Il y a toujours un accent tonique quelque part à la fin des verbes, sur la fin du radical, ou sur la terminaison. Le radical est «tonique» si la terminaison est muette (c’est lui qui porte l’accent tonique), et le radical est «atone» si la terminaison a un accent tonique.

Les deux radicaux sont utilisés au présent pluriel, et sont aussi utilisés de manière régulière dans le reste de la conjugaison. On peut donc les retrouver facilement.

Le radical atone se retrouve par exemple de manière régulière:

  • Au présent : Nous tenons.
  • Au participe passé : tenant.
  • à l’imparfait: Je tenais.
  • Au subjonctif: que nous tenions.

Pour le retrouver, le plus sûr est de prendre le participe présent (ten-ant) et de retire le «ANT» final. Alternativement, prendre la première personne du pluriel (nous tenons) et de retire le «ONS» final.

Le radical tonique se retrouve également de manière régulière:

  • Au présent: Ils tiennent
  • Au subjonctif: que je tienne

Pour le retrouver, le plus sûr est de prendre le subjonctif présent (qu'il tienn-e) et de retire le «E» final. Alternativement, prendre la troisième personne du pluriel (ils tienn-ent) et de retire le «ENT» final.

Remarque: les radicaux toniques et atones s’écrivent souvent de la même manière.

Verbes du premier groupe modifier

Les verbes du premier groupe ont généralement une seule forme pour les radicaux toniques et atones: c’est l’infinitif auquel on a retiré la terminaison «ER».

Penser -> pensant, qu'il pense.

Mais des familles entières de verbes du premier groupe changent de radical entre les formes toniques et atones. Ce sont les suivants:

Verbes en -YER modifier

Nous essuy-ons / ils essui-ent.

On écrit « Y » ou « I », suivant la manière de prononcer le radical.

  • Devant une terminaison tonique, le « Y » se prononce comme toujours un son mouillé (c’est une semi-consonne), et pas comme un « I ». La forme atone garde toujours le « Y ».
  • Devant une terminaison muette, le « I » se prononce généralement comme une voyelle normale, et pas comme un « Y » (son mouillé).

C’est toujours le cas pour verbes en « oyer » et « uyer ».

Mais les verbes en « ayer » peuvent se prononcer d’une manière ou d’une autre (au choix), et ils s’écrivent suivant la prononciation choisie :

  • Nous pay-ons, ils pai-ent (se prononce comme « paix »)
  • Nous pay-ons, ils pay-ent (se prononce comme « paye »).

Verbes en -E.ER modifier

Certains verbes du premier groupe ont un radical qui se termine par un «E» muet ou par un «é» accent aigü, devant une consone simple. Par exemple les verbes semer, peler, altérer…

Quand ce type de radical doit être accentué, le «E» final prend un accent grave:

  • Nous sem-ons / ils sèm-ent.
  • Nous gel-ons / ils gèl-ent.
  • Nous gér-ons / ils gèr-ent.

Verbes en -eler et -eter modifier

Jusqu'en 1990, la règle différait selon les verbes : une partie de ces verbes prenaient un accent grave alors que d'autres redoublaient la consonne pour marquer la forme tonique. Dans l'idée de simplifier la conjugaison, l’Académie française a décidé dans ses rectifications orthographiques de 1990 de toujours mettre un accent grave. Ces rectifications restant néanmoins diversement appliquées, le redoublement de consonne demeure possible sans être obligatoire pour les verbes qui suivaient auparavant cette règle. Ce sont les verbes suivants :

  • jeter : nous jet-ons / ils jett-ent.
  • appeler : nous appel-ons / ils appell-ent.
    • de même: ils rappell-ent
  • ruisseler : nous ruissel-ons / ils ruissell-ent.
  • renouveler : nous renouvel-ons / ils renouvell-ent.

Si la règle des rectifications orthographiques de 1990 était appliquée, ces verbes se conjugueraient tous de façon identique. Cependant, l’usage ancien du doublement de la consonnes demeure le plus courant pour ces verbes.

Verbes du deuxième groupe modifier

Le radical du pluriel est le même pour les formes toniques et atones. C’est le participe présent auquel on a retiré la terminaison «ANT». Noter que ce radical se construit régulièrement à partir de l'infinitif, en intercalant le suffixe -ISS- :

  • Finir Finissant → Nous finissons, Ils finissent.

Noter que ce suffixe -ISS- fait qu'au deuxième groupe, les formes du subjonctif imparfait sont en fin de compte les mêmes que celles du subjonctif présent (il faut que je finiss-e / il fallait que je fini-sse) sauf à la troisième personne du singulier (il faut qu'il finiss-e / il fallait qu'il fini-^t).

Verbes du troisième groupe modifier

Les radicaux peuvent être différents, il faut voir au cas par cas. Ci-dessous, à titre d'exemple, les alternances atone / tonique pour les principaux verbes :

Aller all-ant qu'ils aill-ent
Battre batt-ant ils batt-ent
Boire buv-ant ils boi-vent
Conclure conclu-ant ils conclu-ent
Conduire conduis-ant ils conduis-ent
Courir cour-ant ils cour-ent
Couvrir couvr-ant ils couvr-ent
Croire croy-ant ils croi-ent
Cuire cuis-ant ils cuis-ent
Défendre défend-ant ils défend-ent
Devoir dev-ant ils doiv-ent
Dire dis-ant ils dis-ent
Dormir dorm-ant ils dorm-ent
Écrire écriv-ant ils écriv-ent
Faire fais-ant qu'ils fass-e
Falloir (il) fall-ait qu'il faill-e
Lire lis-ant ils lis-ent
Mentir ment-ant ils ment-ent
Mettre mett-ant ils mett-ent
Mordre mord-ant ils modr-ent
Naître naiss-ant ils naiss-ent
Offrir offr-ant ils offr-ent
Ouvrir ouvr-ant ils ouvr-ent
Paraître pasaiss-ant ils paraiss-ent
Partir part-ant ils part-ent
Perdre perd-ant ils perd-ent
Plaire plais-ant ils plais-ent
Pleuvoir il pleuv-ait qu’il pleuv-e
Pouvoir pouv-ant ils peuv-ent
Prendre pren-ant ils prenn-ent
Prévoir prévoy-ant ils prévoi-ent
Recevoir recev-ant ils reçoiv-ent
Rendre rend-ant ils rend-ent
Rire ri-ant ils ri-ent
Savoir sav-ant ils sav-ent
Sentir sent-ant ils sent-ent
Servir serv-ant ils serv-ent
Sortir sort-ant ils sort-ent
Souffrir souffr-ant ils souffr-ent
Sou-Rire …ri-ant ils …ri-ent
Suivre suiv-ant ils suiv-ent
Taire tais-ant ils tais-ent
Tendre tend-ant ils tend-ent
Tenir ten-ant ils tienn-ent
Valoir val-ant ils val-ent
Vendre vend-ant ils vend-ent
Venir ven-ant ils vienn-ent
Vivre viv-ant ils viv-ent
Voir voy-ant ils voi-ent
Vouloir voul-ant ils veul-ent