Français modifier

Étymologie modifier

Du latin supputare.

Verbe modifier

supputer \sy.py.te\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Estimer à quel chiffre monte une somme, évaluer une quantité d’après des données, par calcul.
    • On suppute le prix d’une colonne, on marchande l’épaisseur des dorures, bientôt il ne sera plus permis d’allumer une rampe au fronton de l’Élysée, sans entendre crier quelque part qu’un mètre de gaz coûte vingt centimes. — (Pierre Louÿs, Une fête à Alexandrie, dans Archipel, 1896)
    • Tous nos concitoyens se privèrent très vite, même en public, de l’habitude qu’ils avaient pu prendre de supputer la durée de leur séparation. Pourquoi ? C’est que lorsque les plus pessimistes l’avaient fixée par exemple à six mois, [...] un soupçon fugitif ou une brusque clairvoyance leur donnait l’idée qu’après tout, il n’y avait pas de raison pour que la maladie ne durât pas plus de six mois, et peut-être un an ou plus encore. — (Albert Camus, La Peste, 1947)
  2. Évaluer les probabilités d'un événement ou les suites possibles d'une situation. Estimer une quantité, d’après des données incomplètes, éventuellement par approximation.
    • Le résultat de l’existence ayant été en somme pour moi très agréable, je m’amuse souvent, comme Marc-Aurèle sur les bords du Gran, à supputer ce que je dois aux influences diverses qui ont traversé ma vie et en ont fait le tissu. — (Ernest Renan, Souvenirs d’enfance et de jeunesse, 1883, collection Folio, page 195.)
    • Supputer ce qui eût été accompli, avec une volonté différente, est une spéculation aussi vaine que magnifique. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 409 de l’édition de 1921)
    • Elle calcule, combine, suppute les chances de Guise. Si le duc réussit la tentative insensée que Paris lui impose, Concino est perdu. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
    • Paul supputa à l'homme une petite bistouquette quand, au spectacle d'un pénis imposant sans rien devoir à l'adjonction de la silicone, le flambard exposa : « Il vaut mieux une petite courageuse qu'une grosse fainéante ! » — (Alain Babanini, Le collecteur des quotidiens, à compte d’auteur (Lulu.com), page 10)

Notes modifier

La difficulté de ce mot est qu'en fonction du contexte, il indique quelque chose d'exact, mais calculé, ou au contraire une approximation à partir de données incomplètes.

Dérivés modifier

Apparentés étymologiques modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Références modifier