« e caduc » : différence entre les versions

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'''e caduc''' {{m}}
# {{ling|fr}} Lettre ''e'' dont la prononciation est aléatoire, selon les règles phonétiques, prosodiques, métriques, l'accent du locuteur ou le registre de langue adopté.
#* ''Dans « abattement », il y a un '''e caduc''' ; par contre dans « bouleverser », le e n'est pas un '''e caduc''' mais un [[e muet]] : il ne se prononce jamais.''
#* ''Pour qu'un alexandrin ait douze syllabes, il faut prononcer les '''e caducs''' devant consonne, mais pas devant voyelle. Exemple : « Onze ans déjà qu'''e''' cela pass'''e''' vite onze ans » (Louis Aragon) : seuls les 2 '''e caducs''' en gras se prononcent ; les '''e caducs''' de ''onze'' et ''vite'' ne se prononcent pas.''
#* ''Étymologiquement, les '''e caducs''' proviennent le plus souvent d'une ancienne voyelle atone latine affaiblie par apophonie.''
 
{{-syn-}}
* [[e bifide]]
* [[e instable]]
* [[e intermittent]]
* [[e semi-muet]]
* [[e svarabhaktique]]
 
{{-q-syn-}}
* [[e féminin]]
* [[e muet]]
* [[e sourd]]
* [[e épenthétique]]
* [[schwa]], [[shewa]], [[shwa]], [[scheva]], [[cheva]], [[chva]]
 
{{-note-}}
La terminologie des termes ci-dessus est instable selon les époques (et souvent trompeuse pour ''[[e muet]]'' et ''[[e caduc]]''), car les fréquences lexico-phonétiques d’occurences dans l’usage ont augmenté avec le temps pour couvrir plus de cas, selon des définitions différentes :
* En particulier, au XVI{{e}} siècle, on l’appelait ''[[e féminin]]'', car il n’apparaissait encore qu’au féminin des mots, et soit se prononçait soit de transformait par analogie en modifiant la longueur de la voyelle finale précédente pour les finales ouvertes : le français distinguait encore fortement les voyelles longues des courtes (surtout en position tonique sur le noyau de la dernière syllabe), une distinction qui persiste encore au Québec et dans certains dialectes d’oïl (de la moitié nord de la France, davantage ceux de l’ouest) mais le plus souvent avec un phénomène de [[diphtongation]] (qui s’est accru depuis).
* Puis on l’a appelé ''[[e sourd]]'' (en France surtout) pour marquer le fait que cette lettre avait tendance à s’atténuer en fin de mot comme en position non tonique, pour ne persister encore que sous une forme afffaiblie au milieu d’un groupe de trois consonnes (après simplification de la structure syllabique : on distinguait encore les voyelles courtes et longues, mais sans différence phonémique ni diphtongation discriminante).
* Puis on l’a appelé ''[[e muet]]'' quand la voyelle avait tendance à tomber totalement dans de plus nombreux contextes.
* Enfin on l’a appelé ''[[e semi-muet]]'', ''[[e caduc]]'', ''[[e instable]]'', ''[[e bifide]]'', ''[[e intermittent]]'' ou ''[[e svarabhaktique]]'' (selon les auteurs) pour indiquer plus précisément son alternance selon le contexte entre l’absence de prononciation (''[[e muet]]'') et une des réalisations phonémiques ({{pron-API|[ə]}}, {{pron-API|[œ]}}, {{pron-API|[ø]}}, ou allongement/diphtongation du noyau syllabique dans la syllabe tonique de fin de mot).
* Aujourd’hui on utilise très couramment (un peu abusivement) le terme ''[[e muet]]'' pour tous les emplois (bien que cela ne désigne pas nécessairement la lettre ''e'' orthographique, ni que sa prononciation soit toujours muette), ou préférablement le terme plus moderne (plus adéquat et moins ambigu) ''[[schwa]]'' (ou ''[[shewa]]'', ''[[shwa]]'', ''[[scheva]]'', ''[[cheva]]'', ''[[schva]]'', ''[[chva]]'') pour éviter l’interprétation implicite (trop restrictive) avec le seul ''e'' orthographique (puisqu’il existe aussi d’autres orthographes comme ''ai'' dans la conjugaison de ''faire'', ou ''on'' dans ''monsieur''), d’autant que sa présence peut aussi ne correspondre à aucune lettre orthographiée (dans le cas des ''e épenthétiques'' ajoutés phonétiquement pour éviter des successions de trois consonnes entre deux mots).
* On ne devrait réserver plus le terme ''[[e caduc]]'' que pour une des formes possibles du schwa, celle d’un ''e'' orthographié au milieu d’un mot polysyllabique (notamment dans sa première syllabe quand elle est ouverte) où sa réalisation est optionelle mais le plus souvent muette, et ne devient effective qu’en fonction de règles prosodiques avec les mots précédents ou suivants.
'''Notations :'''
* La notation phonologique usuelle du ''[[schwa]]'' est habituellement {{pron-API|/ə/}} dans les dictionnaires francophones les plus courants, bien que sa réalisation phonétique ne soit plus celle de la voyelle {{pron-API|[ə]}} qui est différente (un phonème qui a pratiquement disparu du français à partir de la fin du Moyen-Âge), mais le plus souvent un {{pron-API|[œ]}} (ou parfois un {{pron-API|[ø]}} dans certaines régions, sauf en cas d’homophonie), ou encore le {{pron-API|[E]}} intermédiaire vers lequel tend la prononciation parisienne qui différencie de moins en moins {{pron-API|[ə]}} et {{pron-API|[œ]}} (phénomène plus accentué encore dans le parler populaire chez les plus jeunes, ainsi que dans le sud de la France).
* Certains dictionnaires distinguent les schwas [[épenthétique]]s (non orthographiés et habituellement non prononcés, mais qui viennent s’ajouter en fin de syllabe pour éviter les successions de trois consonnes avec la syllabe suivante) en les notant entre parenthèses {{pron-API|/(ə)/}}, tandis que les autres schwas en fin de mots ou de morphèmes qui sont habituellement prononcés mais peuvent parfois disparaître avant une consonne sont notés simplement {{pron-API|/ə/}} sans les parenthèses (leur réalisation effective peut là aussi être {{pron-API|[œ]}} ou {{pron-API|[ø]}} selon les locuteurs).
* Quand la réalisation est fixe {{pron-API|[ø]}} (et jamais {{pron-API|[œ]}}) pour des raisons d’oppositions quasi-homonymiques, on note {{pron-API|/ø/}} directement, avec éventuellement (mais très rarement) des parenthèses {{pron-API|/(ø)/}} si cette réalisation est elle aussi optionnelle dans certains contextes prosodiques où sa réalisation peut devenir muette, bien que dans ce cas il s’agisse bien d’un schwa par définition (mais pas d’un ''[[e caduc]]'').
 
{{-voir-}}