Français modifier

Étymologie modifier

(XIe siècle) Du latin durare (« durcir, rendre dur », « endurcir, affermir », « endurer, supporter », « persévérer, durer, subsister, résister, tenir bon, persister », « être dur, être cruel », « continuer, se prolonger »).

Verbe modifier

durer \dy.ʁe\ intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Continuer d’être, se prolonger.
    • Les charrettes et les chars étaient là dès potron-minet, voire dès la veille, car le marché était clappé dès prime ; il durait jusqu’à midi. — (Alain Derville, Saint-Omer : des origines au début du XIVe siècle, page 189, Presses Univ. Septentrion, 1995)
    • Arthur ? C'est moi... Justine. Je craque, envie de te voir, plus possible ces ouikendes. Six mois que ça dure, me sens comme une back-street vieillissant dans le formol. — (Odile Cuaz, Faut-il s'embrasser sur la bouche... et sinon quand ?, Éditions Robert Laffont, 1989, chap. 3)
    • Toutes les choses de ce monde durent peu. — L’hiver dure encore.
  2. Persister, rester, durer longtemps.
    • Cela ne durera pas.
    • Cette fantaisie vous dure-t-elle encore ?
    • Le temps lui dure, se dit d’une personne à qui l’impatience, l’ennui, ou quelque autre cause fait paraître le temps long.
    • (Sens figuré) Il faut faire vie qui dure, faire feu qui dure, il faut ménager son bien, ne pas faire trop de dépense.
    • (Familier) Ne pouvoir durer en place, être si inquiet, si tourmenté qu’on ne peut demeurer dans le même lieu, dans la même situation.
  3. Résister au temps, à l’usure.
    • Cela ne durera pas.
    • Ne pouvoir durer à la peine, à la fatigue, à la douleur, ne pouvoir y résister.
  4. (Familier) Supporter, endurer.
    • Ne pouvoir durer avec quelqu’un, Ne pouvoir vivre avec lui, ne pouvoir le supporter.
    • On ne peut durer avec cet homme-là, tant il est fâcheux et difficile.
  5. Paraître long et ennuyeux.
    • Elle disait : « Les médecins veulent me garder encore un mois. » — « Le temps me dure, » disait Maurice. — « Que veux-tu, il faut que je me guérisse. » Il répondait : « Oh ! je sais, tu veux toujours faire à ta tête. » — (Charles-Louis Philippe, Bubu de Montparnasse, 1901, réédition Garnier-Flammarion, page 129)
    • Mais, quand Odette était partie, Swann souriait en pensant qu’elle lui avait dit combien le temps lui durerait jusqu’à ce qu’il lui permît de revenir. — (Marcel Proust, Un amour de Swann, 1913, réédition Le Livre de Poche, page 17)
    • Les copains étaient dans une impatience à la fois si aiguë et si attentive que le temps ne leur durait pas. — (Jules Romains, Les Copains, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 136)
    • – Nous la voilà pour trois semaines, oui, et ce n’est pas assez, vois-tu. Trois semaines vont vite quand on a sa fille, et le temps nous dure après. — (Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 160)
  6. (Afrique) Être là depuis longtemps.

Dérivés modifier

Apparentés étymologiques modifier

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Traductions modifier

Traductions à trier modifier

Prononciation modifier


Homophones modifier

Références modifier

Ancien français modifier

Étymologie modifier

Du latin durare.

Nom commun modifier

durer *\Prononciation ?\ 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Durer.
  2. Endurer.
    • Signor che dist li rois la ne porons durer — (Élie de Saint-Gilles, manuscrit 25516 français de la BnF, fol. 93r.)

Dérivés dans d’autres langues modifier

Références modifier