Français modifier

Étymologie modifier

(1559) Galeres […] eschouees — (Amyot, Lucull., 23) ; (1573) a le sens de « toucher le fond et ne plus naviguer » — (J. Dupuys, Dict. fr.-lat.) ; (1660) prend celui de « ne pas réussir une action entreprise ».
Origine obscure[1] :
  1. Proposer comme étymon le latin cautes (« rocher, écueil ») — (Diez) est peu probable étant donné la date tardive d'apparition du mot[1].
  2. Une variante de échoir avec passage dans la classe des verbes du premier groupe est difficile à admettre[1]. Mais, depuis choir/tomber/chuter, le sens d'échouer apparait. Le é est quant à lui le préposé de être, que l'on retrouve dans écueil, ne venant pas du préfixe "ex-"/sortir de, mais que l'on peut rapprocher de gérondivisation de terme comme envoler marquant l'action en cours. é-chouer serait le fait d'être-chutant, d'être-en-chute, mis-en-échec.
     Référence nécessaire
  3. Comme pour secouer, une réfection sur les formes escouons, escouez, escouent de l’ancien français escoudre, escourre (« secouer ») issu du latin excutio (« faire tomber en secouant »), mais cela suppose une restitution de escouer en échouer difficile à admettre pour un tel mot[1].
  4. Un étymon latin *exaquare (« enlever l'eau, mettre à sec » → voir enjuagar) pose des problème d’ordre phonétique.
  5. Une évolution depuis eschiver, eschuer (« esquiver, glisser de côté ») : « se mettre sur le flanc [en parlant des navires] » puis « échouer, ne plus bouger ».

Verbe modifier

échouer \e.ʃwe\ intransitif ou transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’échouer)

  1. Donner sur le sable, sur un écueil et y stationner plus ou moins longtemps, en parlant d’une embarcation voire d’un cétacé ou de gros poissons.
    • Les deux pirogues et nos embarcations se retirèrent ensuite au large de la côte, précaution qu’il convenait de prendre pour les empêcher d’échouer à la marée descendante. — (Dillon, Voyage dans la mer du sud, Revue des Deux Mondes, 1830, tome 1)
    • Une théorie de grands ice-bergs, vraisemblablement échoués, prolongeaient le cap que nous devions doubler. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
  2. (Sens figuré) Ne pas réussir dans les affaires, les entreprises, les tentatives qu’on entreprend, connaître l’insuccès.
    • Un insuccès ne peut rien prouver contre le socialisme, depuis qu'il est devenu un travail de préparation ; si l’on échoue, c'est la preuve que l'apprentissage a été insuffisant ; il faut se remettre à l’œuvre avec plus de courage, d'insistance et de confiance qu'au­trefois. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, 1908, page 42)
    • Les travaux imposés à Hercule tendent soit à le faire échouer, auxquels cas il meurt, et il n'est plus un dieu (puisque n'étant pas immortel et invincible) soit à le faire triompher, auxquels cas il est un véritable dieu et rejoint l’Olympe. — (Florent Montaclair, Vers une critique post-formaliste du fantastique, dans Aspects de la critique, colloque des Universités de Birmingham et de Besançon, Presses Universitaires de Franche-Comté, 1998, page 46)
    • De son côté, le président iranien, Ebrahim Raïssi, a, de nouveau, accusé les « ennemis » de l’Iran de « conspirer » contre son pays, estimant que leurs tentatives ont « échoué », alors que les manifestations antigouvernementales, les plus importantes depuis 2019, se poursuivent. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 3 octobre 2022, page 5)
  3. Échouer suivi de la préposition à introduit une épreuve, un test, un examen.
    • Il a échoué aux épreuves écrites du baccalauréat.
    • Cette épreuve est fort difficile : beaucoup y échouent.
  4. (Transitif) Faire reposer sur le sable une embarcation.
    • Chaque soir, lorsque sonnait le couvre-feu, les chiennetiers lâchaient les dogues hors des murs et malheur à qui rôdait alors à travers les grèves où les navires étaient échoués à mer basse. — (Henri-Georges Gaignard, Connaître Saint-Malo, page 160, éd. Fernand Lanore, 1973)
  5. (Pronominal) Faire reposer sur le sable une embarcation.
    • Le soir la vigie signale à quelques encablures de la côte une goélette immobile qui semble donner de la bande. […]. Comme le schooner peut avoir besoin de secours, nous approchons en sondant prudemment. C'est bien une goélette, d'une centaine de tonnes, qui s'est échouée sur les cailloux de Mingan. — (Victor Revillon, Aventures d'un gentleman trappeur au Nouveau monde, Éditions Hachette Littérature, 1980, chap. 10)
  6. (Pronominal) (Familier) (Sens moral) Se contenter d’une situation très amoindrie, à la suite d'échecs, de revers.
    • Après maintes entreprises malheureuses, il s’est échoué dans ce poste subalterne.

Dérivés modifier

Synonymes modifier

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

  •   échouer figure dans le recueil de vocabulaire en français ayant pour thème : bateau.

Traductions modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Références modifier