ArabeModifier

ÉtymologieModifier

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Article défini Modifier

أَلْ (al) /ʔal/ écriture abrégée : ال

  1. Préfixe inséparable marquant la forme définie d'un mot, équivalent à un article défini ; le, la, les.

NotesModifier

Écriture du ل (l) préfixe
Cet article, dans sa forme actuelle, n'a en réalité qu'une seule lettre propre ل (l) et, par suite, doit se joindre dans l'écriture au mot qu'il détermine, car il est de règle absolue qu'un mot qui n'a jamais qu'une seule lettre ne doit jamais rester isolé. L'article défini est invariable, et précède toujours le nom qu'il détermine et auquel il se joint. Il est à peine besoin d'ajouter qu'un mot qui a l'article défini ne saurait en aucun cas avoir le tanwïn, dont la valeur lui est précisément opposée.
Le mot قَمَرٌ (qamarũ), « une lune », avec l'article défini devrait donner le groupe suivant : لْقَمَرٌ (lqamarũ) « la lune »; mais puisqu'un mot commençant par une consonne djezmée doit être précédé de l'alif d'union marquant la liaison avec le précédent ; on écrira donc et le mot se lira ainsi, ٱلقَمَرٌ (^lqamarũ) sans la moindre difficulté, s'il est dans l'intérieur d'une phrase :
طَلَعَ ٱلقَمَرٌ (Tala3a ^lqamarũ) «la lune s'est levée».
Or, s'il est fort rare, en arabe, qu'une phrase commence par un substantif, le cas peut néanmoins se présenter, et par ailleurs on peut avoir besoin de lire un mot isolément, dans des exemples grammaticaux. Pour pouvoir, dans ce cas, lire l'article, on a recours à un procédé en usage pour tous les mots qui se trouvent dans les mêmes conditions, à savoir de ne pouvoir se lire avec un mot qui précède et de commencer par une consonne djezmée. Ce procédé consiste à placer devant la consonne djezmée un hamza instable avec une voyelle. Quand l'article défini se trouvera en tête d'une phrase ou dans un mot isolé, on le fera donc précéder de أَ (a), la voyelle a du hamza étant réservée à l'article.
On conclura de ce qui précède que dans une écriture avec diacritiques, l'article ل (l) est généralement écrit ٱل (^l), et n'est qu'exceptionnellement أَلْ (al).
La forme rencontrée est en pratique الـ (el-).
Derrière une syllabe fermée
Il arrive souvent qu'un mot commençant par une syllabe fermée avec alif prosthétique ayant perdu l'attaque vocalique suit immédiatement une autre syllabe fermée. Dans ce cas, il y a apparition d'une voyelle brève de disjonction dans le groupe: c v c c > c v + c v c.
.min. el-.Kû.fa.ti. > .min l-.Kû.fa.ti. > .mi.na l.Kû.fa.ti., conduisant à مِنَ ٱلكُوفَةِ (mina ^lkûf@i), « de Coufa ».
Remarque : Sur le plan rythmique, le groupe مِنَ لـ (mina l-) constitue deux syllabes ouverte brève et fermée du type normal, au lieu de la syllabe longue مِنْ (min) d'un théorique مِنْ ٱلـ (min ^l-).
Assimilation sporadique d'un alif préfixe
On doit sporadiquement noter la disparition totale de I'alif prosthétique quand, dans le mot, il est précédé de l'article الـ (el-) :
إِمْرَأَةٌ (imra'@ũ) « une femme » donne المَرْأَةُ (elmar'@u) « la femme » (reflétant la forme régulière مَرْأَةٌ (mar'@ũ)) ;
أُنَاسٌ (unâsũ) «gens» donne النَّاسُ (elnâsu), « les gens ».
Remarque. On voit que cette disparition a conduit, dans le premier cas, à un bouleversement syllabique du mot, qui passe d'un schème atypique إِزْرَزَةٌ à une forme régulière de type زَرْزَةٌ. Dans le second, la disparition est d'autant plus anormale que l'attaque vocalique est radicale, à l'origine.
Orthographe
L'article se lie au mot qu'il détermine, mais celui-ci garde sa forme propre :
  • Lorsque le mot début par une hamza instable, comme إِبْرَةٌ (une aiguille), le alif supportant la hamza est conservé dans l'écriture ; et se liant au lam qui le précède il s'écrit alors lam-alif : الإِبْرَةُ, l'aiguille.
  • Dans les textes avec diacritiques, lorsque le l est assimilé par une lettre « solaire », celle-ci est marquée d'une shadda marquant l'assimilation.
  • Dans les textes avec diacritiques, lorsque le mot fait une liaison avec le précédent, supprimant le a initial, le alif support se transforme en alif waṣla (-ٱ-) pour marquer la disparition du a.
Indépendamment de sa prononciation (par l'effet de liaison et d'assimilation) l'article conserve toujours son squelette propre, la seule modification éventuelle étant celle du alif waṣla.
En théorie, l'écriture complète de l'article est généralement de la forme أَلْ (al) : le alif porte à la fois une hamza instable et la fatha de vocalisation en a, et le lam porte un soukoun marquant l'absence de voyelle sur cette consonne. En pratique, l'article est le plus souvent laissé sans aucun diacritique.
Grammaire
Le tanwin étant une marque d'indétermination, il disparaît dans les formes déterminées, c'est-à-dire préfixées par الـ (el-). Dans ces cas, la voyelle casuelle retrouve sa forme non dédoublée, ـُ (-u), ـِ (-i) et ـَ (-a).

PrononciationModifier

  • (Région à préciser) : écouter « أَلْ [al] »

La prononciation de cet article défini dépend de la lettre qui le suit et de ce qui précède.

  • En début de phrase, le a se fait entendre sur une hamza instable (c'est-à-dire une attaque vocale). L'ensemble est supprimé phonétiquement derrière un autre mot qui permet la liaison, seul le l se faisant éventuellement entendre (voir ci-dessous).
  • Devant les lettres dites « lunaires » « ء ب ج ح خ ع غ ف ق ك م ه و ي », le l se prononce,
  • mais devant les lettres dites « solaires » « ت ث د ذ ر ز س ش ص ض ط ظ ل ن », il est assimilé à la consonne suivante et ne se prononce pas.
    De د à ظ, dix de ces lettres solaires se suivent dans l'ordre alphabétique. Il est bien inutile d'énumérer les lettres lunaires qui ne modifient en rien la prononciation de l'article, ni du mot qui suit; on les trouvera aisément d'ailleurs si l'on connaît l'alphabet et les lettres solaires, dont la série est de beaucoup plus facile à retenir.

AnagrammesModifier

RéférencesModifier

  • Faruk Abu-Chacra, Arabic: An Essential Grammar, Routledge, 2007, page 31