Français modifier

Étymologie modifier

(1130) De l’ancien français (« maladie, état de faiblesse »).

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
langueur langueurs
\lɑ̃.ɡœʁ\

langueur \lɑ̃.ɡœʁ\ féminin

  1. Affaiblissement physique et moral qui réduit considérablement les forces et l’activité d'une personne. Action, fait de languir.
    • Les Liméniennes ont toutes de belles couleurs, […], des yeux noirs d’une expression indéfinissable d’esprit, de fierté et de langueur ; […]. — (Flora Tristan; Les Femmes de Lima, dans Revue de Paris, tome 32, 1836)
    • Les sanglots longs
      Des violons
      De l’automne
      Blessent mon cœur
      D’une langueur
      Monotone.
      — (Paul Verlaine, Chanson d’automne, 1866)
    • Un long baiser rescella leur pacte. Aïssa, lourde de langueur, avait renversé sa tête sur l’épaule de son amant. — (Victor Margueritte, Un cœur farouche, Paris : Ernest Flammarion, 1921, page 61)
    • Marguerite tombait en langueur. Elle travaillait toujours et personne ne pouvait lui faire de gros reproches à ce sujet, mais elle travaillait sans joie, d’une allure lasse, comme à regret. — (Ernest Pérochon, Les Gardiennes, 1924, réédition Les Moissons, 2021, page 170)
    • Atteint d’un mal nommé porphyrie, le pauvre garçon est contraint de s’abreuver de sang humain pour conjurer sa langueur chronique. — (François Rivière, Dracula, cent ans et toutes ses dents, dans Libération (journal), 31 décembre 1987)
  2. État d’abattement d’une personne faible et malade.
    • Il ne sent point les langueurs de l’âge.
    • Maladie de langueur (On l’employait dans ce sens au pluriel).
    • Louis XIII tomba dans un grand fauteuil garni d’oreillers, demanda et but un verre d’élixir préparé pour le fortifier contre les évanouissements fréquents que lui causait sa maladie de langueur, fit un geste pour éloigner tout le monde, et seul avec Richelieu, lui parla d’une voix languissante. — (Alfred de Vigny, Cinq-Mars, chapitre XXIV, 1826)
    • Il y a deux ans, la reine le fit appeler pour soigner le dauphin atteint d’une maladie de langueur. — (Anatole France, L’Étui de nacre, 1892, réédition Calmann-Lévy, 1923, page 193)
    • Mais j’appréhende de leur être à charge, de devenir paralytique ou aveugle, ou de tomber dans l’enfance, ou encore de souffrir longtemps de quelque maladie de langueur. — (Émile Guillaumin, La vie d’un simple, 1904, page 313)
    • — Tranquillisez-vous, ma petite. C’est un peu de langueur. Dans deux jours vous serez sur pied. Reposez-vous. Vous prendrez votre potion, bien sagement, comme je vous l’ai ordonné… N’est-ce pas ? Vous me le promettez ?… — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, réédition Le Livre de Poche, pages 123-124)
    • Ce qu’il appelle le «languishing», ou la langueur en français, c’est le sentiment de stagner, une profonde impression de vide. — (Anne-Sophie Roy, L’indifférence, ce nouveau mal de vivre qui frappe les gens, Le Journal de Montréal, 25 avril 2021)
  3. (Vieilli) (Littéraire) Cause d’abattement et de nature physique (maladie ou blessure).
    • […]; encore sa vie fut-elle accidentellement écourtée, puisqu’il périt « de langueur » un an après avoir été éborgné par un corbeau. — (Jean Rostand, La vie des crapauds, 1933)

Synonymes modifier

Traductions modifier

Traductions à trier modifier

Dérivés modifier

Prononciation modifier

Références modifier

Ancien français modifier

Étymologie modifier

Du latin languor.

Nom commun modifier

langueur *\lã.ɡwør\ féminin

  1. Langueur, maladie, état de faiblesse.