Français modifier

Étymologie modifier

(1529) De l’italien stroppiare, de même sens.

Verbe modifier

 
Un estropié, ne pouvant visiblement pas faire usage de sa jambe gauche.

estropier \ɛs.tʁɔ.pje\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’estropier)

  1. Priver de l’usage d’un membre, soit par une blessure, soit par quelque coup, soit par une maladie. → voir estropié
    • Qui donc a osé estropier un animal appartenant à mon serf ? s’écria le Saxon enflammé de colère. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
    • Le gros Gignoux, le maçon, qui ne faisait jamais attention à rien, ayant par mégarde posé le pied sur la patte du chien de M. Olivier, le domestique de celui-ci lui cria :
      – Enfin, vous n’allez pas estropier mon chien !
      — (Charles-Louis Philippe, Dans la petite ville, 1910, réédition Plein Chant, page 52)
    • Ils enlevèrent une oie, démolirent un clapier, estropièrent une chèvre, reniflèrent même les talons du piéton qui portait le courrier et enfin firent un peu de musique nocturne. — (Jean Giono, Un roi sans divertissement, 1947)
  2. (Sens figuré) (Familier) Altérer, déformer.
    • Estropier un passage, une pensée, un exemple, une citation, un vers etc. - Estropier le nom d’une personne, les mots d’une langue.
    • TRISSOTIN : Va, va restituer tous les honteux larcins
      Que réclament sur toi les Grecs et les Latins.
      VADIUS : Va, va-t’en faire amende honorable au Parnasse,
      D’avoir fait à tes vers estropier Horace.
      — (Molière, Les Femmes savantes, acte III, scène 3)
    • Il repartit lui-même; mais, dès qu'il fut hors de vue, il se cacha sous une ronce, guettant la route par où allait revenir morte, ou mourante, ou peut-être estropiée, défigurée à jamais, celle qu'il aimait encore d'une passion sauvage. — (Guy de Maupassant, Une vie, 1883, réédition Folio Classique Gallimard, 1974, page 215)
    • Nous comprenons journellement des étrangers qui estropient la prononciation de nos langues autrement qu’on n’estropiera jamais celle de l’Esperanto. — (Louis de Beaufront, Commentaire sur la grammaire de la Langue Internationale « Esperanto », 1900)
    • Il lui était déplaisant qu’on estropiât les noms propres. — (Léon Daudet, Souvenirs des milieux littéraires, politiques, artistiques et médicaux/L’Entre-Deux-Guerres, Grasset, 1915, réédition Le Livre de Poche, page 248)

Dérivés modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Références modifier