Voir aussi : Abstraction

Français modifier

Étymologie modifier

Du latin abstractus, du verbe abstraho (« tirer, traîner loin de, séparer de, détacher de, éloigner de »). Au XVIe siècle, ce nom désigne le fait de s’isoler de la société.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
abstraction abstractions
\ap.stʁak.sjɔ̃\

abstraction \ap.stʁak.sjɔ̃\ féminin

  1. Opération par laquelle l’esprit isole un caractéristique d'un ensemble.
  2. Idée générale créant un lien unitaire, par l'esprit, entre plusieurs réalités concrètes qui comportent un trait commun mais sont différentes dans le détail.
    • Humanité, raison, vertu, savoir, blancheur, pesanteur, etc., sont des abstractions.
    • L'ouvrier, l'artisan, le mécanicien, le savant, l'écrivain, l'homme du commun, dans la vie quotidienne comme dans la sphère de leur activité propre, usent constamment d'abstractions. L'abstraction élimine, simplifie, processus sans lequel la pensée ne peut se fixer sur quelque objet. — (Marc Chevrier, « La morne prose », Argument, XXVI, 1, automne-hiver 2023-2024, page 165)
    • Dans toute abstraction il reste un peu de réalité, comme dans le vide artificiel il reste toujours un peu d’ air. — (Frédéric Ozanam, Essai sur la philosophie de Dante)
  3. (Péjoratif) Idée trop théorique tellement éloignée de la réalité qu'elle risque de donner lieu à des absurdités, à des non-sens ou à un résultat inutile.
    • Si c'est de la sorte que Kaulbach entend le réalisme, nous aimons encore mieux les abstractions les plus nuageuses ou les imitations les plus archaïquement byzantines. — (Théophile Gautier, L'Art moderne, Paris, Michel Lévy frères, 1856, page 272)
    • L'erreur provient de ce que Kautsky est bien plus un idéologue qu'un disciple de Marx ; il aime à raisonner sur des abstractions et croit avoir fait avancer une question lorsqu'il est parvenu à grouper des mots ayant une allure scientifique ; la réalité sous-jacente l'intéresse moins que le décor scolastique. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.VII, La morale des producteurs, 1908, page 346)
    • L’abstraction devient la puissance de réflexion, l’inaction une capacité à formuler les problèmes, l’inadaptation une polyvalence, l’indécision la certitude de l'incertain, la rhétorique un agir communicationnel, la complication la conscience de la complexité et l’achiffrisme s'évanouit dans l'usage commune d'une règle de trois appliquée à une langue des affaires qu'on apprend comme n'importe quelle langue. — (Alain Etchegoyen, Le capital-lettres : des littéraires pour l'entreprise, éd. François Bourrin, 1990)
  4. (Au pluriel) Préoccupation, rêverie qui empêche un homme de penser aux choses dont on lui parle ou qu’il a sous les yeux.
    • Cet homme est dans des abstractions continuelles.

Synonymes modifier

Dérivés modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Voir aussi modifier

Références modifier

Ancien français modifier

Étymologie modifier

Du latin abstractio.

Nom commun modifier

abstraction *\Prononciation ?\ féminin

  1. Extraction.
  2. Action de détourner, d’enlever, de ravir.

Références modifier

Anglais modifier

Étymologie modifier

Du latin abstractio.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
abstraction
\æb.ˈstræk.ʃən\
ou \əbˈstɹæk.ʃn̩\
abstractions
\æb.ˈstræk.ʃənz\
ou \əbˈstɹæk.ʃn̩z\

abstraction \æb.ˈstræk.ʃən\, \əbˈstɹæk.ʃn̩\

  1. Abstraction.

Prononciation modifier

Voir aussi modifier

  • abstraction sur l’encyclopédie Wikipédia (en anglais)