Voir aussi : lustré

Français modifier

Étymologie modifier

(Nom 1) (1213) Du latin lustrum (« sacrifice purificatoire pratiqué tous les cinq ans »).
(Nom 2) (1482) De l’italien lustro (« éclat »), déverbal de lustrare → voir lustrer, illustrer et illustre.

Nom commun 1 modifier

Singulier Pluriel
lustre lustres
\lystʁ\

lustre \lystʁ\ masculin

  1. (Antiquité romaine) Époque de la cérémonie du cens qui revenait tous les cinq ans et où l’on aspergeait le peuple romain assemblé avec de l’eau lustrale.
  2. (Antiquité romaine) Sacrifice expiatoire qui avait lieu à la période du cens.
  3. (Par analogie) Durée de cinq ans.
    • Car si de 673, qui est l’année en laquelle Faustin a bâti cette église, on en ôte dix-huit lustres, c’est-à-dire quatre-vingt-dix ans, qui s’étaient écoulés depuis la mort de saint Maur jusqu’à la construction de cette église, on trouvera que cela revient à l’an 583, qui convient fort bien au temps du décès de ce saint. — (Dom Thierry Ruinart, Apologie de la mission de saint Maur, apôtre des bénédictins en France, chapitre IV, § IV, Pierre de Bats, Paris, 1702, pages 40 et 41)
    • « Dans un mois, vers le 20 avril, m’avait dit, d’autre part, M. Térence, l’Irlande va entrer en lutte contre l’Angleterre. » Ah ! ce jour-là, le lundi de Pâques, une fille d’Antrim aurait atteint son septième lustre ! — (Pierre Benoit, La Chaussée des géants, 1922, Albin Michel, réédition Le Livre de Poche, page 119)
    • Et l’homme, l’étonnant géniteur, recueillait ses dernières forces. Moins d’un lustre plus tard, il n’était plus. — (Jean de La Varende, “Versailles”, Paris, édition Henri Lefebvre, 1959, page 185)
    • Elle n'a pas voulu non plus changer de bagnole, chargée d'au moins deux lustres, […]. — (Jean Murelli, Les peaux froides..., Editions Fleuve Noir, 1961, chap. 7)
    • A-t-on idée de choisir comme pseudo : Si seule ? A-t-on idée d’exposer un cas archi-banal, ridicule ? On est secrétaire, on habite évidemment un sixième, on palpite depuis un lustre pour un voisin de palier, digne jeune homme, caissier de son état, qui lui coule des œillades et qui n’ose… Faut-il oser le faire oser ? — (Hervé Bazin, Chapeau bas, Seuil, 1963, Le Livre de Poche, page 164)
  4. (Par analogie) (Familier) Longue durée.
    • Faut pas prendre les gens pour des cons, qu’ils diront les médecins militaires, et ça t’empêchera pas, mon vieux, d’y aller à la manœuvre, avec la bande à Velpeau, et un coup de pied dans l’arrière-train, plus quatre-vingt-dix jours de forteresse pour couronner le tout, si c’est pas le conseil de guerre, Biribi, Foum, Tataouine et compagnie, et nous, les marrons du feu, on aura la police au cul pendant quelques lustres, tu comprends ? — (Georges Perec, Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ?, Denoël, 2000, Folio, page 74)
    • On attend une refonte du droit familial au Québec depuis des lustres. — (Geneviève Pettersen, Qui voudra encore vivre en couple?, Le Journal de Québec, 5 mars 2021)
    • Ça fait des lustres que je ne t’avais vu.

Quasi-synonymes modifier

(3) :

Dérivés modifier

Traductions modifier

Nom commun 2 modifier

lustre \lystʁ\ masculin singulier

  1. (Au singulier) Éclat que l’on donne à un objet, soit en le polissant, soit en faisant usage de quelque eau, de quelque composition.
    • Pierre tint serrés les cordons de sa bourse ; il ne voulut pas entendre parler d’embellissements ; l’ancien mobilier, fané, usé, éclopé, dut servir sans être seulement réparé. Félicité, qui sentait vivement, d’ailleurs, les raisons de cette ladrerie, s’ingénia pour donner un nouveau lustre à toutes ces ruines ; elle recloua elle-même certains meubles plus endommagés que les autres ; elle reprisa le velours éraillé des fauteuils. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, chapitre II ; réédition 1879, pages 81-82)
    • À l’occasion du premier janvier, M. Bergeret revêtit, dès le matin, son habit noir, qui avait perdu son lustre et sur lequel le petit jour gris de l’hiver versait comme de la cendre. — (Anatole France, Le Mannequin d’osier, Calmann Lévy, 1897)
    • La laine est d’autant meilleure que les brins sont égaux […]. Enfin on recherche le lustre, l’éclat, puis le moelleux qui s’apprécie au toucher. — (D. de Prat, Nouveau manuel complet de filature. 1re partie : Fibres animales & minérales, Encyclopédie Roret, 1914)
    1. (Au singulier) (Par extension) La composition même dont les fourreurs, les chapeliers se servent pour donner du lustre aux fourrures, aux chapeaux de soie, etc.
    2. (Au singulier) L’éclat que donne la parure, la beauté, le mérite, la dignité, etc.
      • D’abord l’honneur de l’armée était en cause. Pourquoi ? Comment ? Parce que c’était porter atteinte au lustre de l’institution militaire que d’admettre que sept officiers se fussent trompé ? — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942, page 97)
      • Pleines de zèle, elles entendaient donner à leur restaurant ce lustre discret dû à une propagande chuchotée de bouche à oreille et qui permettaient de majorer les prix en donnant l’impression à ceux qui réglaient leur note qu’ils étaient des privilégiés. — (Exbrayat, Au « Trois cassoulets », Le Masque, Librairie des Champs-Élysées, 1971, page 30)
    3. (Vieilli) Vernis métallique irisé, utilisé pendant la Renaissance pour donner couleur et éclat aux décorations des poteries.
  2. Appareil d’éclairage, de cristal, de bronze, de bois, etc., à plusieurs branches, qu’on suspend au plafond.
     
    Lustre montgolfière à pendeloques.
    • C'était une des fantaisies quotidiennes de Mlle de Bernage de faire allumer, dès que la nuit approchait, tous les lustres et toutes les torchères, à seule fin de ne pas ressembler aux provinciaux qui ne s'habillent que le dimanche et aux bourgeois de Paris qui ne s'éclairent à giorno que les jours où ils ont du monde à diner. — (Fortuné du Boisgobey, Double-Blanc, Paris : chez Plon & Nourrit, 1889, p. 81)
    • Grimaldi, dansant un jour devant l'ambassadeur turc, fit un tel bond en son honneur, qu'il heurta le lustre suspendu au-dessus de la tête du monarque. — (Augustin Challamel, Mémoires du peuple français depuis son origine jusqu'à nos jours, tome 8, Paris : Librairie Hachette & Cie, 1873, page 109)

Dérivés modifier

Traductions modifier

Forme de verbe modifier

Voir la conjugaison du verbe lustrer
Indicatif Présent je lustre
il/elle/on lustre
Imparfait
Passé simple
Futur simple
Subjonctif Présent que je lustre
qu’il/elle/on lustre
Imparfait
Impératif Présent (2e personne du singulier)
lustre

lustre \lystʁ\

  1. Première personne du singulier du présent de l’indicatif de lustrer.
  2. Troisième personne du singulier du présent de l’indicatif de lustrer.
  3. Première personne du singulier du présent du subjonctif de lustrer.
  4. Troisième personne du singulier du présent du subjonctif de lustrer.
  5. Deuxième personne du singulier de l’impératif de lustrer.

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Voir aussi modifier

Références modifier

Ancien français modifier

Étymologie modifier

Du latin lustrum.

Nom commun modifier

lustre *\Prononciation ?\ masculin

  1. Lustration.
  2. Lieu où le cerf se baigne.

Apparentés étymologiques modifier

Références modifier

Anglais modifier

Étymologie modifier

Du latin lustrum.

Nom commun modifier

Indénombrable
lustre
\ˈlʌs.tə(ɹ)\

lustre \ˈlʌs.tə(ɹ)\ (Royaume-Uni)

  1. (Indénombrable) Lustre.

Variantes orthographiques modifier

Prononciation modifier

  • Royaume-Uni (Sud de l'Angleterre) : écouter « lustre [Prononciation ?] »

Anagrammes modifier

Occitan modifier

 

Étymologie modifier

Du latin lustrare (« éclairer »)

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
lustre
\ˈlystɾe\
lustres
\ˈlystɾes\

lustre \ˈlystɾe\ (graphie normalisée) masculin

  1. Variante de luscre, crépuscule.