Français modifier

Étymologie modifier

(XIIe siècle) Dérivé avec préfixe re-, de l’ancien français giber (attesté postérieurement), d’un radical *gib- d’origine inconnue[1], qui traduit l’action de ruer avec les pieds.
Le verbe est construit comme le latin re-calcitrare, de calx (« talon »), le radical est peut-être celui de guibole, guibolle, dérivé[1] de la forme normande guibon (« cuisse »), attestée à côté de gibon (« jambe ») → voir jambe, jambon, gambette et gambader.

Verbe modifier

regimber \ʁə.ʒɛ̃.be\ intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. (Hippologie) Refuser d’avancer en ruant, en parlant d’un cheval ou de toute monture, lorsqu’on les touche de l’éperon, de la houssine ou du fouet.
    • Les chevaux de Forcalquier seuls regimbent, trouvant la gare plus loin encore que d’habitude et prêts à prétendre que le train l’a emportée. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
  2. (Sens figuré) (Familier) Résister en refusant d’obéir.
    • Les mots tirés du grec et les doubles lettres, […] ; c’est contre quoi la langue a regimbé constamment depuis Ronsard. — (Émile Faguet, Simplification simple de l’orthographe, 1905)
    • Il n’y a pas à dire, mais quand les dieux ou les destins, comme vous voudrez, ont décidé qu’ils vous feraient trébucher sur la route de la gloire ou de la fortune, il est inutile de regimber. — (Louis Pergaud, La Chute, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Léonard eut un air de désapprobation. Mais il était trop asservi pour regimber. — (Maurice Leblanc, La Comtesse de Cagliostro, 1924)
    • Je regimbais déjà, à ce qu’on m’a dit, par l’effet d’une nature décidément opiniâtre dont j’éprouve encore aujourd’hui l’impuissance à se résigner. — (Jean Guéhenno, Journal d’un homme de 40 ans, Grasset, 1934, page 20)
    • Acceptez-en l’image qui, en soi, n’est pas désagréable, et progressez sans trop regimber ; de toute façon, il s’agit d’un livre d’aventures. Comment pourrait-on d’ailleurs dénommer autrement tout livre qui prétend traiter de l’homme et du langage ? — (Alfred Tomatis, L'oreille et le langage, 1991, édition du Seuil, page 12)
    • Comme beaucoup de ceux qui ont vécu au contact de la douce foule végétale, je connais sa bienveillance, et je regimbe devant un rythme artificiel qui transforme la germination et la lente croissance en ruées, les éclosions en bâillements de fauves, le gloxinia en trappe, le lys en crocodile et les haricots en hydres. — (Colette, Gigi, Hachette, 1945, page 191)
  3. (Pronominal) S’insurger, se révolter.
    • Berthe ne se regimba pas lorsqu’un soir Maurice fut amené à lui dire : « Ma petite femme, si quelqu’un te fait des propositions quand tu sortiras de l’atelier, vas-y, ça nous fera toujours un peu d’argent. » — (Charles-Louis Philippe, Bubu de Montparnasse, 1901, réédition Garnier-Flammarion, page 81)
    • Comment se faisait-il que M. Dupont (de l’Aube) s’occupât désormais des articles à faire ? Et puis Fandor se regimbait, il était en vacances après tout ! — (Pierre Souvestre et Marcel Allain, Fantômas, L’Agent secret, 1911, Éditions Robert Laffont, collection Bouquins, tome 1, page 950)

Dérivés modifier

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Références modifier