Français modifier

Étymologie modifier

(1950) Mot-valise formé de nouveau et de langue, calque de l’anglais Newspeak, mot créé par George Orwell dans son roman 1984 (1949) et  composé de new et de speak. Néologisme forgé par Amélie Audiberti dans sa traduction de l’œuvre, en 1950.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
novlangue novlangues
\nɔv.lɑ̃ɡ\

novlangue \nɔv.lɑ̃ɡ\ féminin ou masculin (l’usage hésite)

  1. (Dans l’univers du roman 1984 de George Orwell) Langue officielle de l’Océania.
    • Le novlangue était destiné, non à étendre, mais à diminuer le domaine de la pensée, et la réduction au minimum du choix des mots aidait indirectement à atteindre ce but. — (George Orwell, 1984, 1949 ; traduit par Amélie Audiberti, 1950 (édition 2009) ISBN 978-2-07-036822 ISBN invalide)
    • Le roman d'anticipation de George Orwell, 1984, est longuement commenté : dans ce roman, l'introduction de ce qu'Orwell appelle newspeak, terme traduit en français par « novlangue », ou plus récemment par « néoparler », permet à un pouvoir totalitaire d'imposer à une population opprimée une nouvelle langue, privée de ses subtilités et réduite à des oppositions simplificatrices. — (Dominique Gouillart, L'or du Rhin, Le Verger éditeur, 2023, chap. 5)
  2. (Par analogie) Langue dans laquelle le sens des mots est détourné en vue de manipuler les citoyens.
    • Parmi tous les moyens de propagande dont dispose l'État, la novlangue est sans conteste le plus efficace, parce qu'elle nécessite uniquement des citoyens parlant les uns avec les autres. S'ils se sentent investis d'une autorité morale, même une minorité d'entre eux suffira à imposer la doxa. — (Romain Baptiste, La langue des élites contre le peuple : Ces mots pour nous faire taire, Editions du Panthéon, 2021, préface)
  3. (Par extension) Registre de langue abscons, proche de la langue de bois ou du politiquement correct.
    • La contagion des cultures adolescentes se manifeste encore plus spéctaculairement dans l’invention d’une « novlangue », dédaigneuse des règles de syntaxe et de grammaire, au profit d’abréviations plus efficaces, brèves, rapides. — (Bernard Poulet, La fin des journaux et l’avenir de l’information, Gallimard, 2009, page 119)
    • Elle vient de déclarer, dans un registre de novlangue très orwellienne: «Je suis une femme de gauche. La justice sociale et l’égalité des chances sont les combats de ma vie. Et c’est en Emmanuel Macron que j’ai trouvé leur meilleur défenseur». — (Réforme de l’assurance-chômage en France: la violence sociale par décret, Alencontre, 9 mars 2021)
  4. (En particulier) (Politique) Langue de bois, en particulier en parlant des politiciens.
    • Reste à savoir qui, parmi les candidats investis dans la course à l’Elysée, osera reprendre à son compte le concept de genre plutôt banni, ces derniers temps, de la novlangue politique. — (Mattea Battaglia, La bataille contre les stéréotypes sexistes à l’école n’est pas encore gagnée sur LeMonde.fr. Mis en ligne le 22 février 2017, consulté le 26 février 2017)
    • Ou plutôt un anachronisme, de n’avoir pas adopté la communication moderne, avec la novlangue mielleuse, velouteuse, huileuse qui fait les délices de notre Assemblée ? — (François Ruffin, « Maxence Bigard, c’est moi  ! », Fakir n° 83, page 13, décembre 2017–janvier 2018)

Notes modifier

Il semble que l’emploi au féminin gagne.
  • Elle y déploie cette novlangue qui décrit non pas la réalité mais le monde idéal qu’elle appelle de ses vœux, dans lequel l’euphémisme est roi. — (Sophie Coignard, Réforme du collège : les délires pédagogistes sur www.lepoint.fr. Mis en ligne le 20 avril 2015, consulté le 22 avril 2015)

Synonymes modifier

Antonymes modifier

Dérivés modifier

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Voir aussi modifier

  • novlangue sur l’encyclopédie Wikipédia