à couper au couteau

Français modifier

Étymologie modifier

 Composé de à, couper, au et couteau.

Locution adjectivale modifier

à couper au couteau \a ku.pe o ku.to\ invariable

  1. (Familier) (Sens figuré) Se dit de choses plus épaisses, plus consistantes qu’elles ne devraient l’être.
    • Dehors, il y a un brouillard à couper au couteau.
    • Pendant toute cette journée, remplie presque exclusivement d’un cérémonial faux à couper au couteau, Lucien fut plus froid encore et plus ironique qu’au régiment. — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
    • Quant au vin, nous devons avouer qu’il était du plus beau violet d’évêque qu’on puisse voir, épais à couper au couteau, et les carafes où il était renfermé ne lui donnaient aucune transparence. — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, Charpentier, 1859)
    • Le temps de faire son affaire et il revenait en courant dans des rafales déjà très épaisses, des taillis d’éclairs et des ombres à couper au couteau, quand il aperçut un homme qui s’abritait sous le hêtre. — (Jean Giono, Un roi sans divertissement, 1947)
    • Dans la Grèce du XIXe siècle et du début du XXe qui n’est pas encore laminée par le rouleau compresseur des médias et de la mondialisation, chaque personnage est caractérisé par son langage, représentatif de son origine sociale ou géographique. Prononciations régionales à couper au couteau, fautes de grammaire et joyeuses confusions de vocabulaire, puisées dans la tradition la plus usée ou jaillies dans l’inspiration du moment, sont des ressorts comiques dont le montreur joue avec une virtuosité d’autant plus ivre que le public réagit haut et fort. — (Karaghiozis, le théâtre d’ombres grec)
    • Le sosie d’Yves Montand mais avec un accent hollandais à couper au couteau. — (Roland Giraud, Chagrin de vie, Michel Lafon, page 29)
    • L’homme – un quinquagénaire épais, qui parlait l’anglais avec un accent suisse allemand à couper au couteau – lui jetait de temps en temps dans son rétroviseur des regards égrillards et complices qui correspondaient mal à l’idée d’une mort digne. — (Michel Houellebecq, La carte et le territoire, 2010, J’ai lu, page 358)

Traductions modifier

Prononciation modifier