Français modifier

Étymologie modifier

De pomme (dans le sens de « fruit ») et terre.
« Pomme de terre » est une expression figée, calquée sur le latin malum terrae, qui est attestée en français depuis 1488 pour désigner diverses plantes à tubercules ou bulbes[1]. Elle a désigné ensuite le topinambour sous l’influence du néerlandais aardappel, littéralement « pomme de terre ». Par la suite, le topinambour a pris son nom actuel à la suite de l’exhibition à Paris d’Amérindiens de la tribu des Tupis, et le nom "pomme de terre" a été définitivement appliqué à Solanum tuberosum, tubercule popularisé notamment par Antoine Parmentier à partir de 1773.

Locution nominale modifier

Singulier Pluriel
pomme de terre pommes de terre
\pɔm də tɛʁ\

pomme de terre \pɔm də tɛʁ\ féminin

 
Un tas de pommes de terre. (1)
 
Plant de pommes de terre. (2)
 
Fleurs de la pomme de terre. (2)
 
Des pommes de terre (3)
  1. (Cuisine) Légume féculent très commun, tubercule de forme plus ou moins sphérique et cabossée, souvent un peu allongée, de la famille des solanacées.
    • Et quel festin ! De l’oie rôtie, des pommes de terre bouillies, du pain, du fromage ! — (Émile Zola, La débâcle)
    • Faites cuire des pommes de terre à l’eau salée, ôtez la pelure, coupez les en tranches. — (Marcel Butler, La bonne cuisine pour tous, ou L’art de bien vivre à bon marché, 1885)
    • Une soupe aux herbes et à l’eau de haricots, un morceau de veau aux pommes de terre, inondé d’eau rousse en guise de jus, un plat de haricots et des cerises d’une qualité inférieure, le tout servi et mangé dans des assiettes et des plats écornés avec l’argenterie peu sonore et triste du maillechort, était-ce un menu digne de cette jolie femme ? — (Honoré de Balzac, La Cousine Bette, 1846)
    • Les pommes de terre cuites sous la cendre étaient doublement bonnes, parce qu’elles garnissaient rapidement l’estomac et assommaient la faim, et puis parce que ces pommes de terre sont, comme nourriture, ce qu’il y a de meilleur marché. — (Charles-Louis Philippe, Dans la petite ville, 1910, réédition Plein Chant, page 103)
    • Avec leurs pommes de terre, leurs châtaignes et leur seigle, les paysans du Ségala engraissent de nombreux troupeaux de porcs dont ils tirent beaucoup d'argent. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : Le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • Arsène André avait commencé de laver quelques pommes de terres qu’il cuirait sans les peler — à la baïenne — à l’étouffée. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • La pomme de terre n’est pas un légume racine, mais un légume tige, les tubercules souterrains étant des tiges modifiées. — (Jean-Marie Pelt, Des légumes, 2014)
    • Elle travaillait à Tourlaville chez un Anglais qui exportait des pommes de terre. — (Paul Vialar, La Rose de la Mer, Denoël, 1939, chapitre II)
  2. (Par extension) (Agriculture) La plante elle-même dont la pomme de terre constitue le tubercule.
    • Nous sommes redevables à la lutte contre le Doryphore par les insecticides d’avoir pu maintenir la production de la pomme de terre dans une très grande partie de notre territoire, en dépit de l'invasion doryphorique. — (René Guy Busnel, Études physiologiques sur le Leptinotarsa decemlineata Say, Paris : libr. E. Le François, 1939, page 1)
    • La pomme de terre est une plante annuelle à racine vivace. — (Albert Seigneurie, Dictionnaire encyclopédique de l’épicerie et des industries annexes)
    • La pomme de terre est cultivée pour ses tubercules, riches en amidon. Ceux-ci sont consommés de différentes manières et subissent parfois des transformations artisanales (par exemple chuno ou moralla dans les Andes) ou industrielles. On en tire de l’amidon, de la fécule, de l’alcool. Différents sous-produits peuvent être utilisés : pulpe, peau… — (Cirad/Gret/MAE, Mémento de l’Agronome, 2002, Paris, France, Cirad/Gret/Ministère des Affaires Étrangères, page 854)
    • La pomme de terre commune est une plante herbacée vivace qui mesure entre 0,5 et 1 mètre de haut et présente de jolies petites fleurs. — (Derek B. Munro, Ernest Small, Les légumes du Canada, 1998)
  3. (Canada) Airelle rouge, fruit proche de la myrtille[2].
    • Les gens ont donné à cette airelle les noms de petite pomme de terre, dans le bas du fleuve, de « berri» et de graine rouge aux iles de la Madeleine. — (Paul-Louis Martin, Les fruits du Québec : histoire et traditions des douceurs de la table, 2002, page 195)

Variantes modifier

Synonymes modifier

Légume :

  • morelle tubéreuse
  • parmentière
  • patate (Familier) ou (Canada)
  • pomme (utilisé au pluriel, en cuisine, dans des noms de plats)
  • pomme du diable
    • Chez les Gens de Dieu, l'ignorance est plutôt un mérite qu'un défaut : on n'y aime pas, en général, ceux qui savent lire. Dans la secte, le peuple est chez lui ; il s'y retrouve tout entier dans ses vieilles chansons, ses vieilles croyances et ses vieilles coutumes, avec sa vénération pour les muets et les faibles d'esprit ; enfin avec son horreur pour les usages occidentaux, pour le tabac, pour la pomme de terre qui est “la pomme du diable“. — (Robert Hertz, Mélanges de sociologie religieuse et folklore, Paris, Félix Alcan, 1928, page 242)
  • treuffe (Bourgogne)
  • 🥔

Dérivés modifier

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

  •   pomme de terre figure dans le recueil de vocabulaire en français ayant pour thème : légume.

Hyponymes modifier

variétés :

plats :

autres :

Hyperonymes modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Voir aussi modifier

Références modifier

  1. Le Robert, dictionnaire historique de la langue française sous la direction d’Alain Rey, éditions Le Robert, Paris 1991, ISBN 2-85036-187-9, p. 1574.
  2. Lexique des fruits rouges de l’OQLF