saignée

Français modifier

Étymologie modifier

Forme féminine du participe passé de saigner.

Nom commun modifier

Singulier	Pluriel
saignée	saignées
\sɛ.ɲe\ ou \se.ɲe\

Pratique d’une saignée. (1)

saignée \sɛ.ɲe\ féminin

(Médecine, Médecine vétérinaire) Ouverture d’une veine pour tirer du sang.
- Freind, en parlant de Petrus Salimis, rapporte plusieurs exemples où, par l’intermittence du pouls, ce médecin prédisait certaines syncopes, dont il prévenait les paroxysmes par la saignée et par d'autres remèdes […]. — (Dictionnaire des sciences médicales, tome 44, Paris : chez Charles-Louis-Fleury Panckoucke, 1820, page 417)
- — Vous essayez une saignée sur un homme qui va mourir dans deux heures. Sur quoi les sots pourront dire que la saignée l’a tué. — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
- Lorsqu’un fellah est malade, il s’administre des remèdes de cheval. Très dur à lui-même, il supporte le mal d’une façon superbe. La saignée joue un grand rôle chez les Arabes : on en voit se taillader eux-mêmes gaillardement les bras et les jambes à coups de couteau. — (Eugène Blairat, Tunis : Impressions de voyages, Paris : Librairie Ch. Delagrave, 1891)
- Une saignée! C'est un terme ancien désignant un prélèvement sanguin pratiqué sur un malade afin d'améliorer son état. — (Sylvia Douyé, Sorceline - Un jour, je serai fantasticologue , éditions Vents d'ouest, 2018, page 37)
(Par métonymie)
1. Sang qu’on tire par l’ouverture d’une veine.
  - Grande, abondante saignée.
  - Une saignée copieuse.
2. (Sens figuré) Se dit quand on a tiré de quelqu’un beaucoup d’argent, quand on a exigé de lui une somme considérable.
  - C’est une grande, une rude saignée qu’on lui a faite, qu’on a faite à sa bourse.
3. Partie interne de la jointure du bras et de l’avant-bras, qui est l’endroit où l’on tire le plus souvent du sang.
  - […] il avait envie de s’embrasser la saignée du bras. — (Jean-Paul Sartre, L'enfance d'un chef, 1938)
  - En effet Pierre, dont les enjambées font trembler la maison pendant ses soliloques, s’arrête, se détend, pose ses lèvres à la saignée du poignet de sa femme comme on boit l’eau thermale à l’endroit où la source est la plus chaude. — (Paul Morand, L’Homme pressé, 1941)
  - Je le vis mettre son arme à la saignée de son bras. — (Harper Lee, Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, Éditions de Fallois, 2005)
4. (Sens figuré) Pertes d’hommes faites durant une guerre.
  - La douloureuse saignée subie par la France au cours de la Grande Guerre.
(En particulier)
1. (Par analogie) Rigole que l’on fait pour tirer de l’eau de quelque endroit.
  - Le Guadalaviar, traversé par cinq beaux ponts de pierre, et bordé d’une superbe promenade, passe à côté de la ville, presque sous les remparts. Les nombreuses saignées qu’on pratique à sa veine pour l’arrosement rendent les trois quarts de l’année ses cinq ponts un objet de luxe et d’ornement. — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, 1840, édition Charpentier, 1859)
  - […], les bêtes levèrent leur mufle humide et, dociles à l’invite de leur jeune gardien, gravirent le coteau pour reprendre, par la saignée pratiquée dans le petit bois qui délimitait en haut leur pâture, le chemin de terre bordé de haies vives aboutissant au village. — (Louis Pergaud, Un satyre, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
  - Faire des saignées pour dessécher un marais.
2. (Technique) Entaille profonde de faible épaisseur, par exemple dans un mur.
  - Faire une saignée dans une cloison pour faire passer des câbles électriques.
3. (Arboriculture)