Français modifier

Étymologie modifier

(Vers 1140)[1] De l’ancien français toupet, topet, dérivé de top, avec le suffixe -et ; apparenté à touffe.
Pour le sens « audace, aplomb », Littré explique[2] : « les bravi italiens laissaient croître un toupet qu'ils portaient sous leur chapeau, le ramenant sur leur visage, le coup fait, pour n'être point reconnus ». En fait ils rabattaient leur toupet sur leur visage avant de faire le coup, ils avaient donc du toupet, quand avec audace, ils passaient à l'action. Ceci dit, le sens de « haut de la tête, front » donne aisément celui de « effronterie, audace » → voir tenir tête.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
toupet toupets
\tu.pɛ\

toupet \tu.pɛ\ masculin

  1. Petite touffe de poils, de cheveux, de crins, de laine.
    • Il se rapproche du Hampshire-Down par la bonne qualité de sa chair et sa toison relativement dense ; d'autre part, sa forte stature, son poids, son toupet de laine sur le sommet de la tête, ses oreilles allongées rappellent le Cotswold. — (Brother Isidore, Le mouton et la chèvre: morphologie, utilité, races, exploitation, 1946)
    • Certains, ayant perdu jusqu'à la conscience d'eux-mêmes, un toupet de poils sur le crâne rasé, psalmodient sur l'air de « Haré-Krishna », revêtus de robes safran, en agitant leurs crotales. — (Alain de Benoist, La ligne de mire, 1995)
    • Les Tartares se rasent la tête, mais ils gardent un toupet de cheveux.
  2. (En particulier) Touffe de cheveux qui est au haut du front.
    • Les uns ont de petits bandeaux sur le front ; les autres une manière de toupet à la Benjamin Constant. — (Anatole Claveau, Les snobs, dans Sermons laïques, Paris : Paul Ollendorff, 1898, 3e éd., page 35)
    • Il y avait une glace en face de moi, et j’ai pu me voir ; j’ai vu mes frisettes qui, collées par la sueur, formaient un toupet de clown, tout pointu, au-dessus de ma figure rouge et luisante. C’était grotesque. — (Colette Vivier, La maison des petits bonheurs, 1939, réédition Casterman Poche, page 205)
    • J’enviais ce quinquagénaire aux joues de fille qui cirait sa moustache et teignait son toupet. — (Jean-Paul Sartre, Les mots, 1964, collection Folio, page 78)
  3. Postiche qui recouvre le sommet du front.
     
    • Mon faux toupet serait-il de travers ? se dit-il. — (Honoré de Balzac, La Vieille Fille, 1836)
    • Samson s’est réveillé sans cheveux, comme beaucoup de dandies à faux toupets. — (Honoré de Balzac, La Cousine Bette, 1846)
    • Il allait dans les boutiques, rapportait des rouleaux de cuir au cordonnier, de la ferraille au maréchal, un baril de harengs pour sa maîtresse, des bonnets de chez la modiste, des toupets de chez le coiffeur. — (Gustave Flaubert, Mme Bovary, 1857)
    • C'est Marsaud, l'homme qui met sa signature sur les billets de banque et qui semble, sous son noir faux toupet, une figure allégorique de l'implacabilité de l'argent. — (Goncourt, Journal, 1878)
  4. (Hippologie) Partie de la crinière qui passe entre les deux oreilles du cheval et qui lui tombe sur le front.
     
    Un cheval avec un toupet blond.
    • La tête est débarrassée des longs poils couvrant la ganache, le toupet, les oreilles, pour la faire paraître plus dégagée. — (Gabriel Maury, Des ruses employées dans le commerce des solipèdes, Jules Pailhès, 1877)
    • De belles oreilles partaient à l'oblique d'une tête nerveuse, surmontée d'un toupet de crins blancs. — (David Camus, Le Cœur de la Croix, 2015)
  5. Aplomb, audace, culot.
    • Votre maudite flotte est mise en pièces… Et vous avez le toupet de continuer vos grimaces… À d’autres ! avec moi, ça ne prendra pas ! — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 351 de l’édition de 1921)
    • Cette dépravée, cette aventurière qui vient nous narguer et a le toupet de nous donner des leçons ! — (Ferdinand Déléris, Le Vazaha, l'étranger, page 161, 1995)
    • En face d'elle, qui ne demande rien à personne et s'impose sans barguigner ses horaires de smigarde, ses nuits de rab et ses veillées de grimaçant pathos, pour qui donc aurais-je le toupet de me prendre ? — (Jean-Claude Pirotte, La pluie à Rethel, Éditions Labor, 1991, page 15)
    • Hugues Capet, quel toupet ! — (Le Roi et l'oiseau)
  6. (Entomologie) Papillon de nuit d'Europe de la famille des noctuidés dont la tête est ornée d’une sorte de toupet.
     
    Un toupet.
    • La chenille du toupet se nourrit sur du houblon.

Dérivés modifier

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

Traductions modifier

Hyperonymes modifier

Voir aussi modifier

Prononciation modifier

  • Canada (Shawinigan) : écouter « toupet [tu.pɛ] »

Références modifier

Ancien français modifier

Nom commun modifier

toupet \Prononciation ?\ masculin

  1. Variante de topet.
    • Par le toupet l'a sesi, sel tret jus. — (La Prise d'Orenge, v. 120)
      Il l’a saisit par le toupet et l’a tiré à bas.
  2. Sommet.
    • En une cité qui siet sur le toupet d'une haulte montaigne. — (Chronique de St Denis, t. I, fe 6)
      La traduction en français de l’exemple manque. (Ajouter)

Références modifier