Annexe:Prononciation/yupik central
Phonologie du dialecte bas Kuskokwim
modifierPrononciation API
modifierLettre Phone Lettre Phone Lettre Phone a [a] m [m] rr [χ] c [t͡ʃ] ḿ [m̥] s [z] e [ə] n [n] ss [s] g [ɣ] ń [n̥] t [t] gg [x] ng [ŋ] u [u] i [i] ńg [ŋ̊] v [v] k [k] p [p] vv [f] l [l] q [q] w [xʷ] ll [ɬ] r [ʁ] y [j]
- Les digrammes gg, ll, ng, ńg, rr, ss et vv sont considérés comme étant des consonnes à part entière.
- Il convient d’ajouter les combinaisons de lettres suivantes
Lettre Phone Lettre Phone Lettre Phone aa [aː] ii [iː] uu [uː] u͡g [ɣʷ] u͡r [χʷ] u͡rr [χʷ]
- Note : Le tirant suscrit ⁀ apparaissant dans quelques mots au dessus de ug, ur, urr, est le plus souvent omis, laissant une ambiguïté quant à la prononciation de ces mots si on ne les connait pas, du fait que, par exemple, ug se prononce [uɣ] tandis que u͡g se prononce [ɣʷ].
Accent tonique
modifier- Il s’agit tout d’abord de décompter les voyelles en partant du début du mot.
- A1 : Le principe général est que chaque voyelle de rang pair est accentuée hormis la dernière voyelle du mot.
- Ce décompte va très souvent être perturbé par des règles phonotactiques énoncées ci-après.
Syllabation
modifier- Toute syllabe comporte au minimum une voyelle.
- On ne peut avoir plus de deux consonnes consécutives ni plus de deux voyelles consécutives.
- Ne pas oublier que ng, gg, ll, rr, ss, vv ne comptent chacune que pour une consonne.
- Une apostrophe (’) après une consonne seule indique un doublement (gémination) de cette consonne.
Découpage
modifier- S1 : Si deux consonnes sont contiguës, la séparation syllabique se fait entre ces deux consonnes.
- S2 : Si une consonne seule est entre deux voyelles, la séparation syllabique se fait avant cette consonne.
- Si C = consonne et V = voyelle on a les types de syllabes suivants :
- V, VV, VC, VVC, CV, CVV, CVC, CVVC
- les syllabes de types V, CV sont dites ouvertes simples
- les syllabes de types VV, CVV sont dites ouvertes
- les syllabes de types VC, VVC, CVC, CVVC sont dites fermées
Règles phonotactiques
modifierOuverture :
- O1 : i et ii devant q, r ou rr se prononcent respectivement [ɪ] et [ɪː]
- O2 : u et uu devant q, r ou rr se prononcent respectivement [ʊ] et [ʊː]
Dévoisement :
- D1 : s en début de mot se prononce [s]
- D2 : r en fin de mot se prononce [χ]
- D3 : v devant ou après p, t, c, k, q se prononce [f]
- D4 : l devant ou après p, t, c, k, q se prononce [ɬ]
- D5 : s devant ou après p, t, c, k, q se prononce [s]
- D6 : g devant ou après p, t, c, k, q se prononce [x]
- D7 : r devant ou après p, t, c, k, q se prononce [χ]
- D8 : v après vv, ll, ss, gg, rr se prononce [f]
- D9 : l après vv, ll, ss, gg, rr se prononce [ɬ]
- D10 : s après vv, ll, ss, gg, rr se prononce [s]
- D11 : g après vv, ll, ss, gg, rr se prononce [x]
- D12 : r après vv, ll, ss, gg, rr se prononce [χ]
- D13 : m après p, t, c, k, q, vv, ll, ss, gg, rr se prononce [m̥]
- D14 : n après p, t, c, k, q, vv, ll, ss, gg, rr se prononce [n̥]
- D15 : ng après p, t, c, k, q, vv, ll, ss, gg, rr se prononce [ŋ̊]
Accent tonique :
- A2 : Si la première voyelle du mot est suivie de deux consonnes, elle devient accentuée et le décompte des voyelles reprend à la deuxième voyelle.
- A3 : Si la première voyelle de deux voyelles contiguës est accentuée, l’accent rétrograde à la voyelle précédente. Si, de plus, cette voyelle était précédée d’une seule consonne, celle-ci devient géminée (elle comptera pour deux consonnes du point de vue de la prononciation mais aussi du point de vue de la syllabation).
- A4 : Si une voyelle accentuée représentée par V est entourée de telle sorte que l’on ait le schéma suivant VCCVCV, l’accent rétrograde sur la voyelle précédente et le décompte des voyelles reprend à partir de cette voyelle devenue inaccentuée.
Allongement vocalique :
- Une fois les règles précédentes appliquées, on procède au découpage syllabique.
- S3 : Toute syllabe comprenant une voyelle accentuée, est accentuée.
- S4 : Toute voyelle, autre que e, qui se trouve dans une syllabe ouverte simple accentuée, est allongée : [a] devient [aː], [i] devient [iː] et [u] devient [uː] (de même pour [ɪ] et [ʊ]).
Gémination :
- S5 : Un e simple et accentué, (qui n’est pas éliminé car séparant 2 mêmes consonnes ou 2 consonnes similaires (c/t ou c/n)) entraine la gémination de la consonne qui le suit.
Exemples
modifier- On procède en commençant pas l’accent tonique, puis par la syllabation et enfin par les modifications phonétiques.
- cali, S2 ⟹ [t͡ʃa.li]
- caliuq, A1 ⟹ calˈiuq, A3 ⟹ cˈalliuq, S1 ⟹ cˈal.liuq, S3 ⟹ ˈcal.liuq ⟹ [ˈt͡ʃal.liuq], O2 ⟹ [ˈt͡ʃal.liʊq]
- paqnaksaqunaku, A1 ⟹ paqnˈaksaqˈunaku, A2 ⟹ pˈaqnaksˈaqunˈaku, ⟹ A4 ⟹ pˈaqnˈaksaqˈunaku, S1 & S2 ⟹ pˈaq.nˈak.sa.qˈu.na.ku, S3 ⟹ ˈpaq.ˈnak.sa.ˈqu.na.ku, S4 ⟹ ˈpaq.ˈnak.sa.ˈquː.na.ku, D14 & D5 ⟹ [ˈpaq.ˈn̥ak.sa.ˈquː.na.ku]
Références
modifier- Adapté de : Yup’ik Eskimo Grammar, Irene Reed, Isaito Miyaoka, Steven Jacobson, Paschal Afcan, Mickael Krauss, Alaska Native Language Center, University of Alaska, 1977, page 13