Français modifier

Étymologie modifier

(1225) au sens de l’ancien français foriere (« écurie »)[1], (1514) au sens de messagère[2], (1574) au sens du moyen français fourrie (« lieu où l’on retenait des animaux saisis par suite de contravention »). La fourrière était une saisie d’une bête errant sur des terres où elle avait commis un dommage. On mettait alors l’animal dans une étable jusqu’à ce que son propriétaire ait payé les dégâts. Apparenté à feurre, fourrage, fourrier.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
fourrière fourrières
\fu.ʁjɛʁ\

fourrière \fu.ʁjɛʁ\ féminin

  1. (Désuet) Endroit où l’on conservait le fourrage et le combustible tel que le bois et le charbon.
    • Dans un inventaire de l’hôtel de Soissons, rue des Deux-Écus, à Paris, dressé en 1644, nous remarquons la fourrière, c’est-à-dire le magasin au fourrage et au combustible et aussi les gens de service commis à sa manutention — (Gustave Fagniez, « La Femme et la Société française dans la première moitié du xviiie siècle », dans Revue des Deux Mondes, no 10, 1912, page 666 [texte intégral])
    • Les cheminées flambaient jusqu’au manteau, alimentées par les “garçons de fourrières”, dont c’était une des prérogatives. — (Jean de La Varende, “Versailles”, Paris, édition Henri Lefebvre, 1959, page 195)
  2. (Histoire) Office royal donnant la responsabilité à ses titulaires d’assurer vivres et logement de la Cour en déplacement.
    • On distingue assez aisément cinq offices : panneterie, échansonnerie, cuisine, fruiterie et fourrière. — (Christophe Blanquie, « Dans la main du Grand maître. Les offices de la maison du roi, 1643-1720 », dans Histoire & Mesure, no 3-4, 1998, page 243-288 [texte intégral])
  3. (Littéraire) Messagère, avant-courrière (pour un homme, on dit : fourrier).
    • Du coup trois filles qui s’obstinaient à venir au collège avec un foulard sur la tête apparaissaient comme les fourrières de l’intégrisme musulman, obscurantiste et misogyne, fournissant enfin l’occasion de penser et de suggérer que les Arabes n’étaient pas des immigrés comme les autres. — (Annie Ernaux, Les années, Gallimard, 2008, collection Folio, page 175)
  4. (Construction) Lieu de dépôt où la police a le droit de faire conduire les animaux errants, les voitures délaissées sur la voie publique, etc. À l’origine il ne s’agissait que d’animaux errants qui étaient mis en un lieu où on leur donnait du fourrage, dont le prix était ensuite réclamé au propriétaire.
    • Mettre un chien à la fourrière.
    • Sur ces entrefaites, un gendarme arriva ; en quelques mots on lui conta notre affaire, et comme elle ne lui parut pas nette, il déclara qu’il allait mettre notre vache en fourrière et nous en prison : on verrait plus tard. — (Hector Malot, Sans famille, 1878)
    • Nos chevaux cependant sont saisis et dorment en fourrière. — (Pierre Loti, Aziyadé, 1879)
    • Les fourrières procèdent ainsi de plus en plus couramment à des enlèvements de cycles gênants tandis que Paris vient de lancer une procédure de ramassage des épaves abandonnées sur la voie publique. — (Jean-Bernard Litzler, « Les vélos peinent à trouver leur place en ville », dans Le Figaro, 2 avril 2010 [texte intégral])
  5. (Agriculture) Zone en bordure de parcelle que l’agriculteur utilise pour effectuer ses demi-tours et qui est travaillée perpendiculairement au sens principal du travail du sol.
    • Aujourd’hui il est grand temps de s’attaquer à l’un des principaux problèmes de l’agriculture actuellement, comment appelle-t-on cette lisière du champ qui permet de faire les manœuvres et qui est travaillée après le reste du champ… Une fourrière ? Une tournière ? Une chaintre ? Un débat au moins aussi important que les débats entre pains au chocolat vs chocolatine […] — (Fourrière, tournière ou chaintre comment dit-on chez vous ? sur Agriavis, 23 octobre 2017)

Dérivés modifier

Traductions modifier

Forme d’adjectif modifier

Singulier Pluriel
Masculin fourrier
\fu.ʁje\
fourriers
\fu.ʁje\
Féminin fourrière
\fu.ʁjɛʁ\
fourrières
\fu.ʁjɛʁ\

fourrière \fu.ʁjɛʁ\

  1. Féminin singulier de fourrier.
    • Peut-être, un jour que la mort nous tâtera, que la maladie avant-courrière et fourrière nous tiendra fiévreux et douloureux, peut-être miséreux et solitaires, les reverrons-nous, non sans attendrissement et une sorte de triste — ô bien triste ! — gratitude, ces longues avenues de lits bien blancs, ces longs rideaux blancs, car tout est long et blanc, en quelque sorte, en ces asiles… — (Paul Verlaine, Chronique de l’hôpital, Vanier (Messein), Paris, 1904, page 356)

Prononciation modifier

Paronymes modifier

Voir aussi modifier

Références modifier

Sources modifier

Bibliographie modifier