Français modifier

Étymologie modifier

Ca 1100 Durendal[1]. Nom (inexpliqué) de l'épée de Roland[2][3].
Tout au plus peut-on conjecturer que ce mot renferme le radical dur, durer, et signifie « épée solide, résistante, durable ». Attesté sous la forme durindarda au portail de la cathédrale de Vérone, laquelle est du IXe ou Xe siècle, ce qui exclut une origine arabe, bien qu’on lise dans les Quatre fils Aymon, V. 851, édition de Bekker, Durendal comme nom d’un émir.
L’étymologie de Philippe Mouskes vient directement de la Chronique du faux Turpin, de Vita Caroli magni et Rolandi, chapitre XXIII, page 66, de l’édition Ciampi, Florence, 1822 :
Duranda interpretantur durum ictum cum ea dans
quae frangi nullo modo poterat
prius deficiat brachium quam spata.

Attestations historiques modifier

  • (XIIe siècle) Je ferrai [frapperai] tant de durandart m’espée. — (Garin, dans DU CANGE, durissimus)
  • [Il] Tint Durandars, dont li brans fu lettrés. — (Roman de Roncevaux, ib.)
  • (XIIIe siècle) Si tenoit encores Durendal l’espée, si vaut autant à dire comme donne grand cop ou fier durement Sarrazins. — (Du Cange, ib.)
  • Durandal ot [eut] à non li brans [épée], C’est à dire durs cos [coups] donans. — (Philippe Mouskes, Chronique rimée V. 8002, tome I, page 317)
  • (XVIe siècle) Vien, Attropos, et me couppe la teste De Durandal ou Joyeuse ou Clarence, Ou de Courtain ou Flamberge qu’est preste ; Ainsi auray de mes maulx alegeance. — (Chasse et depart d’amour, page 242, cité dans Glossaire français)

Nom propre modifier

Durandal \dy.ʁɑ̃.dal\ féminin

  1. Nom de l’épée de Roland, et, par extension, toute épée de chevalier.
    • Le chevalier jurait par sa Durandal et son aquilain, sa fidèle épée et son coursier rapide. — (Chateaubriand, Le génie du christianisme, ou Les beautés de la religion chrétienne, IV, V, 4)
    • Des souvenirs exaltants se pressaient dans leurs mémoires, Roland sonnant l’olifant et brisant ensuite sa fidèle épée Durandal sur un roc de granit rouge à texture cristalline, mon oncle Henri affirmant à la fin du repas de noces de ma cousine Thérèse qu’on avait entendu des tigres rugir à Gavarnie le soir de la mort de Clemenceau. — (Jean L’Hôte, La Communale, Seuil, 1957, réédition J’ai Lu, page 93)

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

Traductions modifier

Voir aussi modifier

  • Durandal sur l’encyclopédie Vikidia  

Références modifier

Tout ou partie de cet article est extrait du Dictionnaire de la langue française, par Émile Littré (1872-1877), mais l’article a pu être modifié depuis. (Durandal)

  1. Roland, éd. J. Bédier, 926
  2. J. Bédier, Commentaires sur la chanson de Roland, page 510
  3. Bbg. Dauzat (A.). Fr. mod. 1939, tome 7, page 375, − Spitzer (L.). The name of Roland's sword. Language. 1939, tome 15, pages 48-50; Durandal once more. Language. 1940, tome 16, pages 213-214.