Voir aussi : Cocotte, cocotté

Français modifier

Étymologie modifier

(Nom commun 1) Formé sur l’onomatopée imitant le cri de la poule et utilisé dans différentes acceptions selon un rapport plus ou moins direct avec le sens « poule ».
(Nom commun 2) Issu, par substitution de suffixe (→ voir -otte), de cocasse, coquasse qui désigne différents récipients en ancien français et dans les dialectes du Morvan et de l’Yonne, lui-même altération de coquemar.

Nom commun 1 modifier

Singulier Pluriel
cocotte cocottes
\kɔ.kɔt\
 
Cocotte en papier. (2)
 
Cocotte de la Belle Époque (4)
 
Une cocotte. (7)
 
Une cocotte de chantier. (8)
 
Une cocotte au rugby. (9)

cocotte \kɔ.kɔt\ féminin

  1. (Langage enfantin) Terme par lequel les enfants désignent les poules.
    • Cette cocotte noire et cette cocotte blanche étaient deux poules, qu’il allait voir deux ou trois cents fois par jour dans leur volière, au fond du jardin ; […]. — (Bernard Perez, La psychologie de l’enfant: les trois premières années, G. Bailliere et cie, 1882, page 150)
    • Les sièges derrière eux étaient occupés par un vieux couple qui transportait une grosse poule rousse. Ils racontèrent que ce matin-là ils étaient venus avec sept descendants de cette vieille cocotte. Ils les avaient tous vendus presque tout de suite , mais elle, personne n'en avait voulu. Les dames de la ville avaient déclaré en tordant le nez que la chair d'une volaille aussi âgée était trop coriace. — (Arto Paasilinna, Moi, Surunen, libérateur des peuples opprimés, traduit du finnois par Anne Colin du Terrail, Éditions Gallimard, collection Folio, 2016, chapitre 10)
  2. Carré de papier plié de manière à présenter une ressemblance éloignée avec une poule.
    • Il aidait beaucoup plus les enfants à faire des petits bateaux et des cocottes avec leurs abécédaires qu’il ne leur apprenait à lire ; il les grondait si curieusement, quand ils avaient chippé des fruits, que ses semonces pouvaient passer pour des leçons sur la manière d’escalader les murs. — (Honoré de Balzac, Les Paysans, 1845, première partie, chapitre troisième)
    • Le vice-roi d’Irlande, le chief-secrétaire à Dublin, bien tranquilles, bien carrés dans leurs fauteuils, font des cocottes de papier avec les rapports que leur adresse leur malheureuse police pour leur dénoncer l’insurrection qui s’apprêt de tout côté. — (Pierre Benoit, La Chaussée des géants, 1922, Albin Michel, réédition Le Livre de Poche, page 120)
    • Dans les grandes feuilles de papier bleu qui servent à recouvrir mes cahiers et mes livres, je découpe des petits carrés que je plie et replie comme on me l’a appris pour en faire des cocottes en papier. Sur la tête de chacune j’inscris d’un côté le nom et de l’autre le prénom d’une élève de ma classe : trente en tout et je suis l’une d’entre elles. — (Nathalie Sarraute, Enfance, Gallimard, 1983, collection Folio, page 220)
    • C’était un pliage en forme de cocotte. Intrigué, il saisit l’origami pour le regarder de plus près. Qui avait bien pu laisser ça ici ? En le tournant sur un côté il vit que la cocotte n’avait pas été pliée à partir d’une feuille vierge […]. — (Laure Elisac, Oh Lord !, Lulu.com, 2013, page 173)
  3. Inflammation du bord de la paupière.
    • Il se déclara une violente ophthalmie catarrhale chez un grand nombre de soldats. D’après Mackenzie, la même affection attaqua tout le voisinage de Newburg, dans le Berkshire, en 1778. Dans le cours de la même année, elle régna dans plusieurs camps anglais. Réveillé-Parise nous apprend que pareille ophthalmie sévit à Paris en 1803, puis en 1806; on l’appelait la cocotte. — (Salvador Fano, Traité pratique des Maladies des Yeux, Paris : Adrien Delahaye, 1866, volume 1, page 528)
    • Comme tous les petits enfants
      Il eut la cocotte à quatre ans
      Et puis la toque pendant quequ’ temps […].
      — (Henri Ansquer, La complainte de Jean Quémeneur, vers 1890)
    • – La cocotte, dis-je d’une voix de tonnerre glaçant d’épouvante toute la classe qui avait enfin retrouvé son maître, c’est aussi, dans la langue de la médecine, un nom familier de l’inflammation des paupières… Caronet, vous aurez quatre heures de retenue !… » — (Paul Guth, Le mariage du Naïf, 1957, réédition Le Livre de Poche, page 32)
  4. (Familier) (Péjoratif) Femme de mœurs légères.
    • Voyons : depuis votre rupture avec madame de Servy, vous avez eu, à ma connaissance, quatre maîtresses, des cocottes celles-là, des artistes, dans leur partie. — (Guy de Maupassant, Au bord du lit)
    • Elle coûte beaucoup d’argent, et ça épouvante le bourgeois. Il se forme alors des sociétés anonymes pour entretenir une femme selon les exigences du jour. La cocotte accorde à l’un des associés le mardi, à l’autre le samedi, à celui-ci l’après-midi, à celui-là la nuit. Il arrive que dans ces ménages sociétaires, le jeune bourgeois trouve plus qu’il n’avait espéré : […]. — (Paul Lafargue, Sapho, paru dans Le Socialiste, 2 janvier 1886)
    • […] ; ils sont éblouis par l’immense réserve de richesses qui seraient livrées à leur pillage  ; que de festins, que de cocottes, que de satisfactions d’amour-propre ! — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre II, La décadence bourgeoise et la violence, 1908)
    • Or, ayant entendu dire que les écrivains se plaisent auprès des femmes pour se documenter, se faire raconter des histoires d'amour, elle redevenait maintenant avec moi simple cocotte pour m'intéresser. — (Marcel Proust, Le Temps retrouvé, 1927)
    • On fait assaut de toilettes, mais les femmes légitimes rendent les armes à cette variété voyante de la courtisane qu’est la grande cocotte, entretenue par des rois ou des présidents. — (Marguerite Yourcenar, Archives du Nord, Gallimard, 1977, page 328)
    • Dans Mam’zelle Nitouche, fort de son expérience, Hervé créa l’archétype du personnage double, à la fois Célestin pour les cocottes du demi-monde et Floridor pour les grenouilles de bénitier de matines et de vêpres. — (Jean-François Kahn, Faut-il faire la guerre à BHL ?, dans Marianne n° 670 du 20 février 2010)
  5. Nom affectueux ou plaisant donné à une femme de son entourage (pour un homme, on dit : coco).
    • — Viens, ma cocotte, viens faire dodo avec papa ! disait celui-ci, en lui broyant amoureusement les vertèbres. — (Léon Bloy, Celui qui ne voulait rien savoir, dans Sueur de sang, 1893)
    • Une fillette, à la première table, semble touchée de divination ; elle regarde Jeanne, la tête inclinée, et d’un mot lui donne toute la pitié de son cœur :
      – Pauv’ tite cocotte
      — (Léon Frapié, Le nid, dans Les contes de la maternelle, éditions Self, 1945, page 111)
    • 160 à l’heure, ma cocotte?! Wâouw!! — (Franquin, Gaston 13 — Lagaffe mérite des baffes, édition Jean Dupuis, 1979, page 5)
    • Assieds-toi ma cocotte. — (site https://www.paroles.net/vassiliu-pierre/paroles-charlotte)
  6. (Élevage, Médecine) (Désuet) (Familier) Fièvre aphteuse. — Note : le terme n'est employé que pour la forme animale de la maladie.
    • Le terme « Cocotte », utilisé pour illustrer la période de départ, correspond à cette appellation familière, largement employée à l’époque dans le monde de l’élevage, en raison de la fréquence de cette maladie et liée à la démarche particulière des chèvres atteintes de fièvre aphteuse, provoquée par la douleur podale et rappelant celle de femmes de petite vertu arpentant les trottoirs sur des talons pointus. […]. Compte tenu de la disparition de la maladie en France, ce terme de « Cocotte » est en voie d’extinction ; la maladie elle-même, autrefois connue par tous les éleveurs, ne l’est à l’heure actuelle que par les plus âgés. — (Bernard Toma, De la cocotte à la menace de la fièvre aphteuse, dans la revue Bovins, 2003)
    • Ainsi que la petite vérole, la cocotte ne visite guère qu’une seule fois les individus qu’elle attaque.[…] La cocotte amène des dérangements notables dans le tempérament des vaches laitières. — (François Guènon, Traité des vaches laitières : et de l’espèce bovine en général, 1861)
    • La fièvre aphteuse (cocotte), grave chez les bovidés, peut être transmise à l’espèce humaine. Elle donne lieu alors à une stomatite caractérisée par la fièvre et une éruption de grosses vésicules qui ont pour siège d’élection la face dorsale de la langue. — (Docteur Gaston Variot, Traité d’hygiène infantile, Doin, 1910, page 300)
  7. (Vosges) (Canada) Pomme de pin. Le terme qui désigne une pomme de pin est écrit avec un t dans Bél. 1957, Canada 1930 et l'exemple cité sous cocotte ; on le rencontre écrit avec deux t dans Plais. 1969[1]
    • La ferme est encore loin, on se lance des pommes de pin, des cocottes comme ils disent dans les Vosges. Arrivera-t-on à temps? — (Marcel Bisiaux, Petit Noé, Pierre Horay, 1987, page 145)
    • - prévoir de l’espace dans son sac à dos pour rapporter des roches, des bouts de bois, des cocottes (pommes de pin), etc. — (Yves Séguin, Randonnée pédestre au Québec, Guides de voyage Ulysse, 2006, page 70)
    • — Avec quoi as-tu mis ces chipies en fuite ? s'enquit-il ?
      — Avec des cocottes.
      — Des cocottes ?
      — Dis-moi, n’as tu pas traversé les Vosges pour arriver en Alsace ?
      — (Danièle Thalwitzer, La femme sur la terrasse, L’Âge d’Homme, 1998, page 176)
  8. (Populaire) Cône de chantier ou de signalisation routière.
    • Le car ne peut pas stationner à 16 h 30 sur le parking prévu à cet effet. Serait-il possible de mettre des "cocottes" (plot) à son emplacement vers 16 h, à cause de l’incivilité des automobilistes ? — (Compte rendu du Conseil d'école ; École F. Dolto à Échirolles, mars 2009)
    • Pour séparer le chantier de la voie publique, privilégiez les protections lourdes comme les GBA en béton aux traditionnelles cocottes (cônes de signalisation). — (Constructeur de routes : Prévenir la sécurité du constructeur de routes, PreventionBTP (www.preventionbtp.fr), lu le 6 juillet 2015))
  9. (Rugby) (Argot) Regroupement de joueurs debout et liés, comprenant au minimum le porteur du ballon, l’un de ses équipiers et un adversaire.
    • En effet, sous la pression, le maul a tendance à se déformer et à se désaxer : de joueur au contact de l’adversaire, vous pouvez en quelques secondes vous retrouver à l’arrière de la cocotte (c'est le petit nom donné au maul dans le jargon rugbystique). — (Pierre-François Glaymann, Le rugby, Paris : Eyrolles, 2011, page 109)
  10. (Mécanique) (Familier) Pièce qui relie le levier de frein au guidon.
    • En ce qui concerne le levier de frein avant, vous avez plusieurs possibilités de réglages :
      a) dans de nombreux cas, le support du levier de frein (la cocotte) peut tourner autour du guidon.
      — (Auto-Moto, 1974, volumes 102-110, page 86)
  11. (Québec) (Populaire) Chardon.
    • Y’est allé se promener dans le champs, pis ça m’a pris une heure pour arracher toutes les cocottes pognées après son chandail.

Variantes orthographiques modifier

  • cocote (variante orthographique ancienne)

Dérivés modifier

Traductions modifier

Synonymes modifier

Regroupement de joueurs au rugby :

Pomme de pin :

Nom commun 2 modifier

Singulier Pluriel
cocotte cocottes
\kɔ.kɔt\
 
Une cocotte en fonte.

cocotte \kɔ.kɔt\ féminin

  1. Sorte de récipient de cuisine, doté d’un couvercle, pour mettre les mets à mijoter.
    • Depuis la mort de la mère, il n’avait jamais plus mangé de pommes de terre mijotées à la cocotte. — (Bernard Clavel, Les Fruits de l’hiver, chapitre 68, Robert Laffont, 1968)
    • Les soirs où une bise polaire hurlait dans la cheminée, quand, à l'heure du repas, maman posait la cocotte noire sur la table, la cacasse-à-cul-nu dégageait un parfum particulier. — (Yanny Hureaux, Bille de chêne: Une enfance forestière, J.-C. Lattès, 1996)
    • L’ustensile employé est une cocotte en fonte très épaisse, assez grande. — (Françoise Bernard, La cuisine, Hachette Pratique, 2011)
    • Il existe différentes cocottes, on distingue principalement les cocottes en fonte et les cocottes en terre cuite. — (Anne Cécile Odouard et Jérôme Odouard, Cocottes faciles pour recevoir : 10 recettes pour recevoir, Nos Éditions, 2012)
  2. Appareil de cuisson électrique en forme de récipient couvert, pour faire mijoter les mets lentement sans source de chauffage externe.

Variantes orthographiques modifier

  • cocote (variante orthographique ancienne)
  • coquotte (variante orthographique ancienne)

Dérivés modifier

Traductions modifier

Forme de verbe modifier

Voir la conjugaison du verbe cocotter
Indicatif Présent je cocotte
il/elle/on cocotte
Imparfait
Passé simple
Futur simple
Subjonctif Présent que je cocotte
qu’il/elle/on cocotte
Imparfait
Impératif Présent (2e personne du singulier)
cocotte

cocotte \kɔ.kɔt\

  1. Première personne du singulier de l’indicatif présent de cocotter.
  2. Troisième personne du singulier de l’indicatif présent de cocotter.
  3. Première personne du singulier du subjonctif présent de cocotter.
  4. Troisième personne du singulier du subjonctif présent de cocotter.
  5. Deuxième personne du singulier de l’impératif de cocotter.

Prononciation modifier




Homophones modifier

Voir aussi modifier

  • cocotte sur l’encyclopédie Wikipédia  

Références modifier