Français modifier

Étymologie modifier

Du latin trītūrāre.

Verbe modifier

triturer \tʁi.ty.ʁe\ transitif direct 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. (Didactique) Broyer ; réduire en parties très menues ou en poudre.
    • Les médecins prescrivaient leurs ordonnances en mauvais latin et y faisaient entrer par routine une multitude de drogues simples ou composées que l'apothicaire infusait, décoctait, triturait, pulvérisait et mélangeait de mille manières à l'aide de mille procédés minutieux. — (Gustave de Closmadeuc, « La Pharmacie à Vannes avant la Révolution », dans le Bulletin de la Société Polymathique du Morbihan, année 1861, Vannes : chez J.-M. Galles, 1862, page 21)
    • […] ; ces copeaux passent ensuite dans des broyeuses-mélangeuses, […], où ils sont triturés avec une matière colorante et avec un parfum; on agglomère ensuite la matière obtenue […] — (Marcel Hégelbacher, La Parfumerie et la Savonnerie., 1924, page 172)
    • Elle ne mangerait que des gâteaux ou de la viande coupée bien fin, mais, malgré qu’elle soit coupée bien fin, elle lui reste au gosier. Elle n’a plus de dents, elle ne peut pas mâcher, elle la triture. Il faudrait qu’elle ait le bon sens de la recracher quand elle en a pris le jus, mais elle veut quand même l’avaler. — (Jean Giono, Mort d’un personnage, 1949)
    • Véra sort entre trois doigts une pincée de tabac, elle la triture légèrement pour bien séparer les feuilles, et puis elle l’étale sur un petit tube de métal ouvert en deux et posé devant elle sur un papier… elle tasse bien le tabac dans chacune des deux moitiés du tube, et elle les referme l’une sur l’autre avec un petit claquement… — (Nathalie Sarraute, Enfance, Gallimard, 1983, collection Folio, page 151)
  2. (Sens figuré) (Péjoratif) Déformer.
    • Le 15 avril, comme on meurt toujours malgré les déclarations encourageantes du corps médical et de la presse, on triture les chiffres pour trouver des raisons d'espérer. — (Ange-Pierre Leca, Et le choléra s'abattit sur Paris - 1832, Albin Michel, 1982, page 101)
    • [Car] la traduction est une opération douloureuse qui s'apparente à la chirurgie (on coupe des phrases, on ampute des sens, on greffe des jeux de mots, on triture, on ligature [...]. — (Erik Orsenna, Deux étés, Fayard, 1997, page 29)
    • En cette période où les médias sociaux triturent l’orthographe des mots jusqu’à ne plus s’y retrouver, il est plus que temps de redonner à notre langue ses lettres de noblesse. — (Henri Marineau, C’est en écrivant qu’on apprend à écrire, Le Journal de Québec, 20 janvier 2022)
  3. Manipuler quelque chose en tous sens.
    • […] ; la gorge nouée, Adeline s'était mise à triturer un petit morceau de cuir qui dépassait d'un clou tapissier mal fixé au dossier du fauteuil fauve qu'elle regardait avec intensité pour détourner ses larmes. — (Laurie Pasquier, Les Rochers de Garchine, Editions Coop Breizh, 1997, chap. 1)
    • Mais Bogo avait encore quelque chose à dire et qui, visiblement, l’embarrassait. Il triturait les grands boutons plats en métal blanc qui ornaient sa livrée. — (Joseph Kessel, Le Lion, Gallimard, 1958)

Dérivés modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Références modifier