Annexe:Prononciation/picard
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Le picard est un ensemble de parlers rattachés à la langue d’oïl. Il n’existe aucune norme orthographique unifiée permettant de transcrire le picard. Les textes disponibles sont rédigés en suivant les choix personnels des auteurs mais c'est souvent dans une graphie directement inspirée de celle du français. À présent, l'écriture dite « Feller-Carton » est recommandée par l’Agence régionale de la langue picarde.
Principales caractéristiques du picard :
- Très nombreuses chutes de voyelles internes ou finales, parfois sporadiques et irrégulières. [ə] est particulièrement instable. Elles sont notées de façon aléatoire[1].
- fréquente intériorisation de consonnes initiales : arconnaîte (reconnaître), arprésinter (nord) ou érprésinter (sud) (représenter).
- fréquente absence de palatalisation de [k] et [ɡ] initiaux ou intervocaliques latin : catieau [katjo], cambe [kãp], kien [kjɛ̃] (en français château, jambe, chien). C'est ainsi qu’il faut généralement lire le digramme ch dans les écrits anciens. Ce trait est particulièrement accusé dans les parlers septentrionaux. Devant e et i il a cependant donné la palatale [ʃ], à la différence du français qui donne [s] : chinq contre cinq.
- tendance au dévoisement des consonnes sourdes en position finale absolue (cette variation est rendue de façon aléatoire dans la graphie) : voyache [vojaʃ], cambe [kãp] (en français voyage, jambe) ; de même [-bl] > [-p] : capable [kapap], terripe (terrible).
- fréquente palatalisation de [s] initial ou interne français : baloncher, cha (balancer, ça).
- Diphtongues originales : biau, tiête, boin (en français beau, tête, bon).
- En position finale notamment, le groupe correspondant au français -ent [ã] donne [ɛ̃] (diversement noté : ent, int, eint) ; de même -en [ã] intérieur français donne fréquemment [ɛ̃] (noté : en, in, ein).
- au niveau lexical, persistance de nombreux archaïsmes, avec parfois des évolutions propres.
- en picard traditionnel, l’article défini est ech, ch’ / chés au masculin et el, l' / chés au féminin ; dans l’actualité, il tend à être substitué par l’/el/les adaptés du français, notamment dans les parlers du Nord.
- oi français (parfois noté oè) est généralement prononcé [wɛ] (parfois [we]?) : arnitoile/arnitoèle [aʁnitwɛl]
- [œ̃] (de un) devient souvent [ɛ̃] (ein)
Notes
modifier- ↑ Certains auteurs maintiennent les voyelles disparues dans la graphie, d'autres notent par une apostrophe les voyelles intérieures amuïes, et par une apostrophe suivie d’une espace les finales.