Français modifier

Étymologie modifier

Probablement[1] de barboter avec substitution de finale d’après des verbes tels que souiller, brouiller, touiller, patrouiller.
Littré[2] le donne pour dérivé de bouille (« bourbier »), avec le préfixe bar- et le suffixe -er.
Notons encore que l’ancien français a barbouil en variante de garbouil (« grabuge ») → voir gribouiller.

Verbe modifier

 
Barbouiller un mur. (définition n°1)

barbouiller \baʁ.bu.je\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se barbouiller)

  1. Couvrir d’un enduit de couleur fait grossièrement à la brosse.
    • Barbouiller un plafond, une porte.
  2. Salir ; souiller ; tacher ; enduire.
    • "Laissez-le faire, dit-il : qu’il écrive. S’il ne fait que barbouiller le papier, je vous promets que je le punirai sur-le-champ." — (Les Mille et Une Nuits, traduction Antoine Galland,1704. XLVIIIe nuit)
    • […]; et quelque poupon, couché sur le plancher, dans le plus simple appareil, se barbouille les joues de confitures qu'il prend à même avec le doigt dans une tasse, […]. — (Des maisons d'habitation au Brésil, dans Revue générale de l'architecture et des travaux publics, vol.11, 1855, page 127)
    • Quand les temps sont durs et que la souffrance risque de dépasser ses forces de résistance, le paysan ira rendre visite au génie protecteur du village, petit monstre hilare ou grimaçant et barbouillera prudemment ses lèvres gourmandes des restes d’un pot d’opium ? […]. — (Albert Gervais, Æsculape dans la Chine en révolte, Gallimard, 1953, page 20)
  3. (Absolument) (Par hyperbole) Écrire d’une manière indéchiffrable.
    • Ils poursuivent leur travail d’organisation sans attirer l’attention, et le moindre écrivasson qui barbouille du papier pour l’Humanité est beaucoup plus célèbre que les militants de la Confédération du Travail […] — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap. VII, La Morale des producteurs, 1908, page 329)
  4. (Familier) Peindre sans connaissance de la peinture, par amusement.
    • – Je ne vous conseille pas cela, mon neveu : je prends les choses au pire, et je vous fais voir qu'avant de barbouiller de la toile, un Langenais peut facilement trouver un million pour payer ses dettes. — (Gaston de Raousset-Boulbon, Une Conversion (1855).)
    • Dix ans de travail, ça n’empêche pas les détracteurs du projet de prétendre qu’il a été dessiné sur un napperon de chez Normandin. Les députés de la CAQ se sont donc mis à barbouiller dessus au crayon de cire, comme un enfant qui attend ses croquettes de poulet. — (Richard Martineau, Le bon flic Arruda et le mauvais flic Legault, Le Journal de Québec, 24 février 2021)
  5. (Sens figuré) (Familier) Prononcer mal, d’une manière peu distincte.
    • Barbouiller un discours, un compliment. Cet homme barbouille, on ne l’entend pas.
  6. (Au sens moral) Exprimer ses idées d’une manière confuse, embrouillée.
    • Qu’est-ce qu’il barbouille ? Il a barbouillé tout le long de son discours.
  7. Troubler fortement.
    • Andersen m’enseigna la mélancolie ; dans ses contes, les objets pâtissent, se brisent, se consument sans mériter leur malheur ; la petite sirène, avant de s’anéantir, souffrait à chacun de ses pas comme si elle eût marché sur des charbons ardents et cependant elle n’avait commis aucune faute : ses tortures et sa mort me barbouillèrent le cœur. — (Simone de Beauvoir, Mémoires d’une jeune fille rangée, 1958, réédition Le Livre de Poche, page 71)

Synonymes modifier

Dérivés modifier

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Traductions modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Références modifier

Gallo modifier

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Verbe modifier

barbouiller \Prononciation ?\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (graphie ABCD)

  1. Barbouiller.

Références modifier

  • Régis Auffray, Le Petit Matao, Rue des Scribes, 2007, 1000 pages, ISBN 978-2-90606464-5, page 105