chienlit
Français modifier
Étymologie modifier
- (XVIe siècle) Déformation de chie-en-lit — (chienlit, Centre de ressources textuelles et lexicales).
Nom commun modifier
| Singulier | Pluriel |
|---|---|
| chienlit | chienlits |
| \ʃjɑ̃.li\ | |
chienlit \ʃjɑ̃.li\ masculin ou féminin
- (Populaire) Masque qui parcourt les rues en temps de carnaval.
C'est un chienlit.
- (Par extension) Personne ridiculement accoutrée.
- Des chienlits chantaient une ronde, qu’ils accompagnaient au refrain en tapant des talons. — (Émile Zola, Nana, 1881)
- Les budgets de la marine et de la guerre vident impitoyablement l’escarcelle du pauvre afin que des amiraux, des maréchaux, des colonels, des ministres, empanachés et ridicules, fassent tonner les salves et, sous les drapeaux ondoyants, promènent leurs costumes de foire, leurs uniformes de bureaucrates homicides, leur chienlit de croquemitaines édentés. — (Laurent Tailhade, Discours pour la Paix, Lettre aux conscrits, L’Idée libre, 1928, pages 21-30)
- (Désuet) Personne masquée de carnaval populaire.
- Lorrain m'apporte un journal illustré où Pierre Loti, « le nouvel académicien », est représenté « dans son habitation de Rochefort » en Algérien de mardi gras, dans un intérieur alhambresque, ressemblant à l'ancienne salle à manger du restaurant Peters. Quelle cervelle de chienlit a cet écrivain de talent ! — (Edmond et Jules de Goncourt, Journal, Mémoires de la vie littéraire, tome II, Robert Laffont, 1989, page 1047)
- (Familier) Pagaille, désordre public.
- On répétait : « Le peuple aime les fêtes. Il faut que la démocratie lui donne de belles fêtes. » Celle-ci, comme les autres, dégénéra en chienlit. — (Léon Daudet, Souvenirs des milieux littéraires, politiques, artistiques et médicaux, Grasset, 1914, réédition Le Livre de Poche, page 87)
- Tandis que nous allons en chienlit avec les traînassements d’une horde de charcutiers, je rêve à l’allure idéale d’hommes libres transfigurés par la musique. — (Paul Guth, Les sept trompettes, 1948, réédition Le Livre de Poche, 1971, page 51)
- La réforme oui, la chienlit non ! — (Charles de Gaulle, le 19 mai 1968)
- Quand de Gaulle réapparu – où était-il ? on l’espérait parti définitivement – a parlé de « chienlit » d’une bouche tordue de dégoût, sans savoir le sens on a perçu tout le dédain aristocratique que lui inspirait la révolte, réduite à un mot qui charriait l’excrément et la copulation, le grouillement animal et l’échappée d’instincts. — (Annie Ernaux, Les années, Gallimard, 2008, collection Folio, pages 108-109)
Variantes orthographiques modifier
- chie-en-lit (orthographe désuète)
Notes modifier
- Il s’emploie comme interjection : À la chienlit !
- Cri de dérision.
- Mais ce qui expliquait qu’une fraction de cette opinion publique se permît de nous crier : « A la chienlit ! » c’était notre attitude timide, embarrassée. — (Touchatout, Mémoires d’un préfet de police, 1885)
Traductions modifier
Prononciation modifier
- Vosges (France) : écouter « chienlit [Prononciation ?] »
Voir aussi modifier
- chienlit sur l’encyclopédie Wikipédia
Références modifier
- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (chienlit), mais l’article a pu être modifié depuis.
- « chienlit », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage