Français modifier

Étymologie modifier

(Vers 1100) custume (« manière d'agir habituelle ») ; (1467) de coustume (« habituellement ») ; également costume en ancien français et doublet lexical de ce mot masculin ; il provient du latin consuetudo via son accusatif consuĕtūdinem, (« habitude »), altéré en *cosetūdĭne en latin populaire, pour la finale en -ume → voir amertume.
Nota Bene : jusqu’au XVIIIe siècle le mot s’écrivait « coûtume » avec un accent circonflexe sur le premier « u », où celui-ci témoignait encore de la disparition à l’oral du « s » présent dans l'origine latine du mot et tombé en désuétude. Dans sa troisième édition (1740), le Dictionnaire de l’Académie française écrivait encore l’accent : [1]. Mais l’accent circonflexe a disparu dès sa quatrième édition (1762) : [2].
On trouve encore aujourd’hui le « s » originel dans le mot « costume » (de parenté étymologique), qui s’est distingué peu à peu de « coûtume », le maintien du « s » aidant ici à la distinction entre les deux mots.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
coutume coutumes
\ku.tym\

coutume \ku.tym\ féminin

  1. Usage établi ; habitude contractée.
    • […] et je sentis l’envie de faire une sieste de quinze ou vingt minutes, comme c’est ma coutume après le dîner. — (Edgar Poe, L’Ange du bizarre, dans Histoires grotesques et sérieuses, traduction de Charles Baudelaire)
    • […], et debout près de la barre, Jean Donnard, grave et sombre, se signa, comme il avait coutume de faire chaque fois qu’il partait vers le large. — (Octave Mirbeau, Les eaux muettes)
    • Il était prénommé Victor, mais comme il est coutume de donner aux plus jeunes des sobriquets d’amitié et qu’il était retors et rusé comme un renard, on l’avait surnommé le Tors. — (Louis Pergaud, Une revanche, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Les chevaux islandais se vendaient pour rien autrefois, et la coutume était de les acheter pour les revendre au retour ; […]. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 17)
  2. Pratique collective.
    • Ce n’est pas la coutume des filles de mon peuple de se découvrir le visage lorsqu’elles se trouvent seules dans une assemblée étrangère. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
    • On admettra qu’une nation vit par le nombre de ses nationaux plutôt que par l’équilibre de ses coutumes : c’est une pépinière, ce n’est pas un édifice. — (Pierre Louÿs, Liberté pour l’amour et pour le mariage, 1900, dans Archipel, 1932)
    • L’enterrement de mon père fut suivi de tout le village suivant la coutume et il y vint des gens des environs, à des lieues à la ronde. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 30)
    • Autant que je sache, ici à Malte occasionnellement, on peut encore voir cette coutume lors de la fête des Saint Jean, les feux de la Saint Jean. — (Gilbert Puech, Ethnotextes maltais, Harrassowitz Verlag, 1994, page 162)
  3. (Droit) Ensemble de droits locaux qui, s’étant établis par l’usage et par la commune pratique, tiennent lieu et ont force de loi.
    • Selon la coutume qui avait encore force de loi en Franche-Comté (et cela, disait Voltaire, est contradictoire avec le nom de cette province), il y avait des serfs, c’est-à-dire des gens de mainmorte, dont la condition était de ne pouvoir disposer de leurs biens et de leur personne. — (René Vallery-Radot, La vie de Pasteur, Hachette, 1900, Flammarion, 1941, page 6)
    • […]; la Normandie avait adopté un régime dotal qu’[…]on ne peut faire provenir du régime romain : les règles des deux sont très différentes, l’influence romaine est d’ailleurs douteuse sur la coutume normande : la dot ne désigne pas l’apport au mari par la femme, mais un apport du mari à la femme comme dans la dos ex marito du droit franc. — (Gabriel Lepointe, La Famille dans l’Ancien droit, Montchrestien, 1947 ; 5e édition, 1956, page 184)
    • Dans bien des cas, la coutume régionale et la pratique traditionnelle préislamique, combinées à la volonté arbitraire du potentat régnant, sont devenues la base légale du gouvernement. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, page 64)
    • C'est du droit qui s’est constitué par l’habitude […] La coutume ne vient pas de la volonté de l’État — (Carbonnier)
  4. (Par extension) Codification du droit créé par l’usage dans certains pays.
    • En 1555, Anne de Pisseleu, duchesse d'Étampes, comparut à la rédaction de la coutume de Sens pour sa châtellenie de Bransles. — (E. H. Félix Pascal, Histoire topographique, politique, physique et statistique du département de Seine-et-Marne, Crété à Corbeil & Thomas à Melun, 1836, t.2, page 532)

Synonymes modifier

Dérivés modifier

Proverbes et phrases toutes faites modifier

Traductions modifier

Traductions à trier modifier

Prononciation modifier

Voir aussi modifier

  • coutume sur l’encyclopédie Wikipédia  

Références modifier