Français modifier

Étymologie modifier

(1532)[1] Du moyen français colin-maillard. Composé de Colin et de Maillard. Le nom Colin, variante de Colas, diminutif de Nicolas, est fréquent à cette époque dans des acceptions familières, souvent péjoratives (comme se moquer comme de colin-tampon)[2][3]. Le nom Maillard désigne proprement « l’homme au maillet »[3]. Ce type de mot, composé d’un nom et d’un prénom, le nom a une valeur humoristique et le prénom désigne une personne niaise[1]. Ainsi, « colin-maillard » désigne le niais qui doit trouver des personnes en les « maillant », en les frappant d’un bâton[1]. Il semble vraisemblable que dans les formes passées du jeu, le joueur était muni d’un bâton avec lequel il frappait[1]. Cette hypothèse est renforcée par la dénomination anglaise blindman’s buff (« baffe de l’aveugle »)[1].

Nom commun modifier

 

colin-maillard \kɔ.lɛ̃.ma.jaʁ\ masculin singulier invariable

  1. Jeu où l’un des joueurs, que l’on appelle colin-maillard, a les yeux bandés et cherche les autres à l’aveuglette, jusqu’à ce qu’il en saisisse un, qu'il doit nommer. S’il réussit, ce dernier prend la place du colin-maillard et le jeu reprend.
    • Le professeur sera forcé de montrer aux écoliers à jouer à la cachette, au colin-maillard, etc. — (Réformes de Messieurs les écoliers, Pellerin, Épinal, 30 octobre 1850)
    • Il lui semblait que le goulot de la capricieuse amphore lui glissait entre les doigts comme un écolier qui joue au colin-maillard — (Alexandre Dumas, La Princesse Flora, Éditeurs Michel Lévy Frères, 1871, Chapitre II, p. 28).
    • Les jeux commençaient peu après la grand’messe, au champ de foire, entre les gamins du village : c’étaient la course en sac et la course aux œufs, le colin-maillard et le mât de cocagne. — (Pierre-Henri Simon, Celle qui est née un dimanche, 1952)
  2. Joueur aux yeux bandés cherchant les autres joueurs à l’aveuglette.
  3. (Sens figuré) Personne qui cherche au hasard.
    • [...] convaincu enfin que tout est parfaitement illusoire, puisque, dans sa course à la connaissance, ce colin-maillard, il n'emprisonne jamais que son pérenne et fastidieux moi [...] — (Remy de Gourmont, Le Chemin de Velours - Nouvelles dissociations d'idées, Mercure de France, 1902, éd. 1911, p. 215-216)
    • Si j"ai eu le bonheur d'être pendant quelque temps "l'enfant gâté du public", comme on m'a fait l'honneur de le dire, je n'ai en aucune circonstance été celui de madame la Fortune, qui, dans sa longue partie de colin-maillard, n'a jamais posé la main sur moi. — (Hugues Bouffé, Mes souvenirs, 1800-1880, Dentu, Paris, 1880.)

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Voir aussi modifier

Références modifier

Sources modifier