Wiktionnaire:Actualités/042-septembre-2018
Wiktionnaire:Actualités est un journal mensuel sur le Wiktionnaire, les dictionnaires et les mots. Il est publié en ligne depuis avril 2015. Son écriture est ouverte à toutes les bonnes volontés. Vous pouvez recevoir un avis lors de la publication des prochains numéros, consulter les anciens numéros et participer au brouillon de la prochaine édition. Vous pouvez lire aussi les Regards sur l’actualité de la Wikimedia. Pour les commentaires, critiques ou suggestions, voir la page de discussion.
Brèves
- La Communauté française de Belgique propose une règle simplifiée pour l’accord du participe passé et demande aux autres pays francophones de l’adopter. Un article intéressant où l’on parle de crêpes, de moines qui s’emmêlent les pinceaux parce qu’ils écrivent avec les pieds, et de Voltaire qui critique Clément Marot parce qu’il a ramené le participe passé d’Italie avec la vérole.
- Courrier international a traduit un article du journal britannique The Guardian rapportant que le célèbre Oxford English Dictionary lance un appel aux jeunes sur Twitter pour l’aider à mieux comprendre leur vocabulaire afin d’écrire des définitions précises.
- Suite à la découverte de nouvelles tribus isolées en Amazonie, le journal Sud Ouest rapporte les chiffres officiels qui considèrent qu’au Brésil vivent environ 800 000 indigènes regroupés en 305 ethnies et parlant 274 langues. L’UNESCO a référencé dans son Atlas des langues en danger 190 langues menacées de disparaître ou déjà éteintes, tandis que l’inventaire scientifique le plus à jour, Glottolog, dénombre 332 langues parlées sur le territoire du Brésil. La catégorie Langues du Brésil en français contient encore bien peu de ces langues et le travail d’inventaire dans le Wiktionnaire reste encore à faire.
Statistiques
- Du 20 août au 20 septembre 2018
+ 14 062 entrées et 126 langues modifiées pour atteindre 3 538 747 entrées et 1 083 langues avec au moins cinq entrées.
+ 3 409 entrées en français pour atteindre 366 486 lemmes et 544 410 définitions.
+ 4 085 citations ou exemples en français pour atteindre 358 535.
+ 520 prononciations (dont 138 pour le français) pour atteindre, au 27 septembre, 101 450 prononciations audios pour 100 langues (dont 23 360 pour le français).
+ 542 médias d’illustrations (images et vidéos) dans les articles du Wiktionnaire, pour atteindre 38 934.
+ 8 thésaurus pour atteindre 519 thésaurus dans 55 langues dont 353 thésaurus en langue française ! Les nouveaux thésaurus sont sur l’os (par Vaulque), la surdité (par Cbyd), l’exil, le parasite, la migration (par Noé) et éthique (par Psychoslave et Noé). Création de la page Projet:Thésaurus pour accueillir une liste de suggestion de termes qui pourraient donner lieu à la création de nouveaux thésaurus.
+ 85 nouvelles langues pour un total de 4 501 langues : le nahuatl du Durango, le tîrî, le rempi, l’uma, le maram naga, le nakara, le marúbo, le bina (Papouasie-Nouvelle-Guinée), le macaguaje, le wemba wemba, le kyaka, le luri, le kyenele, le maxakalí, le mesem, le mvanip, le mawan, le bagupi, le marithiel, le manda (Tanzanie), le mandahuaca, le mithaka, le mape, le mocoví, le mullukmulluk, le somyev, le matís, le kube, le matepi, le mosimo, le mandari, le sungwadia, le baimak, le banaro, le mundurukú, le mambila de l’Ouest, le nake, le bisorio, le manangba, le nambya, le maidu du Nord-Est, le ngamini, le maring naga, le nasal, le nanga, le mbongno, l’ono, l’isebe, le paynamar, le panim, le bau, le rao, le nari nari, le rapting, le karuwali, le garus, le madi, le sihan, le gumalu, le saruga, le samosa, le tobo, le tep (Nigeria), le nobonob, le gal, l’haruai, le nanti, l’ami, le wagi, l’utu, l’enga, le wamas, le woiwurrung, le ngarigu, le silopi, le yoidik, le miqie, le madhi madhi, l’ulwa (Papouasie-Nouvelle-Guinée), le yoba, le djinba, le yawarawarga, le dedua, le dadi dadi, le magori.
Les trois langues qui ont le plus avancé après le français sont l’italien (+ 2 080 entrées), le suédois (+ 1 655 entrées) et l’espéranto (+ 1 376 entrées).
- Consultation et contribution
Les outils de statistiques externes donnent chaque mois la liste des pages les plus consultées et des pages modifiées par le plus de personnes.
La rubrique Wiktionnaire:Questions sur les mots (WT:QM) a enregistré en septembre 40 questions, le même nombre qu’en août, en juillet il y en avait eu 46.
Le vocabulaire spécialisé de la cartographie est toujours en relecture et 60 % des pages ont été relues ! Votre aide est la bienvenue pour venir à bout de cette tâche !
- Nouvelles catégories
La catégorie des oiseaux terrestres en français prend son envol.
Le lexique des meubles héraldiques présente ses jolies figures.
Statistiques de l’outil d’ajout de traductions
Depuis 2014, il est possible d’ajouter des traductions sur le Wiktionnaire de façon fiable et simple, grâce à l’outil Translation editor. Cet outil est né d’une frustration : celle de ne pas pouvoir avoir les mêmes outils d’édition de traductions que ceux que l’on pouvait retrouver dans d’autres Wiktionnaires, notamment dans le Wiktionnaire anglophone.
En juillet 2014, l’outil naissait et il est intéressant d’étudier son usage au cours du temps depuis lors. Voici donc quelques statistiques qui donnent une vue d’ensemble sur l’usage de l’outil.
- Au premier septembre, le Wiktionnaire contient au plus 861 855 traductions[Note 1].
- Depuis son installation, le nombre de traductions ajoutées avec le gadget Translation editor s’élève à : 234 989, dans 143 844 modifications différentes (une modification peut comporter plusieurs traductions). Les ajouts de traductions qui ont ensuite été annulés n’ont toutefois pas été comptés afin de mieux mesurer l’impact de l’outil.
- Au total, 45 428 pages ont été améliorées via l’ajout d’une traduction ou plus avec Translation editor.
Et voici comment les ajouts se répartissent au cours du temps :
L’italien est la langue qui a le plus bénéficié de cet outil :
Vous trouverez plus de statistiques dans la page de statistiques du gadget ainsi que dans la page dédiée aux statistiques de traduction . — une chronique par Automatik
Note
Comme ces deux dernières années, le Wiktionnaire sera bien représenté à la WikiConvention francophone qui se tiendra du 5 au 7 octobre 2018 !
Le samedi 5 octobre :
- 12h : MOOC pour Wiktionnaire et les Wiki-Test avec un exemple
- 16h : Lingua Libre - On l’a fait !
- 17h : Wikipédia devrait-elle être encore moins un dictionnaire ?
- 18h45 : Wiktionnaire : mais qu’est-ce que c’est ?, une conférence grand public
Le dimanche 6 octobre :
- 10h : S’amuser dans le Wiktionnaire, un atelier de formation
- 11h40 : Rencontre autour du Wiktionnaire
- 15h20 : Rencontre autour de la wikipresse (RAW, Wikimag, Actualités du Wiktionnaire, Wikilettre, etc.)
LexiSession sur la surdité
Impulsées par le Fantastique groupe d’utilisateurs et d’utilisatrices de Wiktionnaire, qui fêtait ses deux ans en septembre, les LexiSessions proposent des thèmes mensuels pour dynamiser l’ensemble des Wiktionnaires simultanément. Les thèmes sont suggérés en amont sur Meta et annoncés chaque mois sur la Wikidémie, l’espace principal de discussion. La LexiSession de septembre était sur le thème de la surdité qui a donné lieu à la création d’un thésaurus dédié.
Pour le mois d’octobre, le thème proposé est la rencontre.
En vidéo
Cette rubrique vous propose de faire une revue de vidéos sur la lexicographie, la linguistique et la langue française sorties ou découvertes ce mois-ci.
- Lyokoï a proposé en septembre une soirée de contribution en direct sur notre ancêtre le gaulois (et autres langues mortes).
- Linguisticae : Ce mois-ci, Monte a proposé une vidéo sur la langue de Dieu, une sur le participe passé avec le verbe avoir et une sur Jésus.
- Un hommage par Jean Pruvost, grand collectionneur de dictionnaire, à Bernard Quemada, éditeur notamment du Trésor de la langue française. L’occasion de reparler de quelques concepts de lexicographie et de jouer un peu de guitare.
- Mu a de la chance et nous parle d’hypothèses étymologiques autour des expressions avoir du bol et avoir du pot.
Dictionnaire du mois
- Le Diclé : Dictionnaire pour lire et pour écrire, édité par Sybille Grandamy et Danièle Manesse, Retz, 17 mars 2016, 792 pages.
La fin du mois approchait et cette chronique demeurait vacante. Et avec la Wikiconvention francophone, je savais que le temps allait manquer à bien des gens pour rédiger une chronique intéressante. Heureusement, j’ai été interrompu alors que je faisais la vaisselle par un ami de mes parents qui venait de discuter avec le père d’une des deux éditrices de ce dictionnaire et qui m’en dit le plus grand bien. Je n’en avais pas encore entendu parler et j’ai été mener l’enquête, pour vous en faire un petit retour. Je triche un peu puisque je n’ai pas encore eu l’ouvrage en main et que je me base principalement sur un article et sur cette très jolie vidéo de présentation du dictionnaire.
Le Diclé est un dictionnaire général à destination d’un public d’apprenants. Il opère donc une sélection dans les mots présentés (7 000 mots) et propose des définitions plus simples. Il propose également des planches illustrées pour retrouver un mot à partir d’une image. Et surtout, il propose dans sa troisième partie un index de mots transcrits dans un alphabet simplifié, suivis de la forme orthographique standard. Cet outil, ce dictionnaire pour écrire, a une vocation pédagogique puisqu’il permet à des personnes qui ne connaîtraient pas l’orthographe d’un mot de le trouver quand même. Il s’agit donc d’un outil pratique, permettant d’accéder à la langue plutôt que de se perfectionner dans sa compréhension. Une des deux auteures précise sur son site la démarche derrière la création du Diclé, un ouvrage qu’elles ont mis cinq ans à préparer.
Cette recherche simplifiée par une orthographe régulière n’est pas (encore) disponible dans le Wiktionnaire, mais elle pourrait peut-être donner lieu à un développement spécifique, de la même manière qu’a été développé un outil de recherche avancée qui permet de retrouver des anagrammes ou des rimes. De même, il existe déjà dans le Wiktionnaire quelques planches illustrées auxquelles sont associées des mots, mais elles sont peu accessibles et hétéroclites car les illustrations proviennent de sources diverses. Difficile actuellement de retrouver un mot à partir d’une image seulement.
Ainsi, il est plaisant de voir que de nouveaux ouvrages lexicographiques continuent à être inventés, qui apportent un contenu nouveau et élargissent la panoplie des outils qui permettent d’appréhender la langue.
— une chronique par Noé
Curiosité : de l’avenir du passé simple
Emmanuelle Labeau, enseignante-chercheuse au Royaume-Uni, prépare un livre entier sur le passé simple en français, son utilisation et son histoire, rédigé dans la langue de Shakespeare ! Intitulé The French Passé Simple, Chronicle of a Death Foretold (Le passé simple en français, chronique d’une mort annoncée), il rapporte en particulier que les linguistes discutent de la disparition potentielle de ce temps de conjugaison depuis au moins un siècle.
En effet, tout comme la disparition de la langue française (relatée dans les Actualités du mois dernier), celle du passé simple revient régulièrement. Le Conseil supérieur des programmes préconise pour la rentrée scolaire 2018, outre la suppression du prédicat face à la réintroduction des compléments d’objet et compléments circonstanciels, l’enseignement des conjugaisons à tous les temps et toutes les personnes, en particulier du passé simple. Le Ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, relaie ce manque en annonçant dans les médias que « Le passé simple, s’il n’est pas appris à l’école, le sera en famille, mais dans certaines familles uniquement, privant ainsi certains enfants de pans entiers de notre littérature et même d’une vision complète de la richesse de notre langue ».
Aussi, Alain Borer, essayiste, tire la sonnette d’alarme et craint la disparition du passé simple comme ce serait déjà le cas pour l’imparfait du subjonctif, ce qui lui fait annoncer telle Cassandre la fin du « logiciel même de la langue française en deux générations ».
Emmanuelle Labeau est toutefois rassurante : le passé simple connaît son apogée dans la littérature du moyen français entre les XIVe et XVIe siècles, mais reste complexe d’utilisation, au point que Claude Favre de Vaugelas conseille de choisir le passé composé en cas de doute. Le passé simple se spécialise ensuite à l’écrit sans jamais percer à l’oral, sa structure étant plus adaptée à ce support, ce qui fait prédire à certains sa disparition prochaine. Il n’a toutefois pas de réelle alternative dans le registre narratif, et retrouve même actuellement une petite jeunesse par son utilisation dans le storytelling en publicité. — une chronique par Romainbehar
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