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Éléments de phonétique gasconne
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====Voyelles====
La prononciation des voyelles ne diffère pas fondamentalement de celle de l’occitan moyen.
*« a » en position finale non accentuée est prononcé également [ə], [a] ou [u] : ''[[dauna#oc|dauna]]'' [ˈdawnɔ] dans la Gascogne orientale, [ˈdawnə] dans la Gascogne occidentale et septentrinale, [ˈdawna] dans la partie pyrénéenne de la Bigorre et très localement en Bordelais, ['dawnu] en bas Médoc et localement en Saint-Émilionnais.
*« e » est prononcé dans l’ouest et le nord [ə]. En Bordelais, [e] et [ə] sont généralement en concurrence en position atone. L'occitan bordelais connaît une neutralisation de l'opposition phonologique /e/-/ɛ/ à l'instar d'une bonne partie de l'occitan central (ou guyennais) du Nord-Occitan ainsi que de beaucoup de parlers garonnais. En Médoc, toutefois, cette opposition réapparaît.
*« e » est prononcé dans l’ouest et le nord [ə].
*Dans une diphtongue, ''u'' est toujours articulé [w] (il ne donne jamais [ɥ] ou [j])<ref>Bec 1973, p. 196</ref>. En Bordelais et par endroits sur une bande côtière qui s'étend jusqu'au pays de Seignanx, la triphtongue "uei" se réalise [yj] (''nueit'' > [nyjt]) et parfois à [əj] (Grande Lande, Cubzaguais). En Médoc et Bazadais, elle se réalise générale [ej] ou [ɛj]. Le groupe passe à [y] s'il précède un "sh" : ''cueisha'' > [kˈyʃə] (Bordelais, Born, Grande Lande).
 
====Consonnes====
*« h » est aspiré [h], mis à part en périphérie (par exemple en garonnais). Il correspond à [f] dans les autres dialectes : ''[[hèr#oc|hèr]]'' > [hɛr], ''[[hòrahèit]]'' > [hɔ.rə.hɛit]. L’aspiration disparaît devant « l » et « r » : ''[[hromatge]]'' > [r̄u.ma.d͡ʒe], ''[[en.hlat]]'' > [enlat].
*« th » se trouve en position finale et note un son qui se prononce différemment selon les régions : ''[[anhèth]]'' [a.ˈɲɛt] le plus souvent, [a.ˈɲɛc] ou [a.ˈɲɛt͡ʃ]. Cette dernière prononciation est celle du parler pyrénéen de Comminges.
*« ch » se prononce [ʃ] en Bigorre et dans l’Est du Béarn ainsi qu'en Libournais, mais [c] dans l’Ouest, endans la majeure partie de la Gironde, dans les Landes, dans l’Ouest du Béarn et [t͡ʃ] dans l’Est, en Comminges ou en Couserans.
*« g » en finale se prononce [c] ou [t͡ʃ] : ''[[estug]]'' [ˈes.tyc] ou [ˈes.tyt͡ʃ].
*« sh » note [ʃ] : ''[[shiular]]'' [ʃiwˈla].
*« ish » note [ʃ] : ''[[paréisher]]'' [paˈre.ʃe]. On prononce cependant [jʃ] dans le nord et le centre du Bordelais, sous l'influence guyennaise. Dans le parler de Bordeaux même, on prononce [ʃ]. Le groupe "aish" se réduit à [eʃ] en prétonique à Bordeaux (''baishar'' [beʃˈa]), [ejʃ] en Entre-deux-Mers et Cubzaguais (''baishar'' [bejʃˈa]) , tandis qu'il reste généralement à [aʃ] (''baishar'' [baʃˈa]) dans la zone occidentale (Médoc, Buch et Landes girondines).
*« j » se prononce [ʒ] dans la plus grande partie du domaine mais aussi [j] comme en Béarn et en Bigorre : ''[[jo#oc|jo]]'' [ʒu] ou [ju]. En bas Médoc, il se prononce [dz] ou [ts], et [j] en position intervocalique dans certains cas. Dans les environs de Pauillac, il se réalise également [j] à l'initiale.
*« m » final est maintenu [m].
*« n » disparaît en fin de mot dans l'est et le sud, et il est nasalisé dans l'ouest et le nord : ''[[negacion]]'' [negaˈsju]/[nega'sjũŋ]. Il se maintient dans certains mots et à la troisième personne des verbes : ''[[trobaran]]'' [trubəˈran], ''[[nén#oc|nén]]'' [nen], ''[[joen#oc|joen]]'' [ʒwen].
*« r » est fortement roulé à l’initiale, comme en espagnol (castillan). Il se maintient dans quelques mots en finale : ''[[espèr]]'' [eˈspɛr].
*« rr » est fortement roulé, comme en espagnol.
*« gu » suivi de « a » se prononce [gw] : ''[[guardar#oc|guardar]]'' [gwarˈda] mais ''[[guit#oc|guit]]'' [git] à l'exception du Bordelais et de la majeure partie de la zone garonnaise.
*« qu » suivi de « a » se prononce [kw] dans certains mots (certains auteurs le notent néanmoins ''qü'' dans ce cas pour lever l'ambigüité) : ''[[quand#oc|quand]]'' [kwan]. Ce phénomène n'existe pas en Bordelais ni Médoc, mais existe en Buch, Cernès et Bazadais.
*« v » se prononce [b]. Dans les Landes, en Bazadais, Buch, Comminges, Couserans, Armagnac et Médoc, le « v » intervocalique est [w] sauf dans les mots savants : ''[[béver#oc|béver]]'' [ˈbe.we]/['bewə], ''[[cantava#oc|cantava]]/cantèva'' [kan.ˈta.wo]/[kan'tɛwə]<ref>Bec 1973, pp. 181-182</ref>.
*« . » est utilisé pour séparer « h » de « l », « n » et « s » et éviter ainsi la confusion avec les digraphes « lh », « nh » et « sh » : ''[[con.hessar]]'', ''[[es.hlor]]'' [ezlu]. L'usage actuel tend toutefois à privilégier le point médian « · » dans ces cas.