Voir aussi : Loup

Français modifier

Étymologie modifier

(Vers 1100) Attestation d'une forme gallo-romane lu dans la Chanson de Roland.
La forme moderne est issue de l'influence combinée d'un emprunt aux langues oïliques de l'Est de la France (bourguignon lou, champenois lou, franc-comtois lou, lorrain lou, lesquels continuant le latin lŭpu) et de l'analogie du français louve[1].
Le représentant régulier du latin lŭpu dans les parlers oïliques du centre, leu, évincé par la forme actuelle, est conservée dans l'expression à la queue leu-leu.
En ce qui concerne l'orthographe moderne du mot, le p graphique final a été ajouté par réfection à partir de l'orthographe du latin lupus.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
loup loups
\lu\
 
Un loup gris (1)

loup \lu\ masculin (pour la femelle, on dit : louve)

  1. (Zoologie) Mammifère carnivore de la famille des canidés, à l'allure d'un grand chien au pelage gris jaunâtre, aux yeux obliques et aux oreilles dressées, de nom scientifique Canis lupus lupus, et de même espèce (Canis lupus) que le chien domestique dont il est le pendant sauvage.
    • C’est ainsi que je sortis, après avoir remercié M. Goulden, qui m’avertit de ne pas rentrer trop tard, parce que le froid augmente à la nuit, et qu’une grande quantité de loups devaient avoir passé le Rhin sur la glace. — (Erckmann-Chatrian, Histoire d’un conscrit de 1813, J. Hetzel, 1864)
    • Ils semblaient inquiets, quelques-uns paraissaient pris de folie, les loups surtout, qui arrivaient en bandes échevelées, puis disparaissaient en poussant de rauques aboiements. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
    • Très vite incriminés, les naturalistes ont procédé à une enquête visant à reconstituer la progression des loups depuis les Abruzzes jusqu’au Mercantour. — (Isabelle Mauz, Gens, cornes et crocs, Éditions Quae, 2005, page 221)
    • Comme il s’en revenait du champ le 13 septembre 1759, Joseph Nevoret est éventré et mangé par un loup carnassier à Viriat (Ain) : on était « environ le soleil couchant ». — (Jean-Marc Moriceau, Histoire du méchant loup : 3 000 attaques sur l’homme en France (XVe-XXe siècle), Fayard, 2007)
    • La malbête a encore attaqué ! répète-t-il. Le grand Berlot est blessé ! Tandis que le garçon raconte le combat acharné du solide moissonneur contre le loup enragé, les habitants de Mosnay se tournent vers la maison des Aufour en deuil. — (Xian Moriarty, Catherine Loiseau & Béatrice Ruffié Lacas, Monstres à toute vapeur, Lune Écarlate Éditions, 2014, page 51)
  2. (Familier) Terme d’affection.
    • Ils étaient évidemment des amoureux et sans doute des néoconjoints.
      Bientôt, je m’endormis au roucoulement de cette pseudo-ménagerie disparate, et au petit jour, je fus éveillé par des
      mon petit loup et des mon gros canard sans fin. — (Alphonse Allais, Le petit loup et le gros canard, dans Deux et deux font cinq, Paris, Paul Ollendorff, 1895)
  3.  
    Un loup ou loup de mer (3)
    (Pêche) Sorte de poisson ; loup de mer.
    • Les poissons qu’on y pêche sont d'un goût excellent; ceux qu’on estime le plus et qu'on rencontre le plus fréquemment, sont : le rouget, le maquereau, le loup, la sole, deux espèces de sardines enfin et sur-tout le mulet (vulgairement muge), dont nos pêcheurs distinguent aussi deux variétés. — (M. de Rivière, « Mémoire sur la Camargue », dans les Annales de l’agriculture française, 2e série, tome 34, Paris : chez Madame Huzard, avril 1826, page 76)
    • Si le bar est communément appelé « loup « en Méditerranée, il existe bien un loup qui vit dans le sud des îles Britanniques (Anarhicas lupus). Le premier est d’une valeur gastronomique reconnue, tandis que le second est de bien moindre qualité. — (Pêche à pied en bord de mer, Éditions Artemis, 2005, page 146)
  4. Petit masque que l’on porte dans les bals masqués et qui ne couvre qu’autour des yeux.
     
    Loup masquant le visage d’une participante à un carnaval (4)
    • Dans les bosquets obscurs du « Cabaret des raccourcis », un groupe d’apaches entourait Fantômas… du moins un homme vêtu de noir et masqué d’un loup. — (Pierre Souvestre et Marcel Allain, Fantômas, La Guêpe rouge, 1912, Éditions Robert Laffont, collection Bouquins, tome 5, page 690)
    • Femmes de rubans et de tulle suprême
      oiseaux et faons
      femmes cavalières des grandes cités rayonnantes
      dont les traits parfaits luisent sous le loup
      — (Marie Uguay, Poèmes, Éditions du Boréal, coll. « Compact », Montréal, 2005 (2015), page 59)
    • Le loup avec voilette en dentelle doublée constitue la touche finale du déguisement. — (Isabelle Hidair, Anthropologie du carnaval cayennais : une représentation en réduction de la société créole cayennaise, PubliBook, 2007, page 66)
    • Aujourd'hui, je fais ce qui me plaît (me plaît), Devinez, devinez, devinez qui je suis, Derrière mon loup, je fais ce qui me plaît, me plaît — (La Compagnie créole, Le bal masqué)
  5. Sorte de masque porté par certains ouvriers pour protéger leur visage.
    • De place en place, quelque casseur de cailloux se redressait, et regardait à travers son loup de fil de fer cette carriole enragée et hurlante emportée dans la poussière. — (Guy de Maupassant, La maison Tellier, 1881, réédition Le Livre de Poche, page 47)
  6. (Technique) Gros défaut d’une pièce, entraînant sa mise au rebut ; malfaçon irrémédiable d'un ouvrage.
    • Arrivé à la cinquième période du travail, le puddleur doit avoir soin de bien nettoyer la sole, afin de ne pas y laisser du fer demi-affiné qui s’attacherait et formerait un loup. — (Lucien Ansiaux & Lambert Masion, Traité pratique de la fabrication du fer et de l’acier puddlé, texte, Liège, P. Gouchon & Paris, E. Lacroix, 1861, page 77)
    • Les loups sont la maladie la plus fréquente des fours à puddler. La fonte blanche bien travaillée donne rarement des loups, mais les meilleurs ouvriers peuvent obtenir des loups en travaillant sur fonte grise, […]. — (Benoit Valérius, Traité théorique et pratique de la fabrication du fer, Paris, L. Augustin Mathias & Bruxelles, chez l’auteur, 1843, page 196)
    • Si le [commandant du camp d'aviation] refuse de [donner à un avion expérimental] un pilote (et, vous savez, on essaie ici tout ce qui possède une hélice), vous pouvez parier que c’est un loup. — (William Faulkner, Sartoris, traduction René-Noël Raimbault & Henri Delgove, éd. Gallimard, 1937, réédition Folio, pages 455-456)
  7. (Jeux) Jeu d’enfants où un des participants appelé loup doit toucher un de ses camarades qui devient le loup à son tour.
    • « Mais je veux jouer au loup », objecta Gérald. « Il veut jouer au loup », cria Géraldine, prenant soudain la part de son frère. « On veut jouer au loup ! » crièrent-ils de concert. — (Lucy Maud Montgomery, Anne au Domaine des peupliers, 1936, traduction Ruth & David Macdonald et John G. McClelland, 1989, éd. Québec Amérique, 2005, page 252)
  8. (Industrie textile) Sorte d’appareil de battage de la laine, avec des dents plus nombreuses.
    • Le louvetage termine l’épuration de la laine ; il est analogue à l’opération précédente ; seulement, le loup est armé d’un beaucoup plus grand nombre de dents, et il est animé d’une plus grande vitesse : il fait 6 à 800 tours par minute […] — (Jean Baptiste Dumas, Traité de chimie appliquée aux arts, volume 8, 1846)
  9. (Armement) Verrou qui bloque le chien d’une arme à feu.
  10. (Métallurgie) Morceau de fonte qui obstrue le creuset.
  11. (Pêche) Filet que l’on tend sur trois perches de bois.
  12. (Orfèvrerie) Morceau d’ivoire brut servant de brunissoir, de polissoir.
  13. (Technique) Grosse pince destinée à l’arrachage des clous.
  14.  
    Armoiries avec deux loups (sens héraldique)
    (Héraldique) Meuble représentant l’animal du même nom dans les armoiries. Il est généralement représenté passant la queue relevée. À rapprocher de chien, goupil, levrette, lévrier et renard.
    • Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
    • Tranché : au 1er d’argent au loup passant en bande d’or, au 2e de gueules au loup passant en bande d’argent, qui est d’Échenans → voir illustration « armoiries avec deux loups »
  15. (Sylviculture) Arbre supervital mal conformé.
    • Un chêne dominant n’est éliminé pour une question de forme que s’il s’agit d’un véritable « loup » (arbre flexueux, fourchu ou très branchu à moins de 5 m, sans dominance apicale…). En cas de doute sur le fait qu’il s’agisse bien d’un loup irrécupérable, il est conservé, les chênes ayant en effet une forte capacité à améliorer leur forme avec le temps. — (Thierry Sardin, Chênaies continentales, Office national des forêts, 2008, ISBN 978-2-84207-321-3 → lire en ligne)
  16. (Sens figuré) Problème caché ou dissimulé.
    • Mais les syndicats ont vu le loup, caché derrière cette rationalisation de bon sens : la volonté de sortir les usines allemandes du système de cogestion qui donne aux syndicats un droit de regard sur la gestion et l’emploi dans les sites. — (Philippe Escande, « Automobile : « En danger de mort, les constructeurs allemands rationalisent à tout-va » », dans Le Monde, 18 novembre 2021 [texte intégral])
  17. (Vieilli) Créancier.

Synonymes modifier

Mammifère :
  • leu (forme ancienne du mot)
Jeu :
Poisson :

Dérivés modifier

Apparentés étymologiques modifier

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

Proverbes et phrases toutes faites modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Voir aussi modifier

Références modifier

Sources modifier

Bibliographie modifier

Champenois modifier

Étymologie modifier

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Nom commun modifier

loup \Prononciation ?\

  1. (Sud Haut-Marnais) (Sylviculture) Bosse dans un arbre.

Références modifier

  • André Bailly, Le Patois du Sud Haut-Marnais, Éditions Dominique Guéniot, Langres, 2010