Voir aussi : Renard

Français modifier

Étymologie modifier

(Nom) Antonomase du nom donné à un goupil rusé dans le Roman de Renart. Il dérive du nom ancien francique Reginhart composé de ragin (« conseil »), et hart (« fort » → voir -ard). Peu à peu, le prénom de Renard s’est substitué au terme goupil.
(Adjectif) Voir l’ethnonyme Renard.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
renard renards
\ʁə.naʁ\
 
Un renard endormi sur un tapis de neige. (1)

renard \ʁə.naʁ\ masculin (pour la femelle, on dit : renarde)

  1. Mammifère carnivore, au museau pointu et aux oreilles droites, d’un parmi plusieurs genres de la famille des canidés (Vulpes, Atelocynus, Cerdocyon, Dusicyon, Otocyon, Lycalopex, Urocyon).
    • S’étant emparé d’un vada qu’une vieille femme vendait dans la rue, un corbeau s’apprête à le dévorer, perché sur une branche, lorsqu’un renard survient. — (Laetitia Colombani, Le cerf-volant, chapitre 17)
    • Ce qui détermina la chute de gros Zidore et de gros Léon ce fut tout simplement une petite jalousie de chasseurs provoquée par un malheureux renard, un vulgaire goupil, un vieux charbonnier à museau chafouin, à queue pelée. — (Louis Pergaud, La Chute, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Une étude a confirmé l’existence du tout premier «dogxim», un animal hybride qui serait né de l’accouplement entre une femelle renard et un chien domestique, tandis que l’animal aurait été découvert après avoir été heurté par un véhicule au Brésil. — (Agence QMI, Découverte d’un nouvel animal: voyez le tout premier mélange entre un chien et un renard, Le Journal de Québec, 14 septembre 2023)
  2. (Par ellipse) Fourrure de renard.
    • « Suzanne, je m’en vais. » Suzanne demeure comme une chèvre à son piquet. Elle remonte et descend son renard : elle est très affairée. — (Antoine de Saint-Exupéry, Manon, danseuse, 1925)
    • Seulement des bronzes ou des fibules de renards, et d’un prix modéré. — (André Malraux, La Condition humaine, 1946, réédition Folio Plus Classiques, 2019, page 168)
    • Elle porte un très beau renard argenté.
  3. Personnage cauteleux, fin et rusé.
    • Laisser près du Roi ce renard de jésuite, sans lui avoir donné mes instructions secrètes, sans avoir un otage, un gage de sa fidélité à mes ordres ! quel oubli ! — (Alfred de Vigny, Cinq-Mars, Michel Lévy frères, 1863)
    • — Voyez-vous, elle croit tromper un vieux renard de mon espèce ! — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, 1871)
    • Ce sont les vieux renards de la politique, car Mr. Roosevelt est trop bon politicien pour ne pas s’être assuré leur concours et leur amitié. — (André Maurois, Chantiers américains, 1933)
  4. (Par extension) Ouvrier qui refuse de faire la grève ; jaune.
    • — Il paraît que le père de Collias est un briseur de grève, un renard quoi. — (Jean Coin, Le sang n'est jamais heureux, Éditions Plon, 1969, p. 71)
    • […], il se mêle aux grévistes et pousse au crime. Il en monte quelques-uns contre les briseurs de grève, les jaunes, les renards, appelez ça comme vous voulez. Il lance la chasse aux renards. Des briseurs de grève, il y en a toujours eu. — (Christophe Donner, La France goy, Éditions Grasset, 2021)
  5. (Marine) Ancien outil de navigation, plateau circulaire de bois ou de cuivre, permettant au timonier de noter les conditions de vent aux demi-heures à l’aide de chevilles.
    • Aujourd’hui, le renard est un plateau analogue, en cuivre, décoré du nom et de l’insigne du bâtiment, et portant les noms des officiers du bord. Il est utilisé par le factionnaire à la coupée pour pointer avec une cheville coulissante leur présence à bord ou leur sortie à terre.
  6. (Sens figuré) Fentes ou trous par lesquels les eaux d’un bassin ou d’un réservoir se perdent et qu’il est difficile de découvrir.
    • On peut quelquefois procéder à la captation des « renards » isolés ; mais l’opération, facile en chômage, si l’on en trouve le point de départ dans la cuvette, est difficile en temps de navigation.
      En chômage, on refouille le talus, en suivant le « renard », sur une profondeur d’au moins 1 mètre et on refait la partie ainsi déblayée avec de la terre à corroi bien pilonnée et bien reliée aux parois de la fouille.
      — (Octave Jacquinot et François Galliot, Canaux: Cours professé à l’École nationale des ponts et chaussées, J.-B. Baillière et fils, 1922, page 576)
  7.  
    Renard de l’hôtel de Sully, à Paris.
    (Architecture) Bâtiment feint.
  8. (Argot) Par ellipse de queue de renard, vomissement, vomi, vomissure. Surtout après une cuite avinée, la gerbe vomie a une couleur orangée rappelant celle de l’animal.
    • De grands silences se faisaient, coupés par (…) des chutes sourdes d’ivrognes (…) le vin coulait si fort depuis six heures, qu’il allait se promener sur les trottoirs. Oh ! de belles fusées, des queues de renard élargies au beau milieu du pavé. — (Émile Zola, L’Assommoir, 1877, page 772)
    • Aller au renard, écorcher le renard, piquer un renard, vomir.
    • On en avale un verre, deux verres, dix verres sans piquer de renard ; mais quand on en a jusqu’au goulot, finalement, faut dégueuler. — (La Petite lune, 1878-79, no 13, page 2)
    • Ça chlinguait drôlement (…). Ça (…) donnait envie d’aller au renard. — (Auguste Le Breton, Rififi, 1953, page 146)
    • Quelque chose qu’il ne peut pas retenir lui échappe avec la violence d’une fusée ; il s’est avancé vers la portière, dans l’espoir d’y lancer son renard. — (Kock, Compagn. Truffe, 1861, page 113)
  9. (Métallurgie) Loupe détachée de la gueuse par le feu de la chaufferie. La métaphore est identique au sens précédent, le métal en fusion ayant une couleur orangée.
    • Il se forme, dans le bain de fonte, des grumeaux de fer métallique que l’ouvrier cherche à rapprocher en une seule masse ; cette masse poreuse porte le nom de loupe, renard ou masse.
    • Travailler le fer en chaufferie ou piquerie est une autre méthode, c’est faire chauffer la massue provenant du renard à côté de la gueuse pour faire l’encrené, ensuite faire chauffer les extrémités de l’encrené toujours à côté de la gueuse. — (Jean-François Belhost et Yves Sancey, La métallurgie comtoise, 1994)
  10. (Argot) Flatulence.
    • Lâcher un renard.
  11. (Ichtyologie) Synonyme de requin-renard.
  12.  
    Armoiries avec un renard (sens héraldique)
    (Héraldique) Meuble représentant l’animal du même nom dans les armoiries. Il est généralement représenté passant et, contrairement au loup, a la queue abaissée. À rapprocher de chien, goupil, levrette, lévrier et loup.
    • D’or à la fasce de gueules chargée d’un renard passant d’argent, accompagnée en chef d’une croisette de gueules, qui est de Bouzonville → voir illustration « armoiries avec un renard »

Synonymes modifier

Dérivés modifier

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

  • vulpin — qui est propre au renard

Proverbes et phrases toutes faites modifier

Traductions modifier

Adjectif modifier

Singulier Pluriel
renard renards
\ʁə.naʁ\

renard \ʁə.naʁ\ masculin

  1. Relatif aux Renards, une tribu amérindienne.
    • Après des années de résistance et de combats, leur chef Kiala et son épouse furent déportés en Martinique. Respecté des siens, craint des Français, le chef renard y avait été précédé d’une redoutable réputation. — (Raymonde Litalien, Jean-François Palomino, Denis Vaugeois, La mesure d’un continent : Atlas historique de l’Amérique du Nord, 1492-1814, Presses Paris Sorbonne, 2007, page 154)

Synonymes modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Voir aussi modifier

Références modifier