Wiktionnaire:Actualités/049-avril-2019

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Wiktionnaire:Actualités est un journal mensuel sur le Wiktionnaire, les dictionnaires et les mots. Il est publié en ligne depuis avril 2015. Son écriture est ouverte à toutes les bonnes volontés. Vous pouvez recevoir un avis lors de la publication des prochains numéros, consulter les anciens numéros et participer au brouillon de la prochaine édition. Vous pouvez lire aussi les Regards sur l’actualité de la Wikimedia. Pour les commentaires, critiques ou suggestions, voir la page de discussion.

Actualités - Numéro 49 - avril 2019
Arbre.

Détail d’un arbre photographié par Tulumnes et proposé au concours d’illustration du mois d’avril (cliquez sur l’image pour la voir en entier).

L’invasion des anglicismes en « -ing »

Un article de Nicolas Santolaria dans Le Monde propose d’analyser l’utilisation croissante de mots empruntés à l’anglais, au point de « frôler le ridiculing » ! Il connaît son sujet, ayant écrit des articles sur le phubbing ou encore le silent meeting.

La chercheuse Geneviève Tréguer-Felten situe l’apparition de mots issus de l’univers de la communication (meeting, marketing, brainstorming) au tournant du millénaire. La mondialisation répand les pratiques et, avec elles, les mots qui les définissent, tels : coworking, free seating, colunching ou mentoring.

Selon le journaliste, ces néologismes permettent de donner un nom « rutilant » à des pratiques qui le sont beaucoup moins, comme le slashing et le moofing.

Venus du monde de l’entreprise (crowdfunding), d’autres mots se sont glissés dans la vie quotidienne : manspreading et mansplaining, puis par entraînement, manterrupting, mom shaming ou bropropriating. Ils sont aussi passés par les réseaux sociaux : phishing, ghosting, mosting, etc. Sans compter fooding, mot inventé en France en 1999, sur le modèle de clubbing, devenu une marque déposée. — une chronique par Romainbehar

Brèves

  • Et le 9 avril, le Wiktionnaire anglophone a dépassé la barre des 6 millions d’entrées avec le mot konelypsy qui signifie « traite automatique » en finnois.
  • Le 4 avril 2019, Gaëtan Goron, chroniqueur chez Libération, propose un article centré sur la lettre z : Auzourd'hui, c'est Zeudi, zouons !. Il propose une grille de mots croisés, découvre l’article zzzzzzz sur le Wiktionnaire et remercie chaleureusement Jules78120 (d · c · b) d’en avoir proposé une prononciation.
  • Un dictionnaire papier c’est gros, c’est lourd, c’est encombrant, ça a beaucoup de désavantages. Mais, c’est l’objet idéal pour y cacher une arme à feu. Enfin ça n’a pas empêché ces ingénieux braqueurs ivoiriens de se faire prendre…
Fleur.

Détail d’une fleur photographiée par Annatsach et proposée au concours d’illustration du mois d’avril.

Statistiques

Du 20 mars 2019 au 20 avril 2019

  + 24 993 entrées et 182 langues modifiées pour atteindre 3 669 336 entrées et 1 126 langues avec au moins cinq entrées.

  + 6 176 entrées en français pour atteindre 371 706 lemmes et 555 371 définitions.

  + 9 720 citations ou exemples en français pour atteindre 384 984. Cette augmentation exceptionnelle est due à la correction de bogues et à la prise en compte de cas particuliers.
  + 6 541 prononciations (dont 5 590 pour le français) pour atteindre 133 978 prononciations audios pour 110 langues (dont 45 413 pour le français). Dix nouvelles langues ont des enregistrements audios : arabe algérien, créole guadeloupéen, erza, fon, haïtien, havu, minnan, oriya, sérère, wilamowicien

  + 228 médias d’illustrations (images et vidéos) dans les articles du Wiktionnaire, pour atteindre 46 108.

  + 8 thésaurus pour atteindre 567 thésaurus dans 55 langues dont 397 thésaurus en langue française ! Parmi les nouveaux thésaurus, mentionnons le tournesol et l’artichaut par Stephane8888 et le sport en chinois par Assassas77.

  + 43 nouvelles langues pour un total de 4 783 langues : le gola (+2), le logoli (+2), le barikewa (+2), le baruga (+2), le pichi (+2), l’efe (+2), le nilamba (+1), le nzanyi (+1), le bena (+1), le hunjara-kaina ke (+1), le ganza (+1), le quichua d’Imbabura (+1), le quichua de Salasaca (+1), le golin (+1), le gumuz du Sud (+1), le ghari (+1), le gor (+1), le sangu (+1), le konkani de Goa (+1), le gujari (+1), le geji (+1), le gabogbo (+1), l’enya (+1), le ywom (+1), le wipi (+1), le créole grenadais (+1), le gants (+1), le pular (+1), le peul de l’Adamaoua (+1), le tharaka (+1), le faita (+1), l’apali (+1), le yace (+1), l’elip (+1), l’eipo (+1), l’alago (+1), le daatsʼíin (+1), le wahgi (+1), le wahgi du Nord (+1), le dura (+1), l’agatu (+1), l’aeka (+1), le yala (+1).

  Les trois langues qui ont le plus avancé outre le français sont le same du Nord (+ 10 363 entrées), le gaulois (+ 2 488 entrées) et le breton (+ 901 entrées).

Consultation et contribution

  Wikiscan et Wikistats donnent chaque mois accès à beaucoup de mesures, dont la liste des pages les plus consultées et des pages modifiées par le plus de personnes.

  La rubrique Wiktionnaire:Questions sur les mots (WT:QM) a enregistré 64 questions en avril contre 68 en mars et 55 en février.

Nouvelles catégories

 Le lexique de la psychanalyse a été séparé du lexique de la psychologie.
 Les Noms inanimés s’installent.
 Les Verbes en français suivis d’un nom commun sans déterminant se construisent.

Détail d’un pommier en fleur photographié par Yvesmaurin et proposé au concours d’illustration du mois d’avril.

Dictionnaire du mois

Pierre Guiraud, Dictionnaire des étymologies obscures, Payot, 1982, ISBN 2-228-88829-X

Nous voici avec un ouvrage d’une particularité très rare en linguistique, il est décoré de la tour de Babel en couverture. Blague à part, ce livre est le dernier de son auteur, Pierre Guiraud. Il est la dernière étape dans sa démarche d’établissement d’une approche méthodologique de l’étymologie. Ce domaine souffre aujourd’hui d’un manque flagrant de méthode analytique permettant d’établir scientifiquement la validité d’une hypothèse par rapport à une autre. Annoncée après la Seconde Guerre mondiale et établie dans son livre Structure étymologique du lexique français (1967), la méthode que propose Pierre Guiraud permet d’établir des structures du lexique qui s’expriment diachroniquement, c’est-à-dire des groupes de mots qui vont coévoluer selon le même schéma. Il en découvre plusieurs comme la structure des « noms d’animaux à robes tachetées » qui permet d’expliquer les origines de beaucoup de nom comme le maquereau, qui était resté longtemps dans un flou étymologique.

Son dictionnaire lui permet de proposer une analyse pour les 1 600 mots d’« origine inconnue, obscure ou douteuse » issus du Dictionnaire étymologique de la langue français d’Oscar Bloch et Walter von Wartburg. Il retravaille ainsi longuement beaucoup de mots et propose plusieurs racines françaises qui ont généré des mots typiques de notre vocabulaire. Par exemple *Bar- / *Ber- pour baralh, barouf, baratin, baratte, bréhaigne, berlue, breloque, bêlière, berlingot, baril, baroque, barque, barguigner, bariolé, bricole, barder, barde

Cet ouvrage, ainsi que sa méthode, forment un ensemble accessible à toutes personnes ayant quelques bases de linguistique diachronique et fournissent un cadre de travail extrêmement solide pour faire sortir la recherche étymologique de son carcan du comparatisme issu du 19e siècle. Malheureusement, et comme toute science moderne, il est nécessaire de travailler avec une grande quantité de mots, et notamment les plus rares, et surtout d’inclure systématiquement les autres langues d’oïl dans la démarche ainsi que l’occitan et le francoprovençal, car ces trois régions ont un fonctionnement étymologique similaire en terme de structure étymologique. Plus rigoureuse, plus longue, moins intuitive et donc moins accessible au grand public, tout cela fait que peu de chercheurs et chercheuses s’en emparent.

Un appel du pied de 22 ans d’avance au Wiktionnaire, seul projet permettant aujourd'hui de structurer ses étymologies pour en sortir des informations inédites de qualité. Cependant, en attendant que notre base étymologique soit complète, l’ouvrage de Pierre Guiraud a le mérite d’exister et de montrer que se baser uniquement sur la philologie de Friedrich Christian Diez (dont le Robert se revendique) n’est absolument pas suffisant.
— une chronique par Lyokoï

L’Afnor et l’écriture inclusive

L’Afnor a présenté le 2 avril 2019 la norme « Clavier français » (petit nom : NF Z71-300) régissant la disposition des touches sur le clavier. Cette norme tient compte des pratiques de l’écriture sur Internet, avec des facilités d’accès à des touches comme #, @. Elle rend disponible des caractères actuellement peu accessibles comme les ligatures (Æ/æ et Œ/œ), les guillemets français («  »), les majuscules accentuées (À, É, È, Ù). De quoi intéresser les wiktionnaristes. Cette norme accompagne les changements sociaux dont la traduction dans l’écriture est le point médian. L’écriture inclusive a été une préoccupation de l’Afnor durant tout le processus d’élaboration de la norme NF Z71-300.

L’écriture inclusive est débattue sur le Wiktionnaire en mars 2019, et fait désormais l’objet d’une annexe explicative. — une chronique par Koalabray

En vidéo

Cette rubrique vous propose de faire une revue de vidéos sur la lexicographie, la linguistique et la langue française sorties ou découvertes ce mois-ci.

LexiSession d’avril

Impulsées par le Fantastique groupe d’utilisateurs et d’utilisatrices de Wiktionnaire, les LexiSessions proposent des thèmes mensuels pour dynamiser l’ensemble des Wiktionnaires simultanément. Les thèmes sont suggérés en amont sur Meta et annoncés chaque mois sur la Wikidémie, l’espace principal de discussion. La LexiSession d’avril a porté sur le sport, et s’il n’a pas été créé en français, il l’a au moins été en chinois !

Pour le mois de mai, le thème proposé est la carotte !

Détail d’un arbre mort sur lequel pousse une nouvelle plante, photographie par Seefan2012, qui a été proposée au concours d’illustration du mois d’avril.

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