Français modifier

Étymologie modifier

Ancien français secourre, du latin sŭccŭtĕre, forme refaite en français pré-classique (Rabelais, 1532).

Verbe modifier

secouer \sə.kwe\ ou \skwe\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se secouer)

  1. Remuer quelque chose fortement et à plusieurs reprises.
    • De temps en temps, des hommes et des femmes s’engouffraient dans l’entrée obscure, secouaient leurs manteaux ou leurs imperméables et escaladaient vivement l’escalier étroit et raide ; on percevait leurs voix lorsqu’ils échangeaient quelques mots avec le surveillant-concierge qui devait être posté au premier étage. — (Claude Orval, Un Sursis pour Hilda, Librairie des Champs-Élysées, 1960, deuxième partie, chapitre II)
    • Il empoigna Bert par l’épaule, et le secoua vigoureusement, accompagnant ses gourmades d’objurgations irritées et le repoussant avec violence en arrière. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 349 de l’édition de 1921)
    • Ce cheval a un trot qui secoue rudement son homme.(Absolument)Cette voiture secoue beaucoup.
  2. Se défaire de quelque chose par un mouvement violent.
    • Ce taureau a secoué le joug.
  3. (Sens figuré) S’affranchir de ce qui pèse ; se débarrasser de.
    • Pour qu’on réponde à nos questions, il faut que l’indifférence asiatique soit tout d’abord un peu secouée par de chaudes recommandations officielles. — (Étienne Lunet de Lajonquière (1861-1933), Le Siam et les Siamois, 1906)
    • Secouer les préjugés.
    • Secouer sa torpeur, sa paresse.
  4. (Sens figuré) (Familier) Causer une commotion physique ou morale.
    • La France est régulièrement secouée et divisée par des affaires de violences commises par les forces de l’ordre, parfois mortelles, comme dans les cas de Cédric Chouviat, livreur mort étouffé après son interpellation en janvier 2020, ou d’Adama Traoré, mort en 2016 dans des circonstances controversées après son interpellation par des gendarmes et érigé en symbole des violences policières. — (Le Monde avec AFP, « Sans les vidéos, il se serait passé quoi pour Michel ? » : des sportifs français prennent position après l’accumulation de violences policières, Le Monde. Mis en ligne le 26 novembre 2020)
    • On le sait : les hausses de prix des matières premières secouent le BTP, entre pénuries dues à la reprise au sortir de la pandémie et la guerre en Ukraine. — (Vriginie Kroun, « Index BT/TP et ICPC : mode d’emploi », Batiweb, 31 août 2022 ; page consultée le 5 décembre 2022)
    • Cette maladie, cette fièvre l’a bien secoué.
  5. (Sens figuré) Réprimander.
    • Allez magnez-vous ! Magnez-vous ! Nous secouait Michelle. Faites gaffe, le gros Schneider peut se pointer à chaque instant… — (Mina Benmimoun, Miniss, L’Harmattan, 2009, page 23)
    • Son père l’a secoué d’importance.
    • Arthur : Alors bon j’les ai un p’tit peu…
      Tavernier : Un p’tit peu s’coués !
      Arthur : Moui, j’les ai pourris, exactement, j’les ai traités d’tous les noms.
      — (Alexandre Astier, Kaamelott, Livre II, épisode 26, Un roi à la taverne II, 2005)
  6. (Sens figuré) (Populaire) Posséder charnellement.
    • On n’a pas vu Stéphane cet après-midi, comme prévu. Bah, il a dû encore en secouer une dans les prés...
  7. (Pronominal) Se remuer fortement pour faire tomber quelque chose qui incommode.
    • Il se secoue furieusement comme un taureau piqué de banderilles. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 243)
    • Les chiens se secouent quand ils sont mouillés. — Un oiseau qui se secoue. — Les chevaux se secouent pour se défaire des mouches.
    • « Et le petit garçon sort du seau et il se secoue comme un chien baigné, en envoyant des gouttes tout autour. » — (Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908)
  8. (Pronominal) (Sens figuré) (Familier) Sortir de l’inaction, ne pas s’abandonner au découragement, faire effort.
    • Il faut vous secouer et ne pas rester au lit à groumer.

Variantes modifier

escouer (Vieilli) ou (Populaire)

  • – Tu f'rais peut-être ben d't'en varser un toé-si, ça va t'escouer. — (Renée Laroche et Cécile Girard, Un jardin sur le toit – La petite histoire des francophones du Yukon, Association franco-yukonnaise, Whitehorse (Yukon), 1991, page 130)

Synonymes modifier

Dérivés modifier

Apparentés étymologiques modifier

Traductions modifier

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Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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