Voir aussi : Άδωνις

Étymologie

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(Nom propre 1) Étymologie obscure :
  1. selon certains[1], de l’hébreu ancien אָדוֹן, adón (« maitre, seigneur ») (→ voir Adonaï). Mais rien dans le mythe ne le rapproche d’une quelconque maitrise : c’est le rejeton incestueux de Μύρρα, Mýrrha (« Myrrha »), il est associé au cycle des saisons (partageant son temps et son amour entre Περσεφόνη, Persephónē (« Perséphone »), déesse des Enfers, symbole de l’hiver, et Ἀφροδίτη, Aphrodítē (« Aphrodite »), déesse de l’amour, symbole du renouveau fertile du printemps) ;
  2. avec le sens de « plaisant », il relève peut-être de ἁδονά, hadoná variante de ἡδονή, hēdonḗ (« plaisir ») (→ voir suadeo sur la présence ou non de l’esprit rude, ‹ s- ›) ;
  3. avec le sens de « chantant, aède », il est peut-être à rapprocher de ἀδών, adṓn variante de ἀηδών, aēdṓn (« rossignol »), ἀδονίς, adonís variante de ἀηδονίς, aēdonís ; de ᾴδω, áidō, forme attique contracté de ἀείδω, aeídō (« chanter ») ;
  4. avec le sens de « aimant, amant », il est peut-être apparenté au latin avidus avec la même crase aued-ád- que ci-dessus, à ἐνηής, enēḗs (« aimable »).
(Nom propre 2) D’Adonis.

Nom propre 1

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Cas Singulier Pluriel Duel
Nominatif Ἄδωνις οἱ Ἀδώνιδες τὼ Ἀδώνιδε
Vocatif Ἄδωνις Ἀδώνιδες Ἀδώνιδε
Accusatif τὸν Ἀδώνιδα τοὺς Ἀδώνιδας τὼ Ἀδώνιδε
Génitif τοῦ Ἀδώνιδος τῶν Ἀδώνιδων τοῖν Ἀδώνιδοιν
Datif τῷ Ἀδώνιδι τοῖς Ἀδώνισι(ν) τοῖν Ἀδώνιδοιν
 
Adomis mourant, statue étrusque.

Ἄδωνις, Ádōnis masculin

  1. (Mythologie grecque) Adonis.
    • Ἔλεγε δ᾽ ὁ μὴ ὥρασι μὲν Δημόστρατος
      πλεῖν ἐς Σικελίαν, ἡ (Γυνή) δ᾽ ὀρχουμένη
      “Αἰαῖ Ἄδωνιν” φησίν, ὁ δὲ Δημόστρατος
      ἔλεγεν ὁπλίτας καταλέγειν Ζακυνθίων·
      ἡ δ᾽ ὑποπεπωκυῖ᾽ ἡ (Γυνή) ᾽πὶ τοῦ τέγους
      “Κόπτεσθ᾽ Ἄδωνιν” φησίν.
      — (Ἀριστοφάνους, Λυσιστράτη, 391-396 ; Aristophane, Lysistrata, traduction Georges-G. Toudouze, Tallandier, s.d.)
      Démostratos, cet orateur que le ciel confonde,
      proposait de faire voile vers la Sicile ; et sa femme
      criait en dansant : “Hélas ! hélas ! Adonis !”.
      Démostratos proposait de lever des hoplites à
      Zacynthe ; et sa femme, déjà ivre, criait sur le toit :
      “Pleurez Adonis !”.
    • Αἰάζω τὸν Ἄδωνιν· ἀπώλετο καλὸς Ἄδωνις.
      Ὤλετο καλὸς Ἄδωνις, ἐπαιάζουσιν Ἔρωτες.
      Μηκέτι πορφυρέοις ἐνὶ φάρεσι, Κύπρι, κάθευδε·
      Ἔγρεο δειλαία κυανοστόλε καὶ πλατάγησον
      Στάθεα, καὶ λέγε πᾶσιν, Ἀπώλετο καλὸς Ἄδωνις.
      — (Βίωνος τοῦ Σμυρναίου, Εἰδύλλιον αʹ, Ἐπιτάφιος Ἀδώνιδος, 1-5 ; Bion de Smyrne, Idylles de Biôn I, Épitaphe d’Adônis, traduction de Leconte de Lisle, Alphonse Lemerre, Paris, [1869])
      Je pleure Adônis. — Il est mort, le bel Adônis ; il est mort, le bel Adônis ! pleurent les Érôs.
      Ne dors plus, ô Kypris, sur des lits de pourpre. Debout, malheureuse ! Vêtue de noir, frappe ta poitrine et dis à tous : — Il est mort, le bel Adônis !
    • Ἀδωνίων γὰρ εἰς τὰς ἡμέρας ἐκείνας καθηκόντων, εἴδωλά τε πολλαχοῦ νεκροῖς ἐκκομιζομένοις ὅμοια προὔκειντο ταῖς γυναιξί, καὶ ταφὰς ἐμιμοῦντο κοπτόμεναι καὶ θρήνους ᾖδον. — (Πλουτάρχου, Ἀλκιβιάδης, 18, 5 ; Plutarque, Vie d’Alcibiade, traduction M.-P. Loicq-Berger)
      Les fêtes d'Adonis tombaient en effet ces jours-là, jours où les femmes, un peu partout, présentaient des simulacres figurant des morts conduits en terre, où elles imitaient, en se frappant la poitrine, des rites d'ensevelissement et où elles entonnaient des hymnes funèbres.
    • Εἰσὶ δ᾽ οἳ καὶ ἐπὶ κάλλει θαυμάζεσθαι ἐθέλουσιν, καὶ δεῖ Ἀδώνιδας αὐτοὺς καὶ Ὑακίνθους ἀκούειν, πήχεως ἐνίοτε τὴν ῥῖνα ἔχοντας. — (Λουκιανοῦ τοῦ Σαμοσατέως, Περὶ τῶν ἐπὶ μισθῷ συνόντων, 35 ; Lucien de Samosate, Sur les salariés, traduction Joseph Longton, 2008)
      Il en est d’autres qui veulent être admirés pour leur beauté et devront s’entendre dire qu’ils sont des Adonis ou des Hyacinthes, quand bien même ils se paieraient un tarin long d’une coudée.
    • Δίφιλος δ᾽ ἐν Θησεῖ τρεῖς ποτε κόρας Σαμίας φησὶν Ἀδωνίοισιν γριφεύειν παρὰ πότον. — (Ἀθηναίου τοῦ Nαυκρατίτους, Οἱ Δειπνοσοφισταί, livre X, 451b ; Athénée de Naucratis, Les Deipnosophistes, traduction Jean-Baptiste Lefebvre de Villebrune, Lamy, Paris, 1789)
      Diphile dit, dans son Thésée, que trois jeunes filles de Samos se proposèrent différents griphes en buvant, lors des fêtes d’Adonis.
    • Θαλλοῦ δὲ στέφανον ἔχων ὁ βασιλεὺς ἄρτι μὲν τῇ Ἀθηνᾷ τεθυκὼς ἐτύγχανεν ἐν αὐλῇ Ἀδώνιδος, ἡ δὲ αὐλὴ ἀνθέων ἐτεθήλει κήποις, οὓς Ἀδώνιδι Ἀσσύριοι ποιοῦνται ὑπὲρ ὀργίων ὁμωροφίους αὐτοὺς φυτεύοντες. — (Φιλοστράτου τοῦ Ἀθηναίου, Τὰ ἐς τὸν Τυανέα Ἀπολλώνιον, livre VII, 32 ; Philostrate d’Athènes, Vie d’Apollonius de Tyane, traduction A. Chassang, Didier, Paris, 1862)
      Domitien avait alors sur la tête une couronne formée d’une branche verte, parce qu’il venait de sacrifier à Minerve dans une cour du palais, consacrée au dieu Adonis, et toute remplie de verdure et de fleurs, selon une mode venue d’Assyrie d’avoir dans l’intérieur même des habitations des jardins pour la célébration des mystères d’Adonis.

Variantes

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Dérivés

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Dérivés dans d’autres langues

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Nom propre 2

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Cas Singulier
Nominatif Ἄδωνις
Vocatif   Ἀδώνι
Accusatif τὸν Ἀδώνιδα
Génitif τοῦ Ἀδώνιδος
Datif τῷ Ἀδώνιδι

Ἄδωνις, Ádōnis masculin singulier

  1. (Géographie) Adonis.
    • Εἶτα μετὰ ταύτην [τὴν Βύβλον] Ἄδωνις ποταμὸς καὶ ὄρος Κλῖμαξ καὶ Παλαίβυβλος. — (Στράβωνος Γεωγραφικών ΙϚʹ, 19 ; Strabon, Geographica, livre XVI, ch. 2, 19, traduction Amédée Tardieu)
      Passé Byblos, on rencontre successivement l’embouchure de l’Adonis, le mont Climax et Palaebyblos.
    • Ἔνι δὲ καὶ ἄλλο θωῦμα ἐν τῇ χώρῃ τῇ Βυβλίῃ. Ποταμὸς ἐκ τοῦ Λιβάνου τοῦ οὔρεος ἐς τὴν ἅλα ἐκδιδοῖ· οὔνομα τῷ ποταμῷ Ἄδωνις ἐπικέαται. Ὁ δὲ ποταμὸς ἑκάστου ἔτεος αἱμάσσεται καὶ τὴν χροιὴν ὀλέσας ἐσπίπτει ἐς τὴν θάλασσαν καὶ φοινίσσει τὸ πολλὸν τοῦ πελάγεος καὶ σημαίνει τοῖς Βυβλίοις τὰ πένθεα. Μυθέονται δὲ ὅτι ταύτῃσι τῇσι ἡμέρῃσιν ὁ Ἄδωνις ἀνὰ τὸν Λίβανον τιτρώσκεται, καὶ τὸ αἷμα ἐς τὸ ὕδωρ ἐρχόμενον ἀλλάσσει τὸν ποταμὸν καὶ τῷ ῥόῳ τὴν ἐπωνυμίην διδοῖ. — (Λουκιανοῦ τοῦ Σαμοσατέως, Περὶ τῆς Συρίης θεοῦ, 8 ; Lucien de Samosate, Sur la déesse syrienne, traduction Eugène Talbot, Hachette, Paris, 1912)
      On voit encore une autre merveille dans le territoire de cette ville : c’est un fleuve qui descend du mont Liban et va se jeter dans la mer. On lui a donné le nom d’Adonis. Chaque année, son eau se change en sang ; et, après avoir perdu sa couleur naturelle, il se répand dans la mer, dont il rougit une partie considérable, ce qui indique aux habitants de Byblos le moment de prendre le deuil. Or, on dit que, dans ces mêmes jours, Adonis est blessé sur le Liban, que son sang change la couleur de l’eau, et que de là vient le surnom du fleuve.

Prononciation

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Références

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