissent, l’envie de dormir commence à lui faire fermer les paupières.
    • Dieu a appesanti sa main, son bras sur ce peuple, sur cette race - La main de Dieu s’est appesantie sur ce peuple. : Il lui a envoyé des châtiments.
  2. (Par extension) Rendre moins propre à l’exercice des facultés physiques ou intellectuelles.
    • Trop manger, trop dormir vous appesantira.
    • L’âge, la vieillesse, l’oisiveté, la fainéantise appesantit les corps.
    • Sa dernière maladie l’a beaucoup appesanti.
    • L’âge a beaucoup appesanti la main de ce chirurgien.
    • La main de ce peintre s’appesantit, commence à s’appesantir.
    • L’âge n’a point encore appesanti son esprit.
    • Son esprit baisse et s’appesantit de jour en jour.
  3. (Pronominal) Devenir plus pesant.
    • Le corps s’appesantit par l’oisiveté, par un trop long repos.
    • Il sentait couler dans ses veines toute la sanie des rêves impuissants, des appétences infécondes, et sur son échine s'appesantissait le fardeau de la résignation et de la timidité. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 27)
    • Le couteau sur la gorge elle criait : – « Je te dis que tu es le meilleur des hommes. » Et c’est à ce moment justement que la main du meurtrier s’appesantit et que le sang gicla, la parole coupée. — (Marcel Jouhandeau, Chaminadour, Gallimard, 1941 et 1953, Le Livre de Poche, page 164)
    • La paix s'appesantissait sur nous, insolite à n'y pas croire. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 194)
  4. (Pronominal) (Sens figuré) Porter tout le poids de son attention sur un sujet, le développer avec insistance; s’arrêter trop longtemps sur des détails.
    • Ce n'est pas pour faire de l'horrible à froid que nous nous appesantissons sur un pareil sujet. — (Alexandre Dumas, Les Mille et Un Fantômes)
    • Il est un fait qui mérite d’être consigné et sur lequel on ne saurait trop s’appesantir, c’est la façon dont les Indiens généralement traitent leurs prisonniers. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
    • Prompte à m’esquiver dès que ma sécurité me semblait menacée, je m’appesantissais volontiers sur les problèmes où je ne pressentais pas de danger. — (Simone de Beauvoir, Mémoires d’une jeune fille rangée, 1958, réédition Le Livre de Poche, page 25)
    • Ici l’auteur pourrait s’appesantir un tantinet sur le problème de la cohabitation de la fillette avec cette mère qui se livre à la prostitution. — (Pascal Lainé, La dentellière, Folio, page 21)

Dérivés modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Références modifier