Discussion:autrice

Dernier commentaire : il y a 4 ans par Basbu dans le sujet Attestations historiques

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Attestations modifier

    • Et, sur ce point, fera l’Acteur fin aux ditz de sa prose et donnera lieu à la très prudente et saige actrixe bonne Memoire, sa coadjuteure, pour retourner au paracompliment de l’exploracion, […] — (Guillaume Leseur, Histoire de Gaston IV, comte de Foix : Chronique française inédite du xve siècle, tome II, 1477-1478, Henri Courteault, Paris - Renouard, 1896, page 274)
    • Après donc la malédiction du serpent, le doux et bon medecin faict et baille les emplastres et cauteres necessaires pour la guerison de la playe de nature humaine, preservation et conservation de santé, s’adressant à la femme, comme auctrice de peché et plus blessée. — (Guillaume Briçonnet à Marguerite de Valois-Angoulême, 31 août 1524, cité dans Guillaume Briçonnet et Marguerite d’Angoulême, Correspondance, tome II, années 1523-1524, Librairie Droz, Genève, 1975, page 251)
    • Sur quoy lesdits seigneur roy et dame m’ont escript, comme auctrice de paix, vouloir pourveoir et remedier, tant par les lettres à V. M. que à l’imperatrice, affin que mesdits seigneurs leurs enffans, pour austant qu’ilz ont encoires à demeurer en Espaigne, que ne sera longuement comme ilz esperent, soient bien traictez — (Marguerite d’Autriche, lettre du 11 octobre 1529, citée dans Edward Le Glay, Négociations diplomatiques entre la France et l’Autriche durant les trente premières années du XVIe siècle, tome 2, Paris, 1845, page 710)
    • Quelqu’vn vous dira telles Dames n’eſtre autrices des conſtitutions, qui ſouz leur nom ſont publiées, ains leur conseillers. — (Louis Le Caron, La Claire, ov De la prudence de droit, dialogue premier. Plus, La clarté amoureuſe, Guillaume Cavellat, Paris, 1554, page 17b)
      Quelqu’un vous dira telles dames n’être autrices des constitutions [lois], qui sous leur nom sont publiées, ains [mais] leur conseillers.
    • Mais s’il y a là haut encore
      Quelque deité qu’on adore,
      S’il y a des Dieux ayans ſoin
      D’aßiſter les bons au beſoin,
      Ils permettront que la malice
      Contre ta vertu rebouchant,
      Recherra deſſus ſon authrice,
      Bourreau de ſon crime meſchant.
      — (Robert Garnier, Les tragedies de Robert Garnier. Hippolyte, De Raphaël du petit Val, Rouen, 1605 (1re édition 1573), page 286)
      Mais s’il y a là-haut encore
      Quelque déité qu’on adore,
      S’il y a des Dieux ayant soin
      D’assister les bons au besoin,
      Ils permettront que la malice
      Contre ta vertu rebouchant [s’émoussant],
      Recherra [retombera] dessus son autrice,
      Bourreau de son crime méchant.
    • […] j’ay recouvert quelques petites œuvres poëtiques, comme Hymnes, Odes, Sonnets et autres rythmes, par le moyen de mes amis et de la mesme damoiselle auctrice du précédant Discours, qui toutes-fois ne sçait rien moins que ses œuvres soyent mises en lumière […] — (Marie de Romieu, Œuvres poétiques de Marie de Romieu, Librairie des bibliophiles, Paris, 1978 (1re édition 1581), page 33)
      […] j’ai recouvert quelques petites œuvres poétiques, comme hymnes, odes, sonnets et autres rythmes, par le moyen de mes amis et de la même damoiselle autrice du précédent discours, qui toutefois ne sait rien moins que ses œuvres soient mises en lumière […]
    • Car tous les maux d’Etolie, la calamité des Calidoniens, l’occiſion de tant de gens, voire la mort de Meleager : ils diſent que tout cela vient de Diane, qui en fut l’autrice, s’eſtant fachee de ce qu’Oené ne l’auoit point inuitee en ſon ſacrifice : tant profondement s’eſtoit en ſon eſprit engrauee la faute commiſe en ceſte feſte. — (Lucien de Samosate, traduit par Filbert Bretin, Les œuures de Lucian de Samoſate, philoſophe excellent, non moins vtiles que plaiſantes, Abel L’Angelier, Paris, 1583, page 136)
      Car tous les maux d’Étolie, la calamité des Calédoniens, l’occision de tant de gens, voire la mort de Méléagre : ils disent que tout cela vient de Diane, qui en fut l’autrice, s’étant fâchée de ce qu’Œnoé ne l’avait point invitée en son sacrifice : tant profondément s’était en son esprit engravée la faute commise en cette fête.
    • et toy, main autrice de mon mal, quel loyer merite-tu, car sans toy il n’eut receu si cruelle sentence que celle que tu as escrite — (Vérité Habanc, Nouvelles histoires tant tragiques que comiques, Librairie Droz, Genève, 1989 (1re édition 1585), page 266)
    • Lettres-patentes en parchemin, escrites en langage gascon, de Magdeleine, fille du roy Charles VIIe de France et sœur du roy Louis XIe, vefve du prince de Viane, et mère, autrice et gouvernante de François-Phœbus, roy de Navarre, duc de Nemours — (Preuves produites en 1606 pour l’ordre du Saint-Esprit par Bernard de Béon du Massés, citées dans Gabriel O’Gilvy, Nobiliaire de Guienne et de Gascogne : revue des familles d’ancienne chevalerie ou anoblies de ces provinces, antérieures à 1789, avec leurs généalogies et leurs armes, tome 3, Dumoulin, Paris, 1860, page 317)
    • On l’a fort accuſé du maſſacre de Paris, ce ſont lettres cloiſes, pour quant à cela, car alors j’eſtois à noſtre embarquement de Broüage, mais j’ay bien ouy dire qu’elle n’en fut la premiere autrice. — (Brantôme, Memoires de Meſſire Pierre du Bourdeille, Seigneur de Brantome, contenant Les Vies des Dames Illuſtres de France de ſon temps, Jean Sambix le jeune, Leyde, 1699, page 65)
      On l’a fort accusé du massacre de Paris, ce sont lettres closes, pour quant à cela, car alors j’étais à notre embarquement de Brouage, mais j’ai bien ouï dire qu’elle n’en fut la première autrice.
    • […] ceſte ſentence de Tertullian : De ces diſciplines & autres ſemblables, ſi vous en demandez Loy des Eſcritures, vous n’en trouuerez aucune, la Tradition vous ſera alleguée pour autrice, la couſtume pour confirmatrice, & la Foy pour obſeruatrice ? — (Jacques Davy du Perron, Réplique à la response du sérénissime roy de la Grand’ Bretagne, Antoine Estienne, Paris, 1620, page 847)
      […] cette sentence de Tertullien : De ces disciplines et autres semblables, si vous en demandez loi des Écritures, vous n’en trouverez aucune, la tradition vous sera alléguée pour autrice, la coutume pour confirmatrice, et la foi pour observatrice ?
    • Nous confeſſons toutes, que vous eſtes noſtre loy, noſtre regle, voire l’autrice & l’ame d’icelle, la loy viue & animee […] — (Nicolas Pasquier, Les Lettres de Nicolas Pasquier, fils d’Eſtienne, contenant diuers diſcours des affaires arriuées en France, ſoubs les Regnes de Henry le Grand & Louys XIII. Auec la reſponce aux Recherches des Recherches, Rolet Boutonné, Paris, 1623, page 121)
      Nous confessons toutes, que vous êtes notre loi, notre règle, voire l’autrice et l’âme d’icelle, la loi vive et animée
    • en une femme il me semble qu’il n’y a rien de si dégoustant que de s’ériger en escrivaine et entretenir pour cela seulement commerce avec les beaux esprits. […] tout ce que vous dites sur ce sujet la et sur les femmes autrices est admirable. — (Lettre à Jean-Louis Guez de Balzac, 1639, citée dans Jean Chapelain, Lettres de Jean Chapelain, Imprimerie nationale, Paris, 1880, page 504-505)
    • Au Carouzel de nôtre Roy
      La jeune Autrice de Torquate
      Piéce charmante et délicate
      A fait, en ſtile net & fin,
      Vn Carouzel pour le Daufin
      — (Jean Loret, La Muse historique du 27 mai 1662, 1665, page 78)
      Au carrousel de notre roi
      La jeune autrice de Torquate
      Pièce charmante et délicate
      A fait, en style net et fin,
      Un carrousel pour le dauphin
    • Corrigez le mot dont vous uſez.
      En fait de bel Eſprit vous parlez en Novice.
      Un Homme eſt un Autheur, une Femme eſt Autrice.
      Appelez-donc Madame Autrice, & non Autheur,
      Et parlons d’autre choſe.
      — (Gaspard Abeille, Crispin bel esprit, Paris, 1696 (1re édition 1681), page 56)
      Corrigez le mot dont vous usez.
      En fait de bel esprit vous parlez en novice.
      Un homme est un auteur, une femme est autrice.
      Appelez-donc Madame autrice, et non auteur,
      Et parlons d’autre chose.
    • Il faut dire, cette femme eſt Poëte, eſt Philoſophe, eſt Medecin, eſt Auteur, eſt Peintre ; & non Poëteſſe, Philoſopheſſe, Medecine, Autrice, Peintreſſe, &c. On doit en cela déferer à l’usage qui donne la terminaiſon feminine à certains mots pour le genre féminin, & qui ne la donne pas à d’autres. Ainſi on dit bien qu’une femme a eſté Conſeillere d’une telle action, mais non pas Jugeſſe d’un tel procés ; qu’elle a eſté mon Avocate, mais non pas qu’elle a eſté mon Oratrice. On dit bien la Galere Capitaineſſe, mais on n’appelle pas une femme Capitaineſſe, quoy qu’elle ſoit femme d’un Capitaine ou qu’elle conduiſe des Troupes. — (Nicolas Andry de Boisregard, Reflexions ſur l’uſage préſent de la Langue Françoiſe ou Remarques Nouvelles & Critiques touchant la politeſſe du Langage, Laurent d'Houry, 1692 (1re édition 1689), page 163-164)
      Il faut dire, cette femme est poète, est philosophe, est médecin, est auteur, est peintre ; et non poétesse, philosophesse, médecine, autrice, peintresse, etc. On doit en cela déférer à l’usage qui donne la terminaison féminine à certains mots pour le genre féminin, et qui ne la donne pas à d’autres. Ainsi on dit bien qu’une femme a été conseillère d’une telle action, mais non pas jugesse d’un tel procès ; qu’elle a été mon avocate, mais non pas qu’elle a été mon oratrice. On dit bien la galère capitainesse, mais on n’appelle pas une femme capitainesse, quoi qu’elle soit femme d’un capitaine ou qu’elle conduise des troupes.
    • AUTRICE. ſ. f. Mot que l’uſage n’admet pas, pour ſignifier celle qui a compoſé un ouvrage d’eſprit. J’avois déjà lu plus d’une fois, Mademoiſelle, la lettre ſur les bons mots, inſérée dans le Mercure du mois d’Avril dernier, lorſque Madame la Marquiſe de la S. ** me dit que vous en êtes l’autrice. Mercur. Juin 1726. Il falloit dire l’auteur, ſuivant le bon uſage & la déciſion de l’Académie Françoiſe. — (« autrice », dans [Jésuites de] Trévoux, Dictionnaire universel françois et latin, 1704–1771 → consulter cet ouvrage)
      AUTRICE. s. f. Mot que l’usage n’admet pas, pour signifier celle qui a composé un ouvrage d’esprit. J’avais déjà lu plus d’une fois, Mademoiselle, la lettre sur les bons mots, insérée dans le Mercure du mois d’avril dernier, lorsque Madame la Marquise de la S. ** me dit que vous en êtes l’autrice. Mercur. Juin 1726. Il fallait dire l’auteur, suivant le bon usage et la décision de l’Académie française.
    • A Amſterdam ; & ſe trouve à Paris, chez la veuve Ducheſne, Librareſſe, rue Saint-Jacques […]. Permettez-moi de vous dire, Madame la Comteſſe, que j’aurois voulu que Madame Delaiſſe eût mis chez l’Autrice, comme j’ai mis Librareſſe. Ces qualifications ne ſont pas approuvées, il eſt vrai, par l’Académie Françaiſe, mais elles n’en ſont pas moins bonnes & ſignificatives ; d’ailleurs l’uſage les autoriſe : car nous diſons tous les jours à Paris, une Notareſſe, une Commiſſareſſe, une Librareſſe, &c. — (Alexandre-Jacques du Coudray, Correspondances dramatiques, 1er juin 1777, page 257)
      À Amsterdam ; et se trouve à Paris, chez la veuve Duchesne, libraresse, rue Saint-Jacques […]. Permettez-moi de vous dire, Madame la Comtesse, que j’aurais voulu que Madame Delaisse eût mis chez l’autrice, comme j’ai mis libraresse. Ces qualifications ne sont pas approuvées, il est vrai, par l’Académie française, mais elles n’en sont pas moins bonnes et significatives ; d’ailleurs l’usage les autorise : car nous disons tous les jours à Paris, une notaresse, une commissaresse, une libraresse, etc.
    • […] il ſuffirait de me dire : – Elle eſt autrice : elle a fait tel & tel Ouvrage, pour m’inſpirer à ſon égard un dégoût ſi complet, qu’il irait juſqu’aux nauzées. — Pourquoi cela, me direz-vous ? — Ah ! levoici, ma belle. Une femme autrice, ſort des bornes de la modeſtie preſcrite à ſon ſexe. La première femme auteur eſt, je crois, Safo : elle écrivit en vers, comme quelques unes de nos belles d’aujourd’hui. Je leur demande, ſi elles ſouhaitent qu’on leur attribuent les mœurs de cette Lesbienne ? — (Nicolas Edme Restif de La Bretonne, La paysane pervertie, ou Les dangers de la ville, Veuve Duchesne, 1786, page 89)
      […] il suffirait de me dire : – Elle est autrice : elle a fait tel et tel ouvrage, pour m’inspirer à son égard un dégoût si complet, qu’il irait jusqu’aux nausées. — Pourquoi cela, me direz-vous ? — Ah ! le voici, ma belle. Une femme autrice sort des bornes de la modestie prescrite à son sexe. La première femme auteur est, je crois, Safo : elle écrivit en vers, comme quelques-unes de nos belles d’aujourd’hui. Je leur demande, si elles souhaitent qu’on leur attribuent les mœurs de cette Lesbienne ?
    • Vu lesdits contredits et solutions, de même que les mémoires ensuivis, que les parties ont respectivement fournis, d’où résulte que la difficulté mue entre les parties, vient de savoir, si le comptable est fondé à soutenir la validité de l’employ de trois rentes, les deux premieres de cent septante-cinq livres, et l’autre de deux cens trente-trois livres, six escalins, huit gros, qu’il a fait des deniers provenus de la recette des biens de l’autrice du contre-disant ; d’ailleurs si nombre d’articles de validations dudit compte doivent être alloués sur la parole et assertion de bonne foi du comptable, le contre-disant soutenant le contraire et que la constitution desdites trois rentes est faite sans sûreté ni hypothèque légale, que les autres articles en question ne sont nullement prouvés et doivent être rayés ; — (Recueil de toutes les sentences, rendues au définitif, par le Tribunal civil du Département de l’Escaut, depuis son installation, J. F. Vander Schueren, Gand, 1796, page 209)
    • Minette-Saintlegér, autrice de differens Ouvrages, et fille d’un Medecin. On ſaít que je la recherchaí pour me depiquer de Sara, qu’elle appelait Traîtreſſe. Hâ ! Minette ! vous fesiez patte-de-velours plüs perfidement encore ! — (Nicolas Edme Restif de La Bretonne, Monsieur Nicolas, ou Le Cœur-humain dévoilé, tome 7, partie 13, Paris, 1797, page 3842)
      Minette Saint-Léger, autrice de différents ouvrages, et fille d’un médecin. On sait que je la recherchai pour me dépiquer de Sara, qu’elle appelait traîtresse. Ha ! Minette ! vous faisiez patte de velours plus perfidement encore !
    • Si l’on ne dit pas une femme Autrice, c’est qu’une femme qui fait un livre est une femme extraordinaire ; mais il est dans l’ordre qu’une femme aime les spectacles, la poésie, etc. comme il est dans l’ordre qu’elle soit Spectatrice. — (M. Hilscher, cité dans Louis-Sébastien Mercier, Néologie, ou vocabulaire des mots nouveaux, à renouveler, ou pris dans des acceptions nouvelles, tome 1, Moussard, Maradan, Paris, 1801, page 26)
    • Une jolie femme, quand elle a appris deux mots d’anglais, fait une traductionnette, et la voilà bien et duement autrice dans la société. — (Louis-Sébastien Mercier, Néologie, ou vocabulaire des mots nouveaux, à renouveler, ou pris dans des acceptions nouvelles, tome 2, Moussard, Maradan, Paris, 1801, page 293)
    • Voilà encore un mot, qui, malgré sa haute utilité, a bien de la peine à obtenir son laissez-passer, et pourtant il a bien des partisans.
      « Jean-Jacques Rousseau et bien d’autres écrivains ont, par un néologisme utile, dit au féminin :
      amatrice ; cependant on doit dire une femme amateur, comme on dit, une femme auteur. »
      (Landais,
      Dictionnaire, au mot amateur)
      Il est assez difficile de concilier ces deux idées de M. Landais :
      par un néologisme utile ; et cependant on doit dire une femme amateur, comme on dit, une femme auteur, surtout après avoir réflexionné ainsi : « Nous n’avons trouvé nulle part déclamatrice ; pourquoi ne l’emploierait-on pas au féminin si l’on avait besoin du féminin ? (Dictionnaire, au mot déclamateur.) Nous croyons qu’on doit dire, pour être raisonnable, amatrice et autrice, en parlant d’une femme. Ceux qui disent amateur et auteur ressemblent aux gens qui se laissent avoir faim, ou se contentent de trop peu, auprès d’un arbre couvert de fruits, auxquels ils ne touchent pas par crainte ou par paresse. Les mots sont à nous, et s’ils ressemblent parfois au fruit défendu, rions de la défense, rendons notre pensée. Jamais amateur et auteur ne signifieront amatrice et autrice, pas plus qu’homme, femme, et cheval, jument.
      « Plusieurs auteurs disent
      amatrice au féminin . » (Wailly)
      « Plusieurs écrivains distingués ne craignent pas d’employer
      amatrice au féminin. Il me semble qu’ils sont d’accord avec la raison : l’analogie semble aussi réclamer ce néologisme utile. On dit bien : spectatrice, actrice, etc., pourquoi ne dirait-on pas amatrice. » (Charles Martin.)
      « L’hôtesse qui nous reçut était une grosse réjouie, grande babillarde, grande
      amatrice de la gazette de Berne. « (voyage sentimental.)
      — (Napoléon Caillot, Grammaire générale, philosophique et critique de la langue française, volume I, Paris, 1838, page 285)
    • Par exemple, avez-vous quelquefois réfléchi à certains mots irréguliers de notre langue qui ne prennent pas le féminin, comme les autres mots de la même famille, tels que : poëte, auteur, écrivain, peintre, sculpteur, architecte, compositeur, littérateur, etc. ? Pourquoi ne dit-on pas : peintresse, architectesse, poëtesse, comme on dit : prophétesse ou prêtresse ; ni sculptrice ou autrice, comme on dit : actrice ou lectrice ; ni littérateuse ou compositeuse, comme on dit : chanteuse ou danseuse ; ni écrivaine, comme on dit : souveraine ? Pourquoi, dans ces cas-là, faut-il avoir recours à la périphrase : une femme auteur, une femme peintre, une femme compositeur, et ainsi de suite ? — (Émile Deschamps, « Mémoire sur les femmes littéraires », dans L’investigateur : journal de la Société de l’Institut historique, 1847, vol. 7, 2e série, page 121 [texte intégral])
    • Vous leur permettez, messieurs les académiciens, d’être bonnes lectrices, vous trouvez également bon qu’elles soient habiles accompagnatrices, et si pour bien des choses vous entriez en lice avec elles vous convenez que dans le nombre vous pourriez rencontrer de dangereuses compétitrices ; pourquoi donc ne leur laissez-vous pas la liberté d’être compositrices ? Et de quel droit vous étonneriez-vous qu’elles fussent autrices excellentes, de même que plusieurs sont actrices sublimes ? — (Adrien de La Fage, « Supplément aux deux articles Des femmes-compositeurs », dans Revue et gazette musicale de Paris, 3 octobre 1847, page 324 [texte intégral])
    • Il y eut alors même une souffleuse ; c'était Mlle de Longchamps, autrice d’une petite pièce, Titapapouf. — (Eugène Despois, Le théâtre français sous Louis XIV, Librairie Hachette, 1874, page 151)
    • Il y a des mots identiques à ceux pour lesquels Mme Gagneur réclame, qui ont déjà leur féminin : receveur, receveuse, acteur, actrice. Il y en a d’autres qui, quoique non encore classés, ont en quelque sorte droit de cité : docteur, doctoresse. Mais il y en a d’autres qui seraient horribles : auteur, autrice ou auteuse ; cela déchire absolument les oreilles. — (« Masculin et féminin », dans Le Matin, 26 juillet 1891, page 1 [texte intégral])
    • Or, voyez : moi-même, en commençant, je n’ai pas pu m’empêcher d’écrire romancière ; on dit couramment doctoresse ; avant peu, j’en suis sûr, des gens diront et écriront autrice ou auteuse, oratrice ou orateuse, sculptrice ou sculpteuse, sans se croire pour cela plus révolutionnaires qu’avec actrice ou acteuse (encore que ce dernier terme, si je ne me trompe, soit d’invention récente, et fleure jusqu’ici un authentique mépris, tendant a distinguer de la véritable artiste la petite femme de théâtre, la cocotte de coulisses qui regarde les planches comme un trottoir particulier, privilégié). — (Léopold Lacour, « Féminisons », dans Gil Blas, 9 aout 1891, page 1 [texte intégral])
    • Quant à l’autre réformatrice, j’ai hâte d’assurer qu’elle n’a rien de pareil à se reprocher, et que son passé orthographique paraît avoir été parfaitement irréprochable; sa lettre au journal le Matin n’est pas le fruit d’une faute, mais la judicieuse expression de la souffrance des femmes de lettres, à qui l’Académie refuse obstinément le droit de s’intituler soit écrivaines, soit auteuses, autrices ou pour le moins autoresses, de même qu’elle interdit le titre de professeuses, d’amateuses (pour ne pas dire plus mal), de médecines, de cheffesses, de consœurs, et que la galanterie la plus élémentaire s’oppose à ce que, pour parler d’une dame laborieuse, on dise qu’elle travaille comme la femelle d’un bœuf. — (Étienne Grosclaude, « La langue ravigotée », dans Gil Blas, 15 aout 1891, page 1 [texte intégral])
    • Un journal discourait naguère sur authoresse, et, le proscrivant avec raison, le voulait exprimer par auteur. Pourquoi cette réserve, cette peur d’user des forces linguistiques ? Nous avons fait actrice, cantatrice, bienfaitrice, et nous reculons devant autrice […] Autant avouer que nous ne savons plus nous servir de notre langue — (Remy de Gourmont, Esthétique de la langue française, Mercure de France, Paris, 1899, page 37)
    • Ne lit-on pas peintresse et peintrice, oratrice, autrice (qui est plutôt un archaïsme qu’un néologisme), doctoresse, rédactrice (cette forme se trouve dans Littré), la secrétaire, la sociétaire (non pas seulement dans le sens de sociétaire de la Comédie Française), la candidate ; électrice, avocate (ces deux mots dans une autre acception que celle qui est donnée par l’Académie et Littré). — (Joseph Lebierre, Le mouvement réformiste des 35 dernières années et l’état actuel de la langue française, Teubner, Leipzig & Berlin, 1902, page 29)
    • Saura-t-on jamais pourquoi on recule devant autrice, et adopte actrice, bienfaitrice, même oratrice ? — (Kristoffer Nyrop, Grammaire historique de la langue française, volume 2, 1903, page 291)
    • Et si cet amour conjugal, sans cocaïne et metteurs en scène, disons le mot, chrétien, se complique de beaux enfants, l’autrice aura contre elle non seulement les Babylons et leurs libraires, mais encore les Instituts et le Sénat réunis dont la puissance de natalité n’atteint point par membre zéro moins trois. — (Francis Jammes, « Les Heures du foyer », dans Le Figaro, 12 juin 1926 [texte intégral])
    • Ce substantif néolithe, proposé par l’autrice, mériterait de trouver place dans le vocabulaire. — (Salomon Reinach, « Madeleine Colani », dans Revue archéologique, 1er juillet 1932 [texte intégral])
    • Exemple de vocable de la liste précédente employé par une autrice contemporaine : […] — (Jacques Damourette, « Le lexique du Dictionnaire de l’Académie française (Huitième édition) », dans Le Français moderne, no 1, 1935, page 71 [texte intégral])
    • Parce que le mot sonne clair, affirme sa féminité, s’appuie sur l’histoire et la proximité d’actrice, les Livres du Soir diront, dorénavant, autrice. — (Jean-Claude Vantroyen, « Auteur, auteure ou autrice ? « Le Soir » choisit autrice », dans Le Soir, 5 janvier 2019 [texte intégral])
    • Pour les noms d’activité, par exemple, personne ne bouge si ce n’est pas valorisé : youtubeur, youtubeuse ne font pas débat. Par contre, bâtonnière, procureuse, écrivaine, autrice… Là, c’est insupportable. — (Éliane Viennot, « “De nombreuses alternatives existent pour éviter un langage sexiste” », dans Alternatives économiques, 31 janvier 2019 [texte intégral])
    • Du côté de l’Union des écrivaines et des écrivains québécois, qui compte 58 % de femmes parmi ses 1631 membres, on nous dit que le mot n’a pas encore fait l’objet de débats, mais que les deux, tant « auteure » qu’« autrice », sont également employés. — (Silvia Galipeau, « Autrices et fières de l’être », dans La Presse, 26 février 2019 [texte intégral])
    • Deuxièmement, si les inconditionnels d’« autrice » sont logiques avec eux-mêmes, ils doivent également s’attaquer à tous les autres féminins illogiques. Or, j’aimerais bien voir s’ils sont tout aussi prêts à dire « une assureuse », « une défenseuse », « une entrepreneuse », « une gouverneuse », « une metteuse en scène », « une procureuse », « une réviseuse », « une superviseuse », « une vainqueuse ». Parce qu’en français, lorsqu’un nom est dérivé d’un verbe, c’est la terminaison en « euse » et non en « eure » qui est logique. Préférer « assureure » ou « réviseure », c’est se ranger du même côté que ceux qui préfèrent « auteure ». — (« Un instant, les autrices ! », dans Le Soleil, 6 mai 2019 [texte intégral])

TLFi modifier

Le TLFi précise bien que autrice est une résurgence de l'ancienne langue. Il apparaît donc que Aelmvn a raison. --Pjacquot 6 mai 2011 à 10:04 (UTC)Répondre

[1] Ce dictionnaire du XVIIe mentionne bien ce terme. --Moyogo/ (discuter) 6 mai 2011 à 10:21 (UTC)Répondre
Aurore Evain, « Histoire d’autrice, de l’époque latine à nos jours », in A.-M. Houdebine (dir.), Femmes et langues, n° spécial de Sêméion. Travaux de sémiologie, février 2008, p. 53-62. http://www.siefar.org/docsiefar/file/Histoire%20d%27autrice%20-%20A_%20Evain.pdf ; JLM (discussion) 14 octobre 2012 à 08:25 (UTC)Répondre

Attestations historiques modifier

Il faudra ranger les attestations historiques sous chacune des définitions correspondantes.--Pixeltoo (discussion) 14 mars 2020 à 20:23 (UTC)Répondre

Comme c’est actuellement me choque pas. Otourly (discussion) 15 mars 2020 à 07:59 (UTC)Répondre
Idem. --Basbu (discussion) 16 mars 2020 à 19:20 (UTC)Répondre
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