Français modifier

Étymologie modifier

(XIe siècle)[1] En ancien français conoisance[2], conoissance, connoissance ; en moyen français cognoissance par rapprochement étymologique avec le latin cognoscere.
Substantivation de connaissant, participe de connaître.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
connaissance connaissances
\kɔ.nɛ.sɑ̃s\

connaissance \kɔ.nɛ.sɑ̃s\ féminin

  1. Exercice de la faculté par laquelle on connaît et on distingue les objets.
    • Perdre toute connaissance.
    • Il est resté longtemps sans connaissance.
    • Elle se trouva mal en rentrant dans sa maison : on s’efforça vainement de la secourir, de la ranimer ; elle expira sans avoir repris ses sens, ni laissé apercevoir aucune marque de connaissance. — (Marie-Jeanne Riccoboni, Histoire d’Ernestine, 1762, édition Œuvres complètes de Mme Riccoboni, tome I, Foucault, 1818)
    • Son mari était mourant et elle-même était très-gravement malade, n’ayant pas sa connaissance et ne sachant rien de ce qui se passait autour d’elle. — (Hector Malot, Sans famille, 1878)
  2. Idée, notion, concept qu’on a de quelque chose, de quelqu’un ; le fait de le connaître.
    • La connaissance abstraite qui porte sur des notions générales est une connaissance confuse. — (Louis Rougier, Histoire d’une faillite philosophique : la Scolastique, 1925, éd. 1966)
    • Ayant une suffisante connaissance des taudis de Marseille, je m’imaginais que leur misère n’était guère dépassable. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : Le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • Il est vrai […] que les juifs, plus versés que les prêtres chrétiens dans la connaissance des Écritures, étaient de redoutables controversistes, à ce point que Saint Louis manifesta sa répugnance pour les discussions entre les juifs et les chrétiens insuffisamment instruits. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
    • Claudel a rapproché, avec raison et magnifiquement, connaissance et naissance. Toute connaissance est une naissance, une naissance du monde en nous, une naissance de nous dans les autres ou des autres en nous. Et cette naissance dans la connaissance est quelque chose d'admirable parce que c'est par là que nous devenons un être nouveau, c'est par là que nous devenons libres. — (Maurice Zundel, Silence, parole de vie, éditions Anne Sigier, 1990, page 104)
    • La connaissance est l’un des outils les plus importants dont nous disposons pour réussir: il est beaucoup plus simple d’avancer en terrain difficile muni d’une bonne carte. Ce rapport a pour ambition de fournir une partie de cette carte. — (OCDE, « Rapport sur la dette mondiale 2024 : Les marchés obligataires dans un contexte de dette élevée », Éditions OCDE, Paris → lire en ligne)
  3. (Droit) En parlant d'un tribunal ou d'un juge, droit de traiter certaines affaires.
    • La connaissance de ce crime appartient au tribunal pénal.
    • Attribuer à un juge, à un tribunal la connaissance de certaines causes.
    • Juger, se prononcer en connaissance de cause.
  4. Personne connue, avec laquelle on a des liaisons ou des relations.
    • De n’pas danser, on mord les autres, n’est-ce pas ? et j’ai justement vu — quand tu m’interrogeais — une connaissance avec qui j’suis en affaire et qui, en douce, m’a fait signe de rappliquer. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
    • Des amis, des connaissances de Justine Vayrac, rejoints par des anonymes, ont participé, dimanche, à une marche blanche en hommage à la jeune femme de 20 ans, tuée après une sortie en discothèque. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 7 novembre 2022, page 4)
    • On a pu déambuler un peu plus tranquillement, Lewis, l'arabe et le chauffeur Sélim s'arrêtant à chaque pas pour saluer des connaissances enturbannées ou entarbouchées, Mabel et moi devisant sabir. — (Jacques Darribehaude, La grande vadrouille, Éditions de La Table Ronde, 1956, chapitre 4)
  5. (Au pluriel) (Absolument) Savoir, instruction, lumières acquises.
    • Nous sommes si éloignés de connaître tous les agens de la nature, et leurs divers modes d’action ; qu’il ne serait pas philosophique de nier les phénomènes, uniquement parce qu’ils sont inexplicables dans l’état actuel de nos connaissances. — (Pierre-Simon de Laplace, Essai philosophique sur les probabilités, Mme Ve Courcier, Paris, 1814 (2e édition))
    • Il n'est de véritable savoir que celui qui peut se changer en être et en substance d'être, c'est-à-dire en acte. Les connaissances les plus vaines sont celles qui se réduisent en pures paroles et qui ne peuvent sortir de ce cycle verbal. — (Paul Valéry, Tel Quel, Gallimard, édition 1943, page 277)
    • Les premiers livres des peuples contiennent la masse entière de leurs connaissances, sous une enveloppe poétique ou religieuse, dans une vaste et confuse unité. — (Jean-Jacques Ampère, La Chine et les travaux d’Abel Rémusat, Revue des Deux Mondes, 1832, tome 8)
  6. (Au singulier) Relation privilégiée avec les choses de la sorcellerie.
    • Elle avait eu, dès son enfance, l’esprit trop nourri de croyances merveilleuses, pour ne pas compter sur la connaissance que sa mère lui avait donnée à l’effet de repousser les méchants fadets et les follets pernicieux. — (George Sand, Jeanne, 1844)

Synonymes modifier

Antonymes modifier

Apparentés étymologiques modifier

Dérivés modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Voir aussi modifier

Références modifier