Voir aussi : bruler

Français modifier

Étymologie modifier

Depuis 1690, de brusler (1611), de bruller (1120), « consumer, endommager par l’action du feu ».

Verbe modifier

 
Une voiture en train de brûler.

brûler \bʁy.le\ transitif ou intransitif 1er groupe (voir la conjugaison) (orthographe traditionnelle) (pronominal : se brûler)

  1. Consumer, corroder ou endommager par le feu, ou par produits chimiques.
    • Hippocrate sauva Athènes de la peste en brûlant dans les rues des bois aromatiques et en faisant suspendre partout des paquets de fleurs parfumées. — (Marcel Hégelbacher, La Parfumerie et la Savonnerie, 1924)
    • Nulle main laborieuse ne relèvera les toitures enfoncées ; nulle flamme ne brûlera plus aux âtres désertés. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : Le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • Des stères à brûler, des fagots de rondins, des bourrées de coupilles, des tas d’ételles et des « carottes » d’épicéas s’y empilent. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Après un certains laps de temps, les femmes brûlent les défrichements au feu courant. Ensuite elles ramassent les débris et les réincinèrent en petits tas. — (Problèmes d’Afrique centrale, n° 31 à 38, Institut universitaire des territoires d’outre-mer, Anvers, 1956, page 204)
    • La température à laquelle le kérosène brûle est suffisante pour faire perdre à l’acier environ 75 % de sa force. — (Louis Dubé, L’Argument déterminant et les théories du complot, dans Le Québec sceptique, n° 67, automne 2008, page 5)
  2. Faire du feu de quelque matière.
    • Dans ce pays, on ne brûle que du charbon de terre, que de la tourbe.
    • Brûler de la cire, de la chandelle, de l’huile, du pétrole : Se servir de bougie, de chandelle, d’une lampe à huile ou à pétrole pour éclairer.
    • De l’huile à brûler. — Brûler du bois, de la paille.
  3. (Cuisine) Subir l’action trop vive ou trop prolongée du feu qui donne une couleur rousse ou noire et un goût désagréable aux mets.
    • Vous avez laissé brûler ce rôti.
  4. (Sens figuré) (Par hyperbole) Échauffer excessivement, causer une violente chaleur, dessécher par une chaleur excessive.
    • Le soleil lui a brûlé le teint.
    • Cette liqueur me brûle le palais, le gosier, l’estomac.
    1. (Par extension) Causer une douleur vive.
  5. (Sens figuré) Être dévoré d’une passion pressante.
    • La dame brûlait du désir d’ébruiter une nouvelle dont elle venait d’avoir la primeur. — (Nicolas Gogol, Les Âmes mortes, 1842, traduction de Henri Mongault, 1949)
    • Doña Luz est on ne peut pas plus inquiète de son oncle, elle brûle de le revoir. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
    • Les artilleurs, qui, à la capitulation, avaient reçu l’ordre de cesser le feu, n’avaient pas quitté leur poste […] Les soldats déclarèrent qu’ils n’avaient pas eu une seule occasion de tirer, et ils brûlaient du désir de montrer ce qu’ils savaient faire. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 235 de l’édition de 1921)
    • Sa froideur a, pour moi, tant d’attraits, qu’elle me brûle et me glace. J’ai beau savoir qu’au fond de ce regard, tout est calcul et complaisance, où qu’il m’entraîne, je le suivrai. — (Francis Carco, L’Amour vénal, Éditions Albin Michel, Paris, 1927, page 16)
    • Une question me brûle les lèvres, je ne peux pas m’empêcher de la poser.
    • Les mains lui brûlent : Il est impatient d’agir.
    • Les pieds lui brûlent : Il est impatient de sortir, de s’en aller.
    • Un mois avant les journées de février, Eugène devint inquiet ; un flair particulier lui fit deviner la crise. Dès lors, le pavé de Plassans lui brûla les pieds. On le vit rôder sur les promenades comme une âme en peine. Puis il se décida brusquement, il partit pour Paris. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, 1871)
  6. (Sens figuré) Ignorer un obstacle ou une étape pour atteindre un objectif.
    • Cette marche ressemblait à une fuite. Troppmann marchait devant nous […] Il se hâtait, évidemment, et nous autres nous nous hâtions à sa suite. […] Ainsi, nous brûlâmes le corridor, nous descendîmes un autre escalier. — (Ivan Tourgueniev, L’Exécution de Troppmann, avril 1870, traduction française de Isaac Pavlovsky, publiée dans ses Souvenirs sur Tourguéneff, Savine, 1887)
    • Lorsque notre train « brûle » les petites stations qu’il n’honore que d’un coup de sifflet au passage, le major m’eût dit si telle ou telle n’avait point été le théâtre de faits de guerre. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre VI, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
    • Toujours aimable, Manilov expliqua au cocher — à qui dans son zèle il donna même du vous — qu’il fallait brûler deux chemins de traverse et s’engager dans un troisième. — (Nicolas Gogol, Les Âmes mortes, 1842 ; traduction de Henri Mongault, 1925, page 56)
    • Un autre courrier monté partit immédiatement pour Rabat et brûla, en moins de six heures, les 90 kilomètres qui séparent les deux villes. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 81)
  7. (Intransitif) Être consumé par le feu.
    • Pendant de longs siècles, la maison resta bien fragile. A peine différente d'une cabane de bois dans les forêts, bicoque de limon très souvent, elle brûlait ou elle fondait pour un rien. — (Octave Guelliot, Villages et maison des Ardennes, dans la Revue de folklore français et de folklore colonial, Librairie Larose, 1937, volume 8, page 188)
    • Et ils s'en retournent dans leur pays, admirant la longanimité d'Allah qui permet à une race aussi dévergondée d'opprimer les croyants, mais consolés par la certitude qu'au jugement dernier les infidèles n'échapperont pas à leur juste châtiment, qu'ils seront la proie de Chaïtân et brûleront éternellement en enfer. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 110)
  8. (Intransitif) (Simplement) Être fort chaud.
    • Touchez ses mains, elles brûlent.
  9. (Intransitif) (Plus rare) Briller, luire.
  10. (Intransitif) (Sens figuré) Être près d’un objectif, toucher au but.
    • La solution n’est pas loin, nous brûlons.
    • […] si l’on s’en rapporte à toutes les recherches que M. Vulfran fait faire, fiévreusement, comme s’il brûlait sur une bonne piste. — (Hector Malot, En famille, 1893)
  11. (Pronominal) Subir le feu.
  12. Traverser une frontière illégalement au risque de mourir.
  13. (Sens figuré) Rendre insupportable le contact avec quelque chose ou le séjour dans un certain endroit.
    • L’argent lui brûle les doigts.
    • Maintenant, qu’il n’avait plus rien à craindre pour sa petite-fille, Paris lui brûlait les pieds, comme il disait lui-même. — (Hector Malot, La Belle Madame Donis, 1873)
  14. (Argot) Utiliser un transport sans avoir de billet, sans payer. On retrouve cette acception dans des expressions comme brûler le dur (prendre le train ou le métro sans payer), brûler le bateau (naviguer clandestinement).
  15. (Populaire) Tuer d'un coup de feu.

Variantes orthographiques modifier

Synonymes modifier

Dérivés modifier

Proverbes et phrases toutes faites modifier

Traductions modifier

Traductions à trier modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

Modifier la liste d’anagrammes

Références modifier

Gallo modifier

Étymologie modifier

Étymologie manquante ou incomplète. Si vous la connaissez, vous pouvez l’ajouter en cliquant ici.

Verbe modifier

brûler \bʁylø\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (graphie francisante)

  1. Distiller (cidre ou vin).

Références modifier

  • Atelier de gallo de la maison de retraite La Perrière, Dictionnaire / motier, Maison de retraite La Perrière[version en ligne] / [pdf]