Français modifier

Étymologie modifier

(Date à préciser) → voir besogne

Verbe modifier

besogner \bə.zɔ.ɲe\ 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. (Intransitif) Faire sa besogne.
    • Le Même, de son côté, besognait à ravir les anges. Marchenoir se souvint de l’avoir entrevu, dans cette nuit d’épouvante, écrasant la tête d’un homme sur la table, à grands coups de meule. — (Léon Bloy, Les vingt-quatre oreilles de « Gueule-de-bois » dans Sueur de sang, 1893)
    • Le lendemain, c’est la roupillade prolongée, la courbature au réveil, l’impossibilité de besogner utilement. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 143)
    • Neuf ou dix heures par jour, elles besognent à coudre les sacs de toile rugueuse, dont la manufacture de Villegrande tire des bénéfices démesurés. — (Roger Martin du Gard, Vieille France, Gallimard, 1933 ; réédition Le Livre de Poche, page 113)
  2. (Intransitif) Travailler.
    • Malgré ses soixante-dix ans, le berger besognait de ses gencives aussi vite que le petit avec ses dents. — (Émile Zola, La Terre, quatrième partie, chapitre I)
    • — La terre est bonne ; mais il faut se battre avec le bois pour l’avoir ; et pour vivre il faut économiser sur tout et besogner du matin au soir, et tout faire soi-même, parce que les autres maisons sont si loin. — (Louis Hémon, Maria Chapdelaine, J.-A. LeFebvre, Montréal, 1916)
    • Ils besognèrent jusqu’à midi. Ce n’était pas un travail facile car l’allée était tout juste assez large pour permettre le passage de la charrette. — (Bernard Clavel, Les Fruits de l’hiver, Robert Laffont, 1968)
    • – Si tu viens avec moi besogner, Lebrun, j’te promets autant d’or que peuvent t’en fournir les meilleures concessions. — (Renée Laroche et Cécile Girard, Un jardin sur le toit – La Petite Histoire des francophones du Yukon, Association franco-yukonnaise, Whitehorse (Yukon), 1991, page 97)
  3. (Transitif) ou (Intransitif) (Sexualité) Avoir un rapport sexuel ; faire l’amour à quelqu’un.
    • Elle fut étouffée un jour par un grand gars de Pont-l’Abbé ou de Concarneau qui besognait avec énergie sans s’apercevoir qu’elle avait complètement disparu dans le « tapioca de macchabées » dont sa tente était à moitié remplie… — (Léon Bloy, La Boue, dans Sueur de sang, 1893)
    • Cette intervention, aussi énergique que partie d'un bon fond, impressionna favorablement le rural qui consentit alors à expliquer qu'il besognait parfois la vieille en levrette, façon que lui avaient enseignée des camarades de régiment et, aussi, à la paresseuse, méthode favorite du cantonnier. — (René Varin, L’érotisme dans le roman français contemporain, volume 1, Éditions de la Pensée moderne, 1954, page 303)
    • Il est trop tard pour dormir. Il n’a pas le courage d’éveiller Josyane et de besogner. — (Jean-Patrick Manchette, L'Affaire N'Gustro, 1971, Réédition Quarto Gallimard, chapitre 7, page 145)
    • Qui mange oignon et oignonette
      Bien besogne sa garcelette.
      — (Robert Merle, Paris ma bonne ville, 1980)

Traductions modifier


Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Références modifier