Français modifier

Étymologie modifier

(Siècle à préciser) Du latin *exaurare, « exposer à l’air, prendre l’air », composé de ex et de aura (« air »).

Verbe modifier

essorer \e.sɔ.ʁe\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’essorer)

  1. Exposer à l’air pour faire sécher ou sécher par l’effet de la force centrifuge dans un appareil fermé.
    • Il fallait bien cependant poser la planche à repasser sur son bureau et sur une autre table, faire essorer le linge sur des traverses dans l’entrée. — (Joris-Karl Huysmans, Marthe, histoire d’une fille, 1877)
    • …on la fait tremper pendant trois ou quatre heures, après quoi on la retire du bain, on laisse égoutter et on essore. — (D. de Prat, Nouveau manuel complet de filature; 1re partie: Fibres animales & minérales, Encyclopédie Roret, 1914)
  2. Tordre un linge pour en exprimer l'eau.
    • Financés à hauteur de 30 % par l’État, ces « lavoirs communs » plus ou moins rudimentaires permettent ainsi aux « lavandières » de lessiver leur linge avec de l'eau propre et de l’essorer efficacement sur les bords inclinés du bassin en le frappant avec un battoir,puis de le faire sécher sur place si elles ne disposent pas d'assez de place chez elles. La fabrication industrielle de savon et de poudre à lessive à partir de la même époque permet ainsi au plus grand nombre de décrasser ses vêtements, […]. — (Julien Arbois, Dans l'intimité de nos Ancêtres, City Éditions, 2014)
    • Essorer une serpillère.
  3. (Jardinage) Retourner la terre trop humide pour en faire sécher.
    • Essorer une plate-bande.
  4. (Populaire) Prendre les forces, l'argent.
    • Le travail l'a essoré.
    • Que le beau Marcel, qui au Frolic’s essore les flambeurs décavés au prêt sur gage à dix pour boule par mois, ait une fois de plus une contestation avec une victime, n’est pas pour le surprendre. — (Albert Simonin, Hotu soit qui mal y pense, Gallimard, Paris, 1971, page 132)
    • S’en remettre à un acteur centralisé et lucratif pour lui confier une partie de nos vies numériques, c’est fatalement courir le risque – même s’il paraît au premier abord « vertueux » – qu’il soit racheté un jour par plus gros que lui avec l’intention de l’essorer pour en tirer plus de profit en changeant brutalement les règles du jeu. — (Lionel Maurel, Survivre dans les ruines (numériques) du capitalisme, 6 novembre 2018 → lire en ligne)

Variantes modifier

Dérivés modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Voir aussi modifier

Références modifier

Ancien français modifier

Étymologie modifier

Du latin *exaurare, dérivé de aura (« air ») ; voir ore (« vent ») et orage.

Verbe modifier

essorer transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Lâcher dans les airs, prendre son essor.
    • Quant commenceray à voler
      Et sur elles [ailes] me sentiray,
      En si grant aise je seray
      Que j'ai doubté de m'essorer.
      — (Charles d'Orléans, Rondeau)
    • Essorer les éperviers.
  2. Essorer, mettre à l’air pour sécher, pour aérer.
    • Tant qu'il vinrent à la fenestre
      Overte estoit pour essorer.
      — (Roman de Renard, XIIIe s.)
    • Qu'il face remuer et essorer vos grains et autres garnisons. — (Ménagier)

Références modifier