Français modifier

Étymologie modifier

Origine obscure.
Apparenté au vénitien mocar (« moquer, dire des paroles inutiles »), au piémontais moca (« grimace »), peut-être avec le latin maccus (« bouffon ») ou le grec ancien μῶκος, môkos (« moquerie »). Le rattachement à l’ancien nordique moka (« remuer du fumier ») n’est pas suffisamment étayée quant à son évolution sémantique et à son origine normande.

Verbe modifier

moquer \mɔ.ke\ pronominal 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se moquer)

  1. Se railler de quelqu’un ou de quelque chose, en rire, en faire un sujet de plaisanterie ou de dérision.
    • Les limitations de vitesse, il s'en moque. Il conduit toujours très vite.
    • Son visage portait les marques de la plus profonde perplexité et, visiblement, il se demandait si Tacherot ne se moquait pas un peu de lui. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 76)
    • […], je dois murmurer à voix très basse :
      — Esprit-Saint, aidez-moi !
      L'idéal serait de faire en même temps le signe de croix. A l'église, pas de problème. En classe, dans la rue, impossible d'implorer le secours de l’Esprit-Saint : les communistes se moqueraient de moi.
      — (Yanny Hureaux, Bille de chêne: Une enfance forestière, Jean-Claude Lattès, 1996)
    • Tu oublies que c'est dans ce bar, dans ce salon même, qu'une femme a enregistré à leur insu des députés qui se moquaient des femmes, des handicapés et des altersexuels. — (Ian Manook, Askja, Éditions Albin Michel, 2019)
  2. Mépriser, braver, témoigner son dédain.
    • Je croyais que vous vous targuiez, avec raison d’ailleurs, de n’avoir jamais fourré le nez dans ces foutaises et que vous continuiez à vous en moquer largement. — (Louis Pergaud, Un point d’histoire, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • C’est un homme qui se moque de l’opinion publique, qui se moque de tout.
    • Il s’est moqué des remontrances qu’on lui a faites, de tous les avis qu’on lui a donnés.
    • C’est se moquer du monde, c’est se moquer des gens que d’agir ainsi, de parler de la sorte.
    • Je me moque de lui, je ne le crains pas.
  3. (Absolument) Ne pas parler, ne pas agir sérieusement.
    • Quand je dis cela, vous voyez bien que je me moque.
    • C’est se moquer que d’agir comme vous faites.
    • C’est se moquer que de prétendre telle chose, de soutenir une pareille opinion.
    • Vous vous moquez, je pense.
  4. (Par civilité) Traiter avec trop de cérémonie, pousser trop loin la politesse.
    • Tu te moques de moi, je ne passerai pas avant toi.
  5. (Transitif) (Soutenu) Tourner en ridicule.
    • Certaines invitées moquent parfois l'accoutrement des serveurs.
    • Il a moqué leurs difficultés à s'exprimer distinctement.
    • D’autre part, que personne n’ait deviné mon amour pour Concha que Béatrice, qui m’aimait, cela me donnait à croire qu’être amoureux est un état rare et qu’il est justement moqué faute d’être connu. — (Philippe Sollers, Une curieuse solitude, Seuil, 1958, réédition Le Livre de Poche, page 52)
    • Ils me moquent et je ris avec eux mais rien n’y fait, rien n’y fera. — (Jean-Paul Sartre, Les Mots, 1964, éditions Gallimard ; réédition Folio, page 165)
    • Il eût aimé suggérer à la pâtissière chez qui, le dimanche, en bon provincial de Paris, il se fournissait, de donner à ses choux le nom de cache-museau, mais il eut peur d’être moqué. — (Richard Jorif, Le Burelain, éditions François Bourin, 1989, page 43)
  6. (Pronominal) (s'en moquer) pas s'intéresser de

Synonymes modifier

Dérivés modifier

Proverbes et phrases toutes faites modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Références modifier

Ancien français modifier

Verbe modifier

moquer \Prononciation ?\

  1. Variante de moquier.
    • Et vous faittes mal de ainsi vous moquer de moy — (Sept Sages, cité par le Dictionnaire de l’ancienne langue, lien ci-dessous. XIIIe siècle.)

Références modifier