Français modifier

Étymologie modifier

(XIVe siècle)[1] Dérivé de manche, avec le suffixe -ette.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
manchette manchettes
\mɑ̃.ʃɛt\
 
Manchette de chemise (sens 1)
 
Manchette d'accoudoir (sens 9)

manchette \mɑ̃.ʃɛt\ féminin

  1. Extrémité, empesée ou non, des manches de chemise, formant une sorte de poignet fixe ou mobile.
    • Il se redresse. Il tire ses manchettes de celluloïd, qui préservent ses manchettes blanches. — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 261)
    • Jim tirait ses manchettes et rectifiait sa cravate, en s’inclinant d’un air modeste. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
    • Des mains coupées à la manchette applaudissaient autour de moi. — (Henri Troyat, Le mort saisit le vif, 1942, réédition Le Livre de Poche, page 165)
    • L’on remarquait, entre les deux fenêtres sans rideaux, le portrait d’un homme qui croisait les bras sur la poitrine dans une attitude pleine d’assurance, et laissait voir de grandes manchettes empesées, d’une blancheur de neige. — (Julien Green, Moïra, 1950, réédition Le Livre de Poche, page 142)
  2. (Vieilli) Ornement de mousseline, de batiste, de dentelle, qui terminait la manche de la chemise.
    • Manchettes de dentelle.
  3. (Habillement) Ornement analogue que l’on pose au poignet d’une robe.
    • Les dames de la ville s’étaient flattées d’avoir à critiquer cette toilette et cette tournure qu’on avait annoncées si étranges ; elles étaient forcées d’admirer et de dévorer du regard ces étoffes moelleuses négligées dans leur richesse, ces coupes élégantes d’ajustements sans roideur et sans étalage, nuance à laquelle n’arrivera jamais l’élégante de petite ville, même lorsqu’elle copie exactement l’élégante des grandes villes ; enfin toutes ces recherches de la chaussure, de la manchette et de la coiffure, que les femmes sans goût exagèrent jusqu’à l’absurde, ou suppriment jusqu’à la malpropreté. — (George Sand, « Pauline », 1839-1840, in Nouvelles, Paris, des femmes-Antoinette Fouque, 1986, 2018, page 361)
  4. (Habillement) Empiècement de tissu épais ou de cuir situé au genou et destiné à éviter l’usure du pantalon au contact du haut des bottes.
  5. (Volley-ball) Renvoi de balle avec les avant-bras (les manches).
  6. (Catch) Type de coup donné avec l’avant-bras dans le cou[2].
    • J’avais souvent réussi à mettre en pratique les torsions de bras, chères à Nick Carter, ou les manchettes de bas en haut, qui avaient fait la gloire de Nat Pinkerton. — (Marcel Pagnol, Le temps des secrets, 1960, collection Le Livre de Poche, page 363)
    • Il enchaîna par un violent uppercut au menton, suivi d’une série de manchettes rapides. — (Michel Houellebecq, La carte et le territoire, 2010, J’ai lu, page 364)
  7. (Militaire) Pièce de tissus, ou de passementerie qui jadis garnissait la partie haute de la lame, sous la poignée du sabre d’infanterie, et se trouvait coincée entre la poignée et le fourreau.
  8. (Chirurgie) Lambeau de peau que l’on préserve lors d’une amputation et que l’on positionne ensuite sur le moignon pour le recouvrir.
  9. (Ameublement) Partie rembourrée de l’accoudoir d’un canapé ou d’un fauteuil.
    • On signale aussi un fauteuil à dossier cintré, les bras reculés à manchettes, le bois sculpté et doré garni de maroquin rouge, galonné d'or et cloué de clous dorés[3].
  10. Marque rouge laissée au niveau du poignet et faite en serrant ce dernier avec la main et en tournant.
    • Mais elle empoigna celui-là si maladroitement, qu’elle se fit une manchette, une longue brûlure au poignet — (Émile Zola, L’Assommoir, 1877)
  11. Gros joint flexible circulaire assurant l’étanchéité entre la cuve d’un lave-linge et son ouverture.
  12. (Imprimerie) Notes et indications marginales.
    • Il n’y a pas de manchettes dans ce livre.
  13. (Journalisme) Titre en gros caractères destinées à frapper l’attention du lecteur et qui figurent généralement à la première page d’un journal.
     
    J'accuse… !, en manchette.
    • Faire la manchette des journaux, être en tête de l’actualité, faire les gros titres.
    • Le journal portait une manchette énorme. Elle lut ces mots : « Chute du ministère ». — (Anatole France, l'Anneau d'améthyste, 1899)
  14. (Suisse) Affichette placée sur un kiosque ou une caissette de journaux, reprenant le titre d’un article du journal.
     
    Des caissettes de journaux à Genève avec des manchettes.

Dérivés modifier

Apparentés étymologiques modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Voir aussi modifier

  • manchette sur l’encyclopédie Wikipédia  

Références modifier