Voir aussi : ombré

Français modifier

Étymologie modifier

(Nom commun 1) (Date à préciser) Du latin umbra.
(Nom commun 2) (Date à préciser) Du latin umbra, poisson ainsi nommé en latin, en raison de sa couleur sombre pendant le frai[1].
(Nom commun 3) (Date à préciser) Ellipse de terre d’ombre.

Nom commun 1 modifier

Singulier Pluriel
ombre ombres
\ɔ̃bʁ\

ombre \ɔ̃bʁ\ féminin

  1. Obscurité relative que cause un corps opaque en interceptant la lumière.
     
    Femme à l’ombre (1) d’une ombrelle.
    • La chimère d’un tableau sans ombre, tant poursuivie par les Chinois, était réalisée. Tout était rayon et clarté ; la teinte la plus foncée ne dépassait pas le gris de perle. — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, Charpentier, 1859)
    • Puis, ayant longé un champ d’avoine, étoilé de bleuets et de coquelicots, nous arrivâmes en un verger où des vaches, à la robe bringelée, dormaient couchées à l’ombre des pommiers. — (Octave Mirbeau, « Le Père Nicolas », dans Lettres de ma chaumière, 1885)
    • De grosses meules de blé, qui se levaient au milieu des chaumes, projetaient des ombres géantes. — (Gustave Flaubert, L’Éducation sentimentale, partie 1, chapitre 1, Librairie Charpentier, 1891, page 13)
    • Son corps n’est plus tellement d’un éphèbe. Il a beau ne vivre qu’à l’ombre pour conserver sa peau blanche laiteuse, il commence à n’être plus un Adonis. — (Henri Charrière, Papillon, éd. Robert Laffont, 1969, page 401)
    • Schlemihl rencontre un mystérieux étranger, grand, ironique, tout de gris vêtu, qui lui offre un marché apparemment brillant : en échange de son ombre, il aura une bourse remplie d’or et inépuisable. Il conclut hâtivement le marché. L’homme en gris se baisse et ramasse sur le sol l’ombre de Schlemihl qu’il roule comme un tapis et emporte sous son bras. — (Michel Tournier, Aldebert von Chamisso et son ombre, dans Les vertes lectures, collection Folio, 2007, page 43)
    • L’ombre de la Terre projetée sur la Lune en provoque l’éclipse.
  2. (Par extension) Absence de clarté ; obscurité ; nuit.
    • Les ombres de la nuit.
    • Le soleil chasse, dissipe les ombres.
  3. Silhouette, contour projeté par la lumière et intercepté par un corps.
     
    Une femme et son ombre (3).
    • Parfois les ombres des invités se détachaient minces et noires, en écran, devant les lampes, comme ces petites gravures qu’on intercale de place en place dans un abat-jour translucide dont les autres feuillets ne sont que clarté. — (Marcel Proust, Un amour de Swann, 1913, réédition Le Livre de Poche, page 53)
    • « […]. Tourne-toi vers le nord, puis, lorsque l’ombre de ton chameau s'étendra à mi-distance de sa hauteur, tu franchiras un oued avec quatre thalas, et un pâturage de hâd. Tu baraqueras le lendemain, etc. » — (Roger Frison-Roche, Reportages africains (1946-1960), textes choisis par Catherine Cuénot, Paris : éd. Arthaud, 2010)
    • Une ombre portée.
    • Il le suit comme son ombre : se dit d’un homme qui en suit un autre partout.
    • Lâcher la proie pour l’ombre : abandonner un avantage réel pour un profit illusoire.
    • Le long des boutiques éclairées, des ombres se succédaient sans hâte. Il y avait des nègres, quelques Chinois, des blancs. Tous reluquaient les filles. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 41)
  4. (Sens figuré) (Par analogie) Ce qui dissimule ou empêche de connaître, ce qui est caché, oublié, mystérieux.
    • Les ombres du mystère : l’obscurité qui couvre les choses secrètes.
    • Ce que nous avons de plus nôtre, de plus précieux est obscur à nous-mêmes […] je suis transparente pour quelqu’un [M. Teste], je suis vue et prévue, telle quelle, sans mystère, sans ombres, sans recours possible à mon propre inconnu, —à ma propre ignorance de moi-même ! — (Paul Valéry, La Soirée avec monsieur Teste, 1895)
  5. (Par analogie) Personne anonyme.
  6. (Par analogie) Fidèle ou inséparable compagnon.
    • Guénegaud était le chien et l’ombre de la Faustin au théâtre. — (Edmond de Goncourt, Faustin, 1882)
    • J’ai la vanité de me croire supérieur […] à la mère de mes enfants, à cette ombre tranquille qui m’accompagne. — (Alexandre Arnoux, Algorithme, 1948)
  7. (Par métonymie) Être ou chose que l’ombre accompagne normalement mais qui brille par son absence.
    • Cette espèce animale revêt un intérêt particulier dans le sens où tous et chacun en connaissent les traits de caractère marquants sans jamais en avoir vu l’ombre d’un seul, pour les raisons que celui-ci se fait rare et qu’il vit sur un territoire immense de 250 à 500 km2. — (Le Devoir, 7-8 mai 2005)
    • Souvenons-nous, c’est en 2002, lors du Sommet de Montréal, qu’a été proposé le projet du Quartier des Spectacles. Cinq ans plus tard, la signature lumineuse du Quartier s’est méritée un prix international (!) mais nous n’avons toujours pas vu l’ombre d’une brique. Où sont les grues et les marteaux piqueurs ? — (Cyberpresse, 12 novembre 2007)
  8. Personne amenée par un invité, convive.
    • Debout, grande et cambrée, la taille encore mince au-dessus d’une croupe qui était son orgueil, elle bâillait haut, tapait du poing son estomac exigeant, et descendait entraînant les ombres de son festin, en chantant d’une voix métallique et juste : […] — (Colette, Mes Apprentissages, 1936)
  9. Vague forme humaine.
    • Enfin à la nuit faite, des ombres fantômales, s’avançant hardiment vers l’ennemi, commencent à peupler la paix lcustre et mortuaire. — (Marguerite Baulu, La Bataille de l’Yser, Perrin & Cie, Paris, 1918, page 359)
  10. Légère apparence.
    • En 2012, Adam Goldberg et Matt Apuzzo, d’associated Press, révélèrent un dispositif conjoint CIA/New York Police Department soumettant l’entièreté des communautés musulmanes des États-Unis à une surveillance physique et électronique, sans même l’ombre d’un soupçon suggérant qu’un délit avait été commis. — (Glenn Greenwald traduit par Johan-Frédérik Hel Guedj, Nulle part où se cacher, JC Lattès, 2014, ISBN 978-2-7096-4615-4)
    • Cette nation n’avait plus que l’ombre de la liberté.
    • L’ombre même du mal lui fait peur.
  11. Apparence trompeuse, chimère.
    • Courir après une ombre : Tenter d’atteindre un objectif irréalisable.
  12. (Poétique) Âme après qu’elle a quitté le corps ; fantôme ; esprit.
    • Il n'y a dans l’empire souterrain ni moissons, ni riches vignobles; on y voit le farouche Cerbère, et le hideux nocher du Styx. C'est là que les joues meurtries, et les cheveux consumés par les flammes, la pâle troupe des Ombres erre autour des lacs ténébreux. — (Élégies de A. Tibulle, traduction nouvelle par M. Valatour, livre 1, élégie 10, Paris : chez C.L.F. Panckouke, 1836, page 65)
    • L’ombre d’Achille, de César, du grand Pompée lui apparut. — Pluton règne sur les ombres.
    • Passer comme une ombre : Être fugace, n’avoir qu’un rôle transitoire.
  13. Personne ou chose personnifiée qui a cessé d’être ou perdu les qualités, les avantages qui faisaient sa force, sa grandeur, son éclat.
    • Le 19 octobre 1929, au Stock Exchange, sur le ticker, cette bande lumineuse couleur vert d’eau, où courent des transactions financières, on vit soudain passer les ombres chiffrées d’une cavalerie en déroute. — (André Maurois, Chantiers américains, 1933)
    • Souvent blessés, victimes de torture systématique, ayant perdu jusqu’à la moitié de leur poids, ce sont des ombres qui reviennent à leurs proches après des mois de captivité. — (Florence Aubenas, En Ukraine, le douloureux retour des prisonniers de Russie, Le Monde. Mis en ligne le 8 janvier 2024)
    • La république romaine n’était plus que l’ombre de ce qu’elle avait été autrefois.
  14. (Peinture) Couleur sombre qu’on emploie dans un tableau pour ombrer et donner du relief aux parties éclairées → voir clair-obscur.
     
    L’ombre (5) de l’arrière-plan met en relief la figure principale.
    • Eh bien, il est fort utile d'avoir tant et tant appris à l'École à dessiner des façades, à les « rendre », à y faire de belles ombres, à les entourer d'arbres et à mettre des grouillots et de petites autos par-devant, car ceux qui vous jugeront ne comprendront que cela. — (Michel Bataille, La ville des fous, éd. Robert Laffont, 1966, page 114)
    • C’est une ombre au tableau : C’est un léger défaut qui rehausse les qualités de telle chose ou personne, sans les effacer.
  15. (Psychologie) En psychologie jungienne, parties de soi qui comportent les parts que l'on maintient ou rejette dans l'inconscient pour des motifs moraux ou sociaux.
    • Rendre l'ombre consciente est une étape incontournable du processus d'individuation. La négliger, la refouler ou encore la confondre avec le moi peut conduire à de dangereuses dissociations, prévient Jung. Mais nul ne peut reconnaître les aspects noirs de sa personnalité et surmonter l'ombre sans un déploiement condisérable de force morale. — (Frédéric Lenoir, Jung – Un voyage vers soi, Albin Michel, 2021, page 275)
  16. Ce qui attriste, inquiète, assombrit le moral, nuit à la sérénité de l’esprit, tristesse, spleen, mélancolie.
    • Après, l’ombre redescendait sur la morne chambre d’hôtel où, du matin au soir, elle se morfondait dans l’attente des catastrophes ! — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 24)
    • J’ai passé une bonne, une très bonne journée ; évidemment, il y a eu des petites ombres, mais c’était quand même une bonne journée. — (Colette Vivier, La maison des petits bonheurs, 1939, éd. Casterman Poche, page 194)
  17. Expression de tristesse, d’inquiétude.
    • Une ombre passa sur le visage de Condé, éteignit le sourire paterne et durcit les traits. — (Jacques Chardonne, Les Varais, 1929)
  18.  
    Ombre de château (sens héraldique)
    (Héraldique) Voir ombre de.
    • D’azur à l’ombre de château d’argent, à la bordure engrêlée de gueules, qui est de Châteauvieux du Loir-et-Cher → voir illustration « ombre de château »

Dérivés modifier

Proverbes et phrases toutes faites modifier

Traductions modifier

Traductions à trier modifier

Nom commun 2 modifier

Singulier Pluriel
ombre ombres
\ɔ̃bʁ\

ombre \ɔ̃bʁ\ masculin

  1. (Ichtyologie) Poisson ostéichthyen d’eau douce de la famille des Salmonidae, de genre Thymallus.

Synonymes modifier

Dérivés modifier

Traductions modifier

Nom commun 3 modifier

Singulier Pluriel
ombre ombres
\ɔ̃bʁ\

ombre \ɔ̃bʁ\ masculin

  1. (Art) Ocre brune, servant notamment à ombrer.
    • Pour faire ce ton d'ombre, quand il est plus jaune sur les parties jaunâtres, mettre le ton de terre d'ombre naturelle, bleu de Prusse et un peu d'ocre jaune. — (Delacroix, Journal, 1853)
    • La terre d'ombre est une couleur brune, ainsi appelée parce que les premières exploitations du minerai furent faites à Nocera, […] [en] Ombrie. — (Coffignier, Coul. et peint., 1924)

Nom commun 4 modifier

Singulier Pluriel
ombre ombres
\ɔ̃bʁ\

ombre \ɔ̃bʁ\ masculin

  1. Variante de hombre.

Forme de verbe modifier

Voir la conjugaison du verbe ombrer
Indicatif Présent j’ombre
il/elle/on ombre
Imparfait
Passé simple
Futur simple
Subjonctif Présent que j’ombre
qu’il/elle/on ombre
Imparfait
Impératif Présent (2e personne du singulier)
ombre

ombre \ɔ̃bʁ\

  1. Première personne du singulier du présent de l’indicatif de ombrer.
  2. Troisième personne du singulier du présent de l’indicatif de ombrer.
  3. Première personne du singulier du présent du subjonctif de ombrer.
  4. Troisième personne du singulier du présent du subjonctif de ombrer.
  5. Deuxième personne du singulier de l’impératif de ombrer.

Prononciation modifier

Homophones modifier

Anagrammes modifier

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Voir aussi modifier

  • ombre sur l’encyclopédie Wikipédia  

Références modifier

Sources modifier

Bibliographie modifier

Aragonais modifier

Étymologie modifier

Du latin homo.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
ombre

\ˈom.bɾe\

ombres

\ˈom.bɾes\

ombre \ˈom.bɾe\ masculin

  1. Homme.

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

Italien modifier

Forme de nom commun modifier

Singulier Pluriel
ombra
\ɔm.ˈbra\
ombre
\ɔm.ˈbre\

ombre \ɔm.ˈbre\ féminin

  1. Pluriel de ombra.

Anagrammes modifier

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