Français modifier

Étymologie modifier

De l’ancien français estuble (« éteule »), issu du latin stupla, issu de stipula (« paille, chaume »).

Verbe modifier

étioler \e.tjɔ.le\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’étioler)

  1. Rendre une plante grêle et décolorée en la faisant pousser dans un endroit obscur et en la privant de soleil.
    • L’obscurité étiole les plantes.
  2. Faire blanchir à l’abri de l’air et du soleil pour rendre moins amer, en parlant de certains légumes.
    • Étioler des laitues, des chicorées.
  3. (Pronominal) En parlant d'une plante, perdre sa vigueur et sa couleur par manque de lumière et d'air.
    • Les plantes qui croissent dans une cave s’étiolent.
  4. (Pronominal) (Médecine) Devenir chétif et pâle parce qu'on vit dans un endroit où la lumière et l’air sont insuffisants.
    • Les médecins avaient condamné la marquise à rester couchée sur un divan, où elle s'étiolait au milieu des fleurs qui l'entouraient, en se fanant comme elle. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
    • — Autrefois, la noblesse provinciale, dit M. Mazure, menait la vie de nos gros fermiers d’aujourd’hui. Elle en devait avoir l’aspect.
      — Il est certain, dit le docteur Fornerol, que la race s’étiole.
      — (Anatole France, Le Mannequin d’osier, Calmann Lévy, 1897, réédition Bibliothèque de la Pléiade, 1987, page 952)
    • Il paraît que je m’étiolais...
      Vous vous étioliez ?
      — Oui... Le plein air m’était utile.
      — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 286)
    • En sus de ces escapades champêtres de plus en plus fréquentes, pour éviter qu'il s’étiolât, qu'il (« on ne sait jamais ») se tuberculosât dans l'air champignonneux du cagibi, on envoyait J, fort aise, se rechlorophyller pour des périodes longues à la campagne. — (Patrick Froissart, La Mise à nu : Fantaisies en sol mineur, Mon Petit Éditeur, page 43)
  5. (Pronominal) Perdre ses couleurs et sa vigueur.
    • Son teint s’étiole, contracte des teintes ou verdâtres ou terreuses, suivant le tempérament de l’individu. — (Honoré de Balzac, L’Interdiction, 1839)
    • un soleil mauvais teint s’étiole sur les chaises cannées. — (Jean Giraudoux, Provinciales, Grasset, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 38)
    • Elle n'avait pas vécu et travaillé avec la rébellion salvadorienne pour s'étioler, silencieuse, dans ce merdier puant. — (Gil Courtemanche, Un dimanche à la piscine à Kigali, 2000, réédition 2002 éditions Boréal, page 190)
  6. (Pronominal) (Sens figuré) Perdre de la vigueur, diminuer en volume.
    • Une intelligence qui s’étiole.
    • Un talent qui s’étiole.
    • Les mauvais désirs et les mauvaises pensées, quand il y en a, viennent du dehors; à peine en moi, elles languissent et s'étiolent: je suis un mauvais terrain pour le mal. — (Sartre, Les Mots, 1964, I)
    • La conversation s'étiolait. — (Jean-Paul Jody, La route de Gakona, Le Seuil, 2009, page 161)
    • Avec les services publics qui s'étiolent, les citoyens dépensent davantage pour les services de garde, les médicaments ou encore l'électricité. — (« Le remboursement de la dette publique au Québec doit-il être une priorité? » in Argument, vol. xx, n° 1, automne-hiver 2017-2018, page 72)

Dérivés modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Références modifier