Voir aussi : Martinet

Français modifier

Étymologie modifier

(Vers 1375)[1] Dérivé de Martin, avec le suffixe -et[2] → voir martin, martin-pêcheur et martin-bâton.
(1315)[1] Apparait avec le sens de « forge », de même formation que le précédent[1] ou (diminutif)[2], comme marteau, du latin marcus (« marteau »), devenu *martus en bas-latin. L’ancien français martin correspond à notre martel en tête.

Nom commun 1 modifier

Singulier Pluriel
martinet martinets
\maʁ.ti.nɛ\
 
Un martinet noir. (1)

martinet \maʁ.ti.nɛ\ masculin

  1. (Ornithologie) Espèce d’oiseau à très longues ailes et à pattes très petites, migrateur. Ressemblant à l'hirondelle, il ne lui est en fait pas du tout apparenté génétiquement : il appartient à la famille des apodidés.
    • Salut, clochers où vient nicher le martinet. — (Victor Hugo, Les Quatre Vents de l’esprit, Jersey)
    • C’est aujourd’hui la propriété d’un vieil ami de celui qui raconte cette histoire, et tout le monde est tellement habitué à son aspect, si terrible qu’il soit, que le premier paysan venu va chercher, l’été, l’ombre de ses hautes murailles sans plus de crainte que les martinets aux grandes ailes noires et aux cris aigus, et les hirondelles aux doux gazouillements, qui, chaque année, viennent y suspendre leurs nids. — (Alexandre Dumas, Le Meneur de loups, chapitre 1)
    • Ces champs ne sont-ils pas à moi, et ces bois chanteurs, et ce ciel que raye continuellement le vol fantaisiste des martinets ? — (Octave Mirbeau, Ma chaumière, dans Lettres de ma chaumière, 1885)
    • La destruction des hirondelles est au reste le plus cruel des avicides , car ces oiseaux ne se nourrissent que de moucherons, et ne causent aucun préjudice. Il en est de même du martinet et du crapaud-volant. — (Abbé Decorde, Considérations sur l'utilité des oiseaux en agriculture, Congrès scientifique de France, 28e session, tenue à Bordeaux en septembre 1861, Paris : chez Derache & Bordeaux : chez Coderc, Degréteau & Pujol, 1862, volume 1, page 98)
    • – Voyez-vous ce mince oiseau noir qui passe et repasse ? C’est un martinet pourpré.
      – Eh bien ?
      – Un martinet pourpré. S’il était jour, vous verriez son dos bleu, les belles petites plumes rousses de son ventre.
      — (Pierre Benoit, Le lac salé, Albin Michel, 1921, réédition Le Livre de Poche, page 37)
    • Vous vous rappelez l’arrivée de Duncan et de Banquo au château de Macbeth, hanté par l’ambition meurtrière :
      Duncan dit : « Ce château est sis en un lieu plaisant. L’air, par son souffle léger et doux, s’y recommande à nos sens apaisés. »
      Banquo répond : « Cet hôte de l’été, le martinet qui hante les temples, montre, par son logis préféré, que l’haleine du ciel y souffle un parfum caressant, amoureux. Il n’est frise, saillant, arc-boutant, coin, vantail, où cet oiseau n`ait suspendu, avec son nid, le berceau de sa progéniture. Là où il fréquente et pullule, j’ai remarqué que l’air est délicat. »
      — (Léon Daudet, Souvenirs des milieux littéraires, politiques, artistiques et médicaux/Vingt-neuf mois d’exil, Grasset, réédition Le Livre de Poche, page 552)
    • Dans son Caligula Albert Camus évoque le calme bonheur de vivre par ces quatre mots qui sont en vérité extraordinairement évocateurs : "le cri des martinets dans le ciel vert". — (Michel Tournier, Journal extime, 2002, Gallimard, collection Folio, page 237)

Notes modifier

  • En biologie, le genre, premier mot du nom binominal et les autres noms scientifiques (en latin) prennent toujours une majuscule. Par exemple : Homme moderne : Homo sapiens, famille : Hominidae. Quand ils utilisent des noms en français, ainsi que dans d’autres langues, les naturalistes mettent fréquemment une majuscule aux noms de taxons supérieurs à l’espèce (par exemple : les Hominidés, ou les hominidés).
    Un nom vernaculaire ne prend pas de majuscule, mais on peut en mettre une quand on veut signifier que l’on parle non pas d’individus, mais de l’espèce (au sens du couple genre-espèce), du genre seul, de la famille, de l’ordre, etc.

Dérivés modifier

Traductions modifier

Nom commun 2 modifier

 
Un martinet de forge. (1)
 
Un martinet punitif. (3)

martinet \maʁ.ti.nɛ\ masculin

  1. (Technique) Marteau qui est mû ordinairement par la force de l’eau et qui sert dans les forges, dans les moulins à papier, à tan, à foulon, etc.
    • Dans la principauté de Blankenbourg, on trouve une marbrière , une fabrique de cobalt, quatre hauts-fourneaux et plusieurs forges, martinets et fours à chaux et à plâtre. — (Géographie Mathématique, Physique et Politique de toutes les Parties du monde, Paris : H. Tardieu & laporte, an XII, volume 5, page 138)
    • Nos fers passent de l'état de lopins de fonte à peine corroyée au martinet, à l'état de barres par le laminage au cylindre. — (Eugène Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 8, Serrurerie)
    • Depuis plus d’une heure, nous entendions de puissants ronflements, un mugissement semblable à celui de la mer avec des coups sourds, — les ronflements étaient produits par les ventilateurs, les coups sourds par les martinets et les pilons. — (Hector Malot, Sans famille, 1878)
    • Alors, on levait les vannes de l’étang, l’eau faisait se mouvoir la roue à aubes qui commandait le martinet, l’immense marteau horizontal se soulevait, retombait, cognait dur et lourd sur la fonte chaude, d’où fusaient des millions de vives étincelles, et la transformait lentement en fer. — (Léonce Bourliaguet, Les aventures du petit rat Justin, Société universitaire d’Éditions et de Librairie, 1935, page 40)
  2. (Marbrerie) Forte molette de grès à laquelle est attachée une corde pour la faire mouvoir, et qui sert, avec du grès pulvérisé et de l'eau, à égriser les carreaux de marbre.
  3. Petit fouet composé d’un manche en bois et de quelques lanières de cuir d’une vingtaine de centimètres dont on se sert pour battre les habits et qui était aussi utilisé autrefois pour corriger les enfants difficiles.
  4. Définition manquante ou à compléter. (Ajouter)
    • Il entendit le bruit de ferraille causé par les clefs que Manon prenait dans un tiroir, et il lui vit allumer la chandelle d’un grand martinet en cuivre jaune. — (Honoré de Balzac, L’Envers de l’Histoire contemporaine, 1848, premier épisode)

Traductions modifier

Dérivés dans d’autres langues modifier

  • Espagnol : martinete
     Référence nécessaire

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

Modifier la liste d’anagrammes

Voir aussi modifier

Références modifier

Ancien français modifier

Étymologie modifier

Voir martinet ci-dessus.
(Écolier) « Se disait autrefois des externes des collèges, probablement comparés à des oiseaux fuyards[1] ».

Nom commun 1 modifier

martinet *\Prononciation ?\ masculin

  1. Forge, usine où l'on utilise un marteau.
    • Item.... ordonnons.... que les marchands et maistres qui font ouvrir lesdites mines à leurs propres cousts, missions et despens, et font feu et lieu et residence sur lesdites mines et martinet, ou leurs desputez, les deux fondeurs et affineurs en un chacun martinet, tant seulement.... soient quittes, francs et exempts de toutes tailles. — (Lettre patente du 30 mai 1413)
  2. Catapulte, engin à contrepoids, propre à lancer de grosses pierres.
    • Ceux du chastel firent descliquer quatre martinets qu'ils avoient nouvellement fait faire pour remedier contre les quatre chas [machines de guerre]. — (Jean Froissart, XVe s.)

Dérivés modifier

Nom commun 2 modifier

martinet *\Prononciation ?\

  1. Écolier.
    • Il y a encore des escoliers qui demeurent en ville hors les colleges, qui vont ouir les leçons d’uns et autres regens, selon que l’opinion leur en prend, ou aux maistres qui les gouvernent ; les jeunes appelez martinetz par nous, et les autres galoches. — (Pasquier, Recherches)

Références modifier