Voir aussi : Adelphe

Français modifier

Étymologie modifier

(1842) Du grec ancien ἀδελφός, adelphós (« utérin, frère ou sœur »), issu de δελφύς, delphýs (« utérus, matrice »).

Adjectif modifier

Singulier Pluriel
Masculin
et féminin
adelphe adelphes
\a.dɛlf\

adelphe \a.dɛlf\ masculin et féminin identiques

  1. (Botanique) Dont les filets sont soudés ensemble, en parlant des étamines.
    • Je ferai observer que l’adhérence des anthères, n’est jamais très-forte et, dans tous les cas, ne constitue pas une confluence complète, comparable à celle qu’ont subie les filets dans les étamines adelphes. — (Pierre Étienne Simon Duchartre, Éléments de botanique, Paris : chez J. B. Baillière & fils, 1867, page 537)
  2. (Anatomie, Médecine) Autre, controlatéral, dans le cas d’organes pairs.
    • Cette pneumopathie d’abord, l’épanchement ensuite, la compression du poumon malade et du poumon adelphe, l’intoxication myocarde déterminent une dyspnée plus ou moins grave. — (Archives médico-chirurgicales de l’appareil respiratoire, volume 8, éd. G. Doin & Cie, 1933, page 310)
    • On entend par kyste de l’ovaire restant toute tuméfaction plus ou moins grosse contenant du liquide citrin développée aux dépens d’un ovaire ou d’un fragment d’ovaire laissé in situ, après intervention mutilante sur l’ovaire adelphe La maladie commence d’ailleurs avec l’acte chirurgical qui enlève tout ou partie de cet ovaire adelphe. — (Revue de pathologie comparée et de médecine expérimentale, volume 59, 1959, page 544)
    • Souvent, les parents ont noté d’abord une surélévation en abduction de l’œil adelphe sain. Lorsque l’on examine les mouvements oculaires, on peut noter l’abaissement de l’œil atteint au cours de l’adduction. — (David J. Spalton, Roger A. Hitchings & Paul A. Hunter, Atlas d’ophtalmologie clinique, traduit de l’anglais par Fr. Koenig, M. Benchaboune & M.-A. Mercante, De Boeck Supérieur, 1996, page 479)
    • La réalisation précoce et la répétition du Doppler du greffon, systématique mais aussi étayée par une élévation du taux de LDH, est alors le seul moyen de faire le diagnostic. Cette surveillance doit être particulièrement rapprochée lorsque les caractéristiques du donneur ou l’évolution du rein adelphe ne laissaient pas prévoir un retard de reprise de fonction. — (Christophe Legendre, La transplantation rénale, Éditions Lavoisier, 2011, page 496)
  3. (Anthropologie) (Rare) Adelphique.
    • Il est cependant impossible, dès le premier abord, de ne pas reconnaître, sous les traits du personnage mâle, sculpté à droite du cyprès, le dieu Men ou Lunus parfaitement caractérisé par le grand croissant attaché à ses épaules. Dès lors, la figure féminine, dont la main droite s’enlace avec la main gauche de ce dieu, ne peut être que la personnification du soleil devenu, chez plusieurs peuples de l’Orient, une divinité femelle le jour où la Lune fut déclarée un dieu mâle. Si je répète que ce couple adelphe s’unit ici en présence de l’image symbolique de Vénus, c’est pour dire, par anticipation, que plusieurs autres monuments nous montrent la déesse placée tantôt sous l’emblème du cyprès, tantôt sous une forme humaine, entre le Soleil et la Lune représentés, à leur tour, […]. — (Félix Lajard, « Recherches sur le culte du Cyprès Pyramidal chez les peuples civilisés de l’Antiquité », dans les Mémoires de l’Institut de France, volume 20, Imprimerie impériale, 1856, page 42)
    • La succession fraternelle constitue l’élément le plus étonnant du viage. Sans remettre en cause son originalité, il faut souligner également le dynamisme des liens adelphes dans une région où les indivisions et les frérèches restent nombreuses tant dans la noblesse que dans la paysannerie. — (Cédric Jeanneau, « Liens adelphes et héritage : Une solution originale en Poitou aux xie et xiie siècles : Le droit de viage ou retour  », dans Frères et sœurs : les liens adelphiques dans l’Occident antique et médiéval : Actes du colloque de Limoges, 21 et 22 septembre 2006, sous la direction de Sophie Cassagnes-Brouquet, éditions Brepols, janvier 2007, page 97)

Dérivés modifier

Traductions modifier

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
Masculin
et féminin
adelphe adelphes
\a.dɛlf\
 
Charlotte de Galles avec son adelphe George de Galles (sens 1)

adelphe \a.dɛlf\ masculin et féminin identiques

  1. (Famille) (Rare) Frère ou sœur ; enfant né de mêmes parents.
    • Le lecteur ou la lectrice sera d’autant plus partie prenante que lui-même ou elle-même, lors de sa propre adolescence, a vécu dans l’intimité d’un adelphe de sexe opposé venant à la puberté. — (Robert Langot, Paul-Louis Courier, genèse d’un destin : essai psychanalytique biographique, Paris : chez l’auteur, 2002, page 97)
    • Cela n’empêche pas l’analyste que je suis, d’imaginer que dans le saisissement et l’effroi de la violence vécue, la recherche du corps du frère ou de la sœur peut faire penser à des retrouvailles régressives avec le corps de la mère. […]. Cela expliquerait pourquoi lors de ces scènes, le sexe de l’adelphe n’a pas l’importance que l’on pourrait lui accorder. Il est à remarquer que ces actes ne prennent place que dans le contexte précis que j’ai décrit. On est loin d’une passion amoureuse ou d’une séduction fraternelle comme on peut en retrouver dans d’autres contextes d’inceste fraternel. — (Blandine Faoro-Kreit, « Le fraternel dans la pensée psychanalytique, ses divers destins en cas d’alcoolisme parental » , dans Les enfants et l’alcoolisme parental, sous la direction de B. Faoro-Kreit, Toulouse : éditions Eres, 2013)
    • […] ; l’éventualité que Plutarque lui-même, qui a eu soin de reprendre depuis l’excellente source de base de son chapitre 12 le motif du double mariage entre adelphes au sein de la dernière génération de l’Ennéade, ou son intermédiaire grec, aient vu en Ἀσώ une forme de Nephthys, ferait bon ménage avec cette hypothèse éthiopienne plus qu’elle ne la contredit. — (Jean-Fabrice Nardelli, L’Osiris de Plutarque : un commentaire de De Iside et Osiride, chapitres 12-19, Universidad de Huelva, 2018, page 155)
  2. (Rare) Membre non-binaire d’une adelphie. (pour une femme, on dit : sœur ; pour un homme, on dit : frère)
    • Voilà mon adelphe Lac […] iel est en école d’art — (Peter Sohn, Élémentaire, Pixar, 2023)
  3. (Rare) Correspond aux sens figurés de frère et sœur, notamment en contexte queer.
    • Ne débats pas. Dis : je meurs de votre société binaire et violente. Mais je ne me contenterai pas de vous survivre. Je vivrai. Et je ferai de votre société nécrophile un jardin pour mes adelphes. — (Texte collectif, « À toi mon frère, ma sœur, mon adelphe », dans Libération, 26 février 2020 [texte intégral])
    • C’est très important de distribuer la parole à des consœurs et des adelphes [terme inclusif sans distinction de genre], qui sont peut-être mieux capables de parler de choses qui les concernent. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 7 octobre 2022, page 9 (la citation a été recopiée telle quelle, y compris l’explication entre crochets))

Synonymes modifier

Hyponymes modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Voir aussi modifier

Références modifier